RDC: Les parrains sont-ils de trop dans les mariages ?

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Dans les grandes villes où les cultures cohabitent, les hommes et femmes adoptent d’autres comportements et se fabriquent des nouveaux liens sociaux.  Kinshasa ne fait pas exception. Parmi ces nouvelles pratiques urbaines, il y a le parrainage de mariage.

Avant les célébrations civiles et religieuses du mariage, les jeunes couples prennent le soin de se choisir les parrains : un homme et une femme déjà mariés pendant un certain nombre d’années et généralement jouissant d’une bonne réputation. Ces parrains les accompagnent dans toutes les cérémonies et s’installent finalement aux côtés du nouveau couple tant qu’ils vivront.  Dans la conception moderne, les parrains ne sont pas loin d’être  considérés comme des nouveaux parents même si certaines fois, l’expérience tourne au vinaigre.

Les parrains sont-ils importants ?

Le mariage est une institution divine dont l’importance n’est plus à démontrer. Et cela dans tous les pays. Quand la famille va bien, la nation va mieux. C’est la cellule de base d’une nation qui se veut sérieuse.

Si les hommes peuvent chercher des mentors, entraineurs et autres conseils pour bien faire ce qu’ils doivent faire dans le cadre de leur travail, à combien plus forte raison, ces mêmes hommes et femmes ont besoin d’être guidés et soutenus sur la voie du mariage. Un chemin difficile ou la moindre erreur peut causer des dégâts irrémédiables.  Un parrain est important pour aider les jeunes couples à faire les premiers pas dans la vie des mariés. Il leur prodigue des conseils si précieux à un moment où la jeunesse l’emporte souvent sur la sagesse et la raison. Il les aide à prendre des bonnes décisions à un moment donné de leur vie. Il remplace sous cet aspect leurs parents qui n’ont pas toujours  le temps et les moyens d’assister efficacement leurs progénitures.

Une tendance matérialiste

Tous ceux qui attaquent le parrainage de mariage se fondent généralement sur l’aspect matériel et financier que ce concept a pris depuis quelques années.

Beaucoup de couples modernes, au lieu de regarder à l’accompagnement moral et spirituel ainsi qu’à l’expérience du parrain, sa sagesse dans la gestion de ménages et d’autres cas de la vie, ils privilégient l’appui matériel. On attend du parrain une contribution substantielle dans toutes les étapes du mariage. On voudrait le voir dépenser pour des festivités qui durent toute la nuit. Le couple cherche le parrain en fonction de sa poche afin qu’il pourvoie de temps en temps à leurs besoins quand le couple est en difficulté. Il est vrai qu’étant devenus une seule et même famille, les parrains et ses filleuls peuvent s’entraider à tout moment. Il n’est pas exclu que le parrain fasse des cadeaux aux couples encadrés. Mais là n’est pas la mission principale. La pratique kinoise a détourné le sens premier du parrainage des mariages au point d’en faire juste un appui financier. Voilà pourquoi certains parrains arrêtent leur mission juste après le cérémonial de mariage. D’autres tentent quelque chose mais ne s’investissent pas vraiment.  Dans ces deux  derniers cas, la relation va rester superficielle. Le couple et son parrain ne formeront pas un nouveau lien social. Si au départ l’idée était bonne et noble (un couple Mukongo allié à un parrain Muluba, par exemple,  quelle belle communion pour une société unie) mais aujourd’hui, les considérations matérialistes ont tendance à l’emporter sur la sagesse et l’expérience.

Certains couples modèles de fidélité et d’engagement sont boudés et négligés au profit des jeunes sans maturité, sans expérience, choisis simplement à cause de leur capacité financière à répondre aux besoins des filleuls. Même l’Eglise qui devait veiller sur le choix des parrains est tombée dans la complaisance et dans l’attrait matérialiste.

(Simon Kabamba)

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