La MP dénonce les manœuvres de diversion de l’opposition radicalisée
Le porte-parole de la Majorité présidentielle (MP), André-Alain Atundu, a réuni la presse hier à Kinshasa pour s’exprimer sur les principales questions de l’heure. Et ce, dans un contexte dominé par le discours du président de la République à la 73ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, le massacre de la population à Beni (Nord-Kivu) et les préparatifs du meeting de l’opposition, le 29 septembre 2018. Au sujet de cette activité, la MP est étonnée de constater que les gens qui se préparent à aller aux élections, appellent quand même leurs militants à des actes inciviques ! Sinon, fait-il observer, s’ils n’approuvent pas la machine à voter, ils n’ont qu’à se référer au parlement ou à la justice pour déchoir les responsables de la CENI, ou se référer au peuple par voie de référendum. Et pourtant, cette machine participe de la mission de la CENI d’organiser les élections. Pour le porte-parole de la MP, l’on doit plutôt solliciter la conscience républicaine des agents de la CENI et des électeurs. Aussi, est-il permis de constater qu’au lieu de préparer les témoins qui vont travailler dans les 80.000 bureaux de vote, on convoque des réunions à l’étranger pour conspirer contre son propre pays. Ceci, alors qu’on n’a pas été capable de mobiliser les témoins lors de l’enrôlement des électeurs.
D’emblée, André-Alain Atundu, porte-parole de la Majorité présidentielle, en connaisseur de l’agir de l’opposition radicalisée, pense que si hier les opposants étaient convaincus que le président Kabila n’allait pas renoncer à un 3ème mandat pour instaurer un régime d’exception, aujourd’hui, ils projettent le même scenario pour légitimer le recours au dialogue et à l’instauration d’un régime d’exception.
En plus, poursuit-il, l’on aurait pu penser que la désignation par le président Kabila de Shadary comme son candidat et celui du Front Commun pour le Congo (FCC) allait mettre fin à leur rhétorique habituelle, au contraire, ceci a été vu comme un stimulus pour mettre en œuvre la deuxième phase de leur plan destiné à décrédibiliser et à arrêter le processus électoral dans la logique de leur dessein de prise du pouvoir en dehors des élections.
« Le président Kabila a eu raison d’affirmer qu’à l’étape actuelle, le processus électoral est devenu irréversible. Ceci, parce que toutes les étapes sont à ce jour respectées, l’argent promis par le Gouvernement est là et il n’y a pas de problème handicapant », affirme Atundu, qui pense que les compatriotes qui veulent un dialogue pour le partage du pouvoir doivent savoir que l’aspiration du peuple, ce sont les élections apaisées, en vue de la passation pacifique du pouvoir. Tout le reste n’est que distraction et spectacle malsain.
La MP de cœur avec le Gouvernement
Au moment où le peuple congolais joue son destin, en se préparant aux élections, la Majorité présidentielle observe avec pincement au cœur que la démarche de la CENCO auprès de la SADC est insolite et étonnante, surtout qu’elle semble éloignée du combat du pape François contre les abus du pouvoir et de conscience de la part du clergé dans la vie sociale. Pour la MP, la CENCO ne devrait pas réduire le peuple de Dieu à de petites élites qui construisent des projets politiques sans spiritualité.
Aussi, la famille politique du chef de l’Etat partage les préoccupations du Gouvernement congolais concernant la Cour pénale Internationale (CPI). Créée pour mettre les individus à l’abri des abus de l’Etat et des hommes forts, la CPI semble avoir perdu la boussole sous la pression inconsidérée et inavouée, mais bien réelle de certains Etats et des puissances d’argent.
Une telle attitude, à l’en croire, ne peut favoriser la confiance des Etats africains vis-à-vis de cette institution pourtant vouée à une belle destinée. La politique de deux poids deux mesures affaiblit la CPI et le sens de la justice universelle. Voilà pourquoi la MP encourage le Gouvernement à veiller aux intérêts des populations congolaises et des institutions d’une part et à associer dans sa réflexion les autres Etats africains d’autre part.
La Rdc boycotte une réunion
Au cours de ce même point de presse, il a été fait état que la délégation congolaise à la 73ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies qui se tient à New-York a décliné l’invitation lui adressée pour la participation à une réunion de haut niveau sur la Rdc. Selon les sources proches de la délégation congolaise, cette réunion est prévue pour le vendredi 28 septembre 2018.
Pour la Majorité présidentielle, une réunion internationale se prépare et tous les participants doivent avoir les instruments de travail. « C’est une décision légitime et compréhensible de la part d’un Etat qui se respecte », a dit A. Atundu, avant d’ajouter que les relations internationales fonctionnent sur base de la solidarité et de l’accord préalable. Cette solidarité internationale est un droit légitime reconnu à chaque Etat et celle-ci n’est pas pour autant une obligation contraignante imposée aux Etats. Ce qui l’a amené à se poser la question de savoir, pourquoi ils ont préparé cette réunion sans associer la Rdc. Et ce, avant de répondre que l’attitude de la Rdc est la réponse réservée à cette question.
Toujours au sujet de la même question, l’Ambassadeur Barnabé Kikaya, Conseiller diplomatique principal du président Joseph Kabila a expliqué que la délégation congolaise n’a pas été associée à la préparation de cette réunion dont elle ignore, du reste, les termes de référence. « La Rdc ne connait rien sur cette fameuse réunion », a-t-il déclaré, ajoutant que la délégation congolaise ignorait également l’ordre du jour et les objectifs de ladite réunion. « On ne sait pas si l’ordre du jour concerne les mines, la construction des routes ou les élections », a-t-il encore fait remarquer, évoquant par là une réunion plutôt suspecte.
Le porte-parole de la MP a terminé ce rendez-vous avec la presse par répondre, à ceux qui pensent que s’il y a un consensus contre la machine à voter, elle peut être écartée. « Il faut que tous les 21 candidats se réunissent et trouvent un accord. On ne vit pas par dictature de la minorité. L’idée c’est d’avoir les élections pas comme une fin en soi ; mais pour se doter des dirigeants capables d’amener le pays vers l’émergence d’ici 2030 », dit-il, avant de conseiller qu’il ne faut pas abuser de la bonne foi du peuple et qu’il faut aller aux élections. Il compare la résistance face à la machine à voter comme une résistance au progrès technique, avant de conseiller qu’il ne faut pas perdre le temps pour une question où nous pouvons avoir des éléments de convergence et de divergence.
Une démarche inopportune de l’opposition
Faut-il vraiment, à 83 jours de l’organisation des élections en République démocratique du Congo, convoquer le meeting, voyager de gauche à droite, pour fustiger la machine à voter ? Cette question mérite d’être posée, au vu d’une énième initiative de l’opposition, qui organise un meeting le 29 septembre prochain, afin de fustiger la machine à voter. A la Majorité présidentielle, on s’étonne de constater que pendant que les Congolais dans leur majorité sont préoccupés par l’organisation des élections, les opposants appellent à des actes inciviques. Sinon, s’ils ne veulent pas de machine à voter, ils n’ont qu’à se référer au Parlement ou à la Justice, ou se référer au peuple par voie de référendum. Surtout que cette machine participe de la mission de la CENI pour une bonne organisation des élections en Rdc.
Mais qu’est-ce qu’il faut faire ? A cette question, André-Alain Atundu pense qu’il faut solliciter la conscience républicaine des agents de la CENI et des électeurs. En plus, au lieu de préparer les témoins qui devront travailler dans les 80.000 bureaux de vote, l’opposition convoque des réunions alors qu’elle a été incapable de mobiliser les témoins lors de l’enrôlement des électeurs. Toutes choses restant égales par ailleurs, ils risquent d’être victimes de leurs propres turpitudes.
JMNK