RDC : bientôt l’INRB doté d’un laboratoire P3 grâce à la JICA
L’INRB va, dans les tout prochains jours, lancer les travaux de construction d’un triple laboratoire de virologie, bactériologie et animalerie. Cette annonce a été faite par le Docteur Muyembe, Directeur général de l’Institut national de recherche biomédicale. C’était, à l’occasion d’une tournée de presse en cours dans la ville, et dont l’objectif est d’évaluer certains sites appuyés ou financés dans le cadre de la coopération japonaise dans la capitale congolaise ce lundi 20 novembre 2017, à Kinshasa Gombe.
Un appui valorisant la Rdc
Avant lui, en sa qualité de médecin épidémiologiste, 17 ans Directeur de la 4e direction en charge de la lutte contre la maladie, évoluant dans le projet du système de surveillance des maladies, Dr Benoît Kebela, a insisté sur la gestion, en amont, des épidémies dues aux maladies infectieuses, ayant la capacité de contagiosité élevée tels le choléra, la rougeole, la fièvre hémorragique ebola,…
C’est là qu’il a salué l’apport du Japon. En effet, lors de l’épidémie d’ebola à Djera, « la coopération japonaise nous aidés de manière très satisfaisante. Son appui nous a plus que valorisés et ragaillardis au point que, même le Président de la République, devant l’ONU, a parlé de la possibilité d’une école pour la formation dans ce secteur depuis la Rdc. Les experts congolais ont d’ores et déjà formé plusieurs personnes ici et même ceux d’autres pays, cas de la Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Burkina Faso,… et des vagues de nos collègues d’Afrique de l’ouest, grâce à la JICA ».
Et de renchérir : « Cette coopération nous a donné la capacité de travailler ensemble, au moment où plusieurs maladies proviennent des animaux. On ne peut plus gérer une maladie humaine du secteur sans traiter avec les vétérinaires. C’est grâce au Japon qu’on a évalué notre système de gestion des maladies, la plus grande évaluation jusque-là, ayant concerné actuellement 16 provinces, 36 zones de santé, 12 communautés, améliorant ainsi notre performance grâce à un plan de renforcement. C’est ainsi qu’on a vite détecté l’épidémie de Djera, de Likati,…
Un nouveau projet réalité, va faciliter la détection précoce des épidémies passant par la communication, l’assistance communautaire, le prépositionnement de certains intrants, identification des cas, analyse,…
Les éloges de Muyembe
Pour sa part, le Dr Muyembe Tamfum a rappelé, de prime abord, qu’il y a environ 3 ans qu’ été amorcé sérieusement la coopération avec le Japon, un pays industrialisé, doté de beaucoup de potentialités techniques,… « nous avons vu ce que le Japon a déjà fait dans d’autres pays, tels que le Ghana et le Kenya qu’il accompagne, avec la construction des instituts, datant de 60 ou 50 ans ».
Il a par la suite ajouté que ‘’le souhait était que le Japon se manifeste dans notre pays. Ce pays nous a accompagnés dans la formation de plusieurs collègues africains en matière de surveillance et de lutte contre ebola. Lors de l’épidémie de la fièvre jaune venue d’Angola, il y a un an, la JICA nous a apportés de l’aide dans la lutte contre cette épidémie ».
Mieux encore, la coopération japonaise s’engage actuellement dans la formation. A l’INRB, chaque année, 4 personnes iront mener des recherches dans des universités japonaises en vue de l’obtention du titre de docteur en Sciences. Le premier groupe vient de partir. Dans cette même lancée, la coopération japonaise favorise l’échange des chercheurs entre INRB et l’Institut national de santé publique de Tokyo.
Et pour tout couronner, dira Le Dg de l’INRB, « nous avons fait un grand projet avec la JICA. Au début de l’année prochaine, nous allons entamer des travaux de construction d’un grand complexe de laboratoire de haute sécurité dit laboratoire P3 : virologie, bactériologie et animalerie ». D’ores et déjà, plus question d’aller ailleurs. L’INRB sera reconnu comme une institution qui a les capacités, telles que recommandées par l’OMS, de gérer des virus dangereux comme ebola, et des bactéries multi résistantes comme la tuberculose. Il y aura également érigés un grand centre de formation et celui d’essai clinique. Dr Muyembe a souhaité que cette coopération demeure et perdure ; qu’elle ne soit plus de quelques années seulement comme jadis.
Emmanuel Badibanga