Mesures de rétorsion contre l’UE: Bart Ouvry sommé de quitter la Rdc dans 48 heures
Il y a peu, la République démocratique du Congo avait prévenu le Conseil Européen qu’au cas où il ne faisait pas droit à la réclamation du Gouvernement de la République, celle de lever les sanctions infligées unilatéralement à d’éminentes personnalités congolaise, celle-ci se réserverait son droit souverain d’user du principe de réciprocité régissant les relations internationales pour, en désespoir de cause, recourir à des mesures de rétorsion. Cette démarche de dernière chance s’étant en définitive avérée vaine, le Gouvernement a arrêté une série de mesures qui seront annoncées au fur et à mesure. C’est ainsi qu’il invite instamment le Conseil Européen à procéder impérativement, dans les 48heures, au rappel de son Chef de mission en RDC, l’ambassadeur Bart Ouvry.
Devant les ambassadeurs, les représentants des Organisations internationales et Chefs de missions diplomatiques, le patron de la diplomatie congolaise, Léonard She Okitundu a utilisé le ton grave pour rendre public la décision, mieux la première étape d’une série des mesures de rétorsion contre l’Union européenne et qui seront annoncées au fur et à mesure. Comme première mesure, la République démocratique du Congo, via son Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et intégration régionale, demande au Conseil européen à procéder impérativement, dans les 48 heures, au rappel de son Chef de mission en Rdc, l’ambassadeur Bart Ouvry.
Dans sa communication, Léonard She Okitundu a expliqué que lors de leur dernière rencontre, il avait entretenu ses interlocuteurs sur un contentieux qui perturbe les relations entre l’Union Européenne et la République Démocratique du Congo. Il s’agit des sanctions infligées unilatéralement par le Conseil Européen notamment à d’éminentes personnalités de la République.
« En effet, ainsi que j’ai eu à le rappeler, ces sanctions, n’en déplaise au Conseil Européen, violent le Droit international, portent atteinte aux droits fondamentaux des personnalités concernées au point qu’elles ont été condamnées par les instances régionale et sous-régionales du Continent Africain », dit-il, avant d’ajouter qu’afin de préserver le partenariat historique qui existe entre nos deux entités, j’ai plaidé à maintes reprises, au nom du Chef de l’Etat et du Gouvernement de la République, auprès des personnalités attitrées de l’Union Européenne sinon pour la levée pure et simple des mesures querellées, à tout le moins pour leur suspension jusqu’à la tenue des élections générales en RDC.
Le moins que l’on puisse en dire, c’est que ce plaidoyer patiemment engagé demeure à ce jour sans échos surtout après le renouvèlement desdites mesures par le Conseil Européen de ce mois de décembre 2018, constate-t-il. « Dans ma dernière communication au Corps diplomatique, j’ai adressé un ultime rappel au Conseil européen, au nom du Gouvernement de la République, pour la reconsidération de ces sanctions, de préférence antérieurement au déroulement des élections », fait-il voir. Mais cette démarche de dernière chance s’est en définitive avérée vaine. A cette occasion, il a prévenu le Conseil Européen qu’au cas où il ne faisait pas droit à la réclamation du Gouvernement de la République, celui-ci se réserverait son droit souverain d’user du principe de réciprocité régissant les relations internationales pour, en désespoir de cause, recourir à des mesures de rétorsion.
En conséquence, ne pouvant plus demeurer inerte, le Gouvernement a arrêté une série de mesures qui seront annoncées au fur et à mesure. D’ores et déjà, la première mesure touche le Chef de mission de l’UE en République Démocratique du Congo conformément à l’article 9 point 1 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Concrètement, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo invite instamment le Conseil Européen à procéder impérativement, dans les 48heures, au rappel de son Chef de mission en RDC.
Cette mesure, d’une part, sanctionne le comportement répréhensible de l’intéressé et d’autre part, s’inscrit dans le cadre de la réciprocité pré mentionnée. « En conclusion, je saisis cette opportunité pour rappeler le Corps diplomatique à l’observance scrupuleuse des prescrits pertinents de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques », martèle-t-il.
Mende avait tout dit
Lors de son dernier point de presse, Lambert Mende, porte-parole du Gouvernement avait expliqué qu’en dépit de ce que le processus électoral coûte à la République, le Gouvernement congolais a levé l’option ferme et définitive d’organiser et de financer sur fonds propres ses élections pour marquer à jamais sa souveraineté. Depuis que cette position a été rendue publique, il a été constaté que certains des partenaires extérieurs de la Rdc qui ont toujours parié sur l’immaturité du peuple congolais et de ses dirigeants font des pieds et des mains pour nous contraindre à la revoir. « Ils ne se consolent pas et n’en démordent pas de constater qu’un tel processus puisse se dérouler dans ce pays qu’ils ont fini par considérer comme leur arrière-cour sans eux. Aussi se sont-ils juré, par tous les moyens et parfois par procuration, d’interférer coûte que coûte dans notre processus électoral dont ils n’attendent par ailleurs que l’échec », disait le ministre de la Communication et Médias, le 14 décembre dernier.
A l’en croire, c’est manifestement la raison pour laquelle malgré les récents appels à la raison lancés par le ministre des Affaires Étrangères et les plaidoiries de l’Union Africaine dont la RDC est un éminent membre, l’Union Européenne à laquelle n’appartient pas la République Démocratique du Congo a décidé, contre toute logique, de maintenir des sanctions politiques injustes, illégales et illégitimes prises à l’encontre d’une quinzaine de personnalités congolaises, parmi lesquelles un candidat Président de la République et d’autres candidats aux Assemblées nationales et provinciales dans le but manifeste de permettre à leurs « clients » au sein de la classe politique congolaise d’en faire usage pour les fragiliser en les discréditant par un amalgame douteux entre elles et une quelconque culpabilité criminelle dans leur chef. Heureusement sans succès.
« Je confirme ici ce que le Gouvernement congolais, par la voix de son Ministre des Affaires Étrangères, a eu déjà à dire : cette hostilité sans fards des Autorités européennes à la démarche souverainiste des Patriotes Congolais ne restera pas sans conséquences ». Soulignons que l’UE avait annoncé le 10 décembre la prolongation pour un an, jusqu’à décembre 2019, de ses sanctions visant 14 personnalités congolaises accusées de violations des droits de l’homme. Ces sanctions (gel d’éventuels avoirs et l’interdiction de visa) avaient été prises début 2017.
JMNK