La dot, est-ce un signe d’amour ?
La dot est une vieille tradition africaine et qui est toujours pratiquée comme c’était le cas des siècles avant. Elle désigne, dans le langage courant, l’apport des biens par une des familles ou par le fiancé ou du nouveau ménage. Elle accompagne le mariage dans nombreuses cultures. A l’origine, la dot constituait en réalité un objet symbolique. Elle consacrait l’existence et la permanence du mariage. Elle était constituée de certains biens symbolisant les valeurs culturelles de la société. La dot, rappelons-le, est un symbole. Un ensemble de biens qui déterminent le consentement des familles à s’unir entre elles. La dot est surtout un signe d’amour. En effet, quand un homme aime une femme, au-delà de ce qu’il peut aussi aimer ses opinions, il décide de la doter, pour la faire respecter. Ici, le respect de l’un ou de l’autre arrive quand ils prennent la décision d’annoncer au public qu’ils aiment et qu’ils voudraient passer le restant de leurs jours l’un aux cotés de l’autre. L’homme qui va doter la femme, prouve au monde que sur des milliers de femmes qu’il connait, il a choisi celle-là. Et comment le saurait-on ? C’est évidemment par le versement de la dot. Doter une femme signifie l’aimer. Comme qui dirait quand on aime, on donne. Je voudrais faire référence à ce verset biblique dans Jean 3, 16 qui stipule : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique…… ». Car l’homme a tant aimé une femme qu’il l’a dotée la femme…..
La dot dénaturée ?
Ici, la dot devient un véritable parcours de combattant. Pourtant, elle n’a pas toujours bonne presse. D’abord, à cause de son coût élevé puis à cause de ses détracteurs l’assimilant à une forme de marchandage de ce qui était au départ symbolique. Les proches de la préposée au mariage montent les enchères autour de leur fille. Et c’est là où le bât blesse. Des voix s’élèvent pour décrier ce dérapage, dans le contexte de la RDC, où le chômage, l’inflation et la guerre constituent des freins au mariage. Si jadis, la dot ne constituait pas un prix, c’est-à-dire qu’elle n’était qu’une preuve d’existence de l’union matrimoniale et signe d’amour, il n’en est plus question pour le Congo d’aujourd’hui. En effet, la dot a perdu le caractère symbolique qu’elle avait à l’origine. La tradition reculant devant l’intérêt, cela a tôt fait de dénaturer l’être féminin. C’est ainsi que ceux qui entretiennent la surenchère autour de la dot sont critiqués, car ils considèrent la femme comme un bien, un objet mobilier transmissible et n’ayant aucun droit. Conséquence, le mariage qui était symbolique hier, est devenu aujourd’hui une occasion des grandes cérémonies de dépenses, d’enrichissement et bien d’autres. Pourtant, la dot est un prix à payer pour le futur mari à la famille de la jeune fille, signe d’affection à sa femme et surtout de respect. Il incombe traditionnellement à la famille de la mariée de payer la cérémonie et le repas du mariage. La liste de mariage est aussi une tradition qui peut être considérée comme découlant de la dot, en dehors du cercle familial. En somme, la dot est en réalité un signe d’amour.
Belinda Mbayo