Les funérailles d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa du 30 mai au 1er juin

C’est fait. Tout le monde est désormais fixé sur l’organisation des obsèques du père de la démocratie congolaise, Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Le sphinx de Limete va enfin reposer  sur la terre de ses ancêtres, là où il aura bataillé durant toute sa vie pour l’avènement de la démocratie et de l’Etat de droit. C’est la fin d’un feuilleton qui a tenu tout le monde en haleine et dont on attendait le dénouement.

Nombreux sont ceux-là qui reprochaient à Félix Tshisekedi de s’engager en politique pendant que son père biologique n’était pas encore enterré. C’était sans savoir que le rapatriement de ce corps était sujet à d’âpres négociations entre la famille biologique et l’ex-pouvoir en place qui craignait un soulèvement populaire. A ce jour, tout cela appartient désormais au passé.

Le rapatriement de la dépouille et les funérailles de l’ex-opposant Etienne Tshisekedi vont avoir lieu entre le 30 mai et le 1er juin, indique le programme des obsèques publié à cet effet, nouveau signe de détente politique en République démocratique du Congo.

Le père du nouveau président Félix Tshisekedi était décédé à Bruxelles le 1er février 2017 en pleine période de tensions politiques, sous l’ancien régime du président Joseph Kabila. Son corps reposait depuis dans la capitale belge faute d’un accord politique entre l’ancien régime et la famille, sur son rapatriement et l’organisation des funérailles.

« Le corps d’Etienne Tshisekedi arrive le 30 mai et les funérailles se passeront au stade des Martyrs », a déclaré à l’AFP le frère du défunt, Mgr Gérard Mulumba, nommé dans la soirée de la journée du mardi 21 mai 2019, chef de la Maison civile du chef de l’Etat. Le corps sera exposé dans le plus grand stade de Kinshasa qui peut accueillir jusqu’à 80.000 personnes.

« Le samedi, aura lieu l’inhumation après la grande messe solennelle au stade des Martyrs. Tous les évêques seront là », a poursuivi le parent. Mgr Mulumba a précisé vouloir « attendre le communiqué de la présidence ». Consultés par l’AFP, deux proches du président confirment la date du 30 mai pour le rapatriement de la dépouille d’Etienne Tshisekedi, décédé à l’âge de 84 ans.

« C’est depuis plus de deux ans que nous avions fait tout ce que nous pouvions. Nous n’avons pas réussi. Alors, maintenant que les choses se passent dans un climat meilleur, nous sommes évidemment soulagés », a ajouté Mgr Mulumba. L’annonce a été faite au lendemain même de la nomination d’un Premier ministre par le président Tshisekedi, sur proposition de son prédécesseur, Joseph Kabila.

Lundi également, l’opposant Moïse Katumbi a fait un retour triomphal dans son fief de Lubumbashi après trois ans en exil, en promettant d’incarner une opposition « républicaine » et « exigeante ». Proclamé vainqueur de l’élection du 30 décembre, M. Tshisekedi fils a été investi le 24 janvier, en présence de son prédécesseur, Joseph Kabila, première transmission pacifique du pouvoir dans l’histoire du Congo.

En 2011, son père, lui-même candidat-président, avait refusé de reconnaître la réélection de M. Kabila et se proclamait vainqueur des élections. Etienne Tshisekedi avait fondé en février 1982, le parti d’opposition Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), sous le régime du parti unique, à l’époque du dictateur Mobutu Sese Seko (1965-1997). Il avait ensuite été Premier ministre dans les années 90 à l’époque de l’ouverture au multipartisme.

Après l’indépendance, le 30 juin 1960, M. Tshisekedi avait été un proche de Mobutu. Le 1er juin 1966, il était ministre lors de la pendaison de quatre responsables politiques accusés de trahison. Connus dans l’histoire du Congo comme les « martyrs de la Pentecôte », ces derniers donnent leur nom au stade où doit être honoré la mémoire d’Etienne Tshisekedi, un même 1er juin de Pentecôte, 53 ans plus tard.

Soulignons que selon le programme publié à cet effet, la dépouille mortelle de l’opposant et ancien Premier ministre Etienne Tshisekedi sera rapatriée à Kinshasa, jeudi 30 mai et sera conduite à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire, indique le programme publié ce mardi 21 mai par le ministère des Affaires étrangères.

Le vendredi 31 mai, la dépouille sera exposée au Stade des Martyrs pour le recueillement populaire. L’inhumation interviendra le 1er juin, jour des hommages officiels. La levée de la dépouille d’Etienne Tshisekedi à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire s’effectuera dans la stricte intimité familiale et sera limitée aux seuls membres de la famille et aux invités du chef de l’Etat. Le 1er juin, Etienne Tshisekedi sera « décoré et élevé au statut de Héros national ».

Jean-Marie Nkambua

PAS DE COMMENTAIRE

Laisser une Réponse