Vivier d’expertise, le COPIREP fournit un Premier ministre à la Rdc

Le Président de la République, Félix Tshisekedi vient de nommer un nouveau Premier ministre, il s’agit du Professeur Sylvestre Ilunga Ilunkamba. L’oiseau rare était jusqu’à sa nomination, Directeur général de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC). Outre les qualités intrinsèques de l’intéressé, sa nomination a été rendue possible grâce au compromis trouvé entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et Cap pour le changement (CACH). L’ordonnance de sa nomination a été rendue publique par le porte-parole du Chef de l’Etat, Kasongo Mwema Yamba Yamba, dans le perron de la Cité de l’Union africaine, dans la commune de Ngaliema.
La nomination du Premier ministre vient ainsi mettre un terme au suspense qui n’avait que trop duré, soit près de quatre mois. Bien avant sa nomination à la tête de l’Exécutif congolais, Ilunga Ilunkamba a été reçu par le Président de la République, qui a eu le plaisir de lui annoncer l’heureuse nouvelle. Voilà pourquoi ses premiers mots sont ceux de gratitude envers le Président de la République, pour l’avoir nommé, en lui rassurant de sa confiance dans cette lourde tâche. Dans le même ordre d’idées, il n’a pas oublié de remercier le Président Joseph Kabila, celui-là qui l’a proposé comme candidat Premier ministre, tout en lui assurant de sa confiance.
« Je considère ma nomination comme une lourde responsabilité, en ce moment crucial de l’histoire de notre pays et je m’engage à mobiliser toutes les capacités pour pouvoir faire fonctionner de façon harmonieuse la coalition au niveau du Gouvernement. Et en même temps, à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des citoyens congolais dans la transparence et la bonne gouvernance. Le président de la République me recevant, a esquissé ce qu’il considère comme les points, les secteurs importants dans l’action du gouvernement, c’est le social, c’est-à-dire l’éducation, la santé, la sécurité et l’instauration de la paix », a-t-il indiqué à la presse.
Au sujet du délai pour la composition de l’équipe gouvernementale, le Premier ministre a rétorqué : « Vous connaissez le protocole en la matière, je viens d’être nommé, c’est un premier pas qui est fait dans le cadre de la formation du gouvernement. Il y a des consultations intra-coalition qui se font pour déterminer la structure, et la composition du gouvernement. Une fois ces consultations terminées, c’est à ce moment-là qu‘on pourra déterminer un délai pour la formation du Gouvernement. Tous les Congolais voudraient que cela se passe rapidement. Le Président de la République m’a assuré qu’il tient à ce que tout se passe rapidement », précise-t-il.
Soulignons que le Premier ministre a été nommé, conformément à l’article 78 de la constitution dans son alinéa 1 qui dispose : « le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire, après consultation de celle-ci. Il met fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement ». Cette disposition a été pleinement respectée, parce que le Premier ministre vient du PPRD, premier Regroupement politique membre du Front Commun pour le Congo (FCC).
Après sa nomination, le Premier ministre va composer son Gouvernement, en tenant compte de la représentativité nationale. Et avant d’entrer en fonction, le Premier ministre doit présenter à l’Assemblée nationale le programme du Gouvernement. Ce programme définit, en concertation avec le Président de la République, la politique de la nation et en assume la responsabilité.
Quatre mois de discussions
Pour parvenir au choix de l’économiste Ilunkamba, la coalition FCC et CACH a pris plus de trois mois, pour harmoniser les vues, et enfin trouver un oiseau rare. Disons que plusieurs noms ont défilé, mais n’ont pu faire l’unanimité. Nombreux sont ceux-là qui ont parlé d’Albert Yuma de la FEC et Gécamines, Me Mbuyu, Henri Mova, etc. Mais aucun des noms qui étaient cités n’est passé. Preuve que le Président de la République a voulu répondre à la demande populaire, qui a besoin du changement, par la nomination d’autres figures, qui ne manquent pas surtout.
En plus, Félix Tshisekedi n’avait pas de raisons de provoquer, de faire naître un autre contentieux avec les Occidentaux, qui l’avait déjà adopté, en nommant des gens sanctionnés tant par les Etats-Unis d’Amérique que par l’Union européenne. Sinon à quoi servirait, le cas échéant, un Premier ministre interdit de visas dans l’espace Schengen et au pays de l’Uncle Sam. C’est ainsi que le choix est tombé sur cet économiste compétent, qui a fourbi ses armes au sein du Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l’Etat (COPIREP). Connaissant mieux les réalités du pays grâce à son expérience accumulée dans plusieurs postes étatiques, il va être un atout essentiel de la réussite du programme du Président de la République.
Mais qui est Ilunga Ilunkamba ?
Originaire de l’ex-province du Katanga, où il est né le 28 mars 1948, le nouveau Premier ministre a occupé différents postes ministériels. Vice-ministre à l’Économie, à l’Industrie et au Commerce extérieur de 1981 à 1983, Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait également été nommé vice-ministre du Plan puis du Portefeuille (1983-1984).
Conseiller principal à la Présidence de la République en matière économique et financière (1986 à 1987), puis ministre du Plan (1990) et ministre des Finances, il a été nommé en 2003, secrétaire exécutif du « Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille » (COPIREP). Il avait alors notamment travaillé avec l’actuelle présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda Lioko, à l’époque ministre du Portefeuille.
Directeur général de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) depuis mars 2014, Sylvestre Ilunga Ilunkamba est également docteur en Sciences économiques appliquées depuis 1979 et dispense des cours, notamment à l’Université de Kinshasa. Il a ensuite été tour à tour directeur de cabinet du ministre du Plan puis directeur de la coopération et des relations internationales au rectorat de l’Université nationale de Zaïre (UNAZA), de 1980 à 1981.
Jean-Marie Nkambua