Portrait d’une femme entrepreneure: Georgette Lubanda, passionnée par l’esprit de créativité
Mme Georgette Lubanda Kapenga, épouse et mère de famille. Elle a 8 enfants dont sept garçons et une fille. Elle a connu une carrière fulgurante dans le secteur banquier, avant de se lancer dans l’entrepreneuriat. Et donc, elle a travaillé durant neuf ans, à la Nouvelle Banque de Kinshasa, ex-NBK de feu Dokolo. Les pillages de triste mémoire de 1990 et 1991 sont venus tout détruire et les renvoyer en congé technique. Elle était caissière dans la dite banque qui a fait son temps, aux côtés de l’ancienne Banque commerciale. Par la suite, elle a brillé par son expérience personnelle dans la créativité surtout dans l’art culinaire. Elle est calée en recettes, aime créer et cela dans plusieurs domaines. Avant de rentrer dans les détails de sa passion pour la créativité et l’entrepreneuriat, elle a fait une parenthèse juste pour signaler qu’elle a aussi un riche parcours dans le domaine ecclésiale. Son mari et elle, sont couple président-sortant de la Commission Mabota (Familles) à Saint Vincent-de-Paul, durant deux mandats successifs. Ils avaient pour mission de former les couples fiancés, et autres couples jeunes et vieux, pour vivre l’harmonie conjugale et une vie de famille épanouie où prime le dialogue, l’amour et la compréhension. A ce jour, ils ont parrainé près de vingt couples.
L’Avenir- Femme : D’où vous est venue l’idée d’entreprendre ?
Mme Georgette : il faut dire que j’ai toujours été passionnée par l’esprit de créativité. J’aime oser, à apprendre et à découvrir. Mariée très jeune à 22 ans, j’expérimentais depuis le début de mon mariage, plusieurs plats culinaires et tout est parti de là. J’ai ainsi appris à fabriquer seule du pain avec mon four à domicile, mais aussi certaines recettes. Voilà pourquoi on me sollicite de temps en temps, pour faire le service traiteur et m’occuper de la restauration dans certaines fêtes. Je me souviens même avoir confectionné pour une première fois une chemisette de bébé pour la fille. Juste pour dire que le talent y est. L’art culinaire et l’entrepreneuriat ont mûri en moi. Je souligne que je garde également un sentiment de gratitude envers une religieuse brésilienne, la sœur Dorvaline qui nous a aussi formés sur la fabrication de vin à base d’Anis et sur la médecine traditionnelle pour traiter certaines maladies (asthme, hypertension,..).
Quelle est votre spécialité ?
Je me consacre souvent à la fabrication des confitures à base des tomates et fruits divers, des vins à base des feuilles d’avocats, des fruits et patates (féculents), jus naturels à base du gingembre (tangawisi), mangue, carambole, orange et autres agrumes. Je fabrique du pain très tendre qui ne durcit pas même après trois jours, et sans oublier la salaison des poissons de mer, et j’ai tenté un moment avec la charcuterie aussi. Ajouter à cela du parfum de bonne odeur avec quelques produits chimiques. Je fabrique aussi des produits de nettoyage (bactéroles, esprit de sel…), et à présent, je viens de me lancer dans la fabrication des Chips en bananes plantains, je vais bientôt trouver autres chose à associer, j’y réfléchis.
Où avez-vous trouvé des moyens pour décoller ?
Je fais mes petites économies avec le budget de mon foyer. Souvent aussi, mon mari m’épaule dans ce sens, je suis très reconnaissance envers lui. Je ne dépense pas sans m’assurer qu’il y a de la provision. Donc, je m’autofinance avec mes moyens du bord.
Quel témoignage rendez-vous des difficultés courantes ?
Elles sont d’ordre matériel, financier et chimique. Problèmes de conservation, de péremption, de dosage. Manque de machines modernes semi-industrielles pour une grande production, absence de partenaires pour un soutien financier, le non-accès au crédit, difficultés de liquidation des produits.
Un conseil ?
Juste bon courage à celles qui veulent suivre le pas. Et bravo à mes enfants qui apprenent.
Propos recueillis par Irène Musune