Avec le retour de la saison de pluie, la ville province de Kinshasa risque de connaître dans les jours qui viennent, les pires inondations si la problématique des constructions anarchiques n’est pas résolue. C’est l’essentiel du message alarmant du ministre de l’Urbanisme et Habitat qui vient d’effectuer une tournée d’inspection des constructions érigées dans les lits majeurs et mineurs des différentes rivières de la capitale et sur les servitudes de l’Etat. A en croire le professeur Joseph Kokonyangi, toutes les maisons construites anarchiquement dans les lits majeurs et mineurs, mais aussi sur les servitudes de l’Etat, seront détruites pour préserver les vies de nos compatriotes. Le ministre de l’Urbanisme et Habitat a promis d’écrire au Gouverneur de la ville pour que ces maisons soient démolies avant que le pire n’arrive. Joseph Kokonyangi se dit très préoccupé par la situation de nos rivières et n’entend pas du tout laisser les Congolais mourir à cause du manque de civisme de certaines personnes qui ont du mal à observer les règles urbanistiques. Il a également, au cours de cette tournée, décrié le comportement de la population qui transforme les rivières en dépotoir des immondices.
Lutte contre les constructions anarchiques
Le ministre de l’Urbanisme et Habitat a commencé sa tournée la semaine écoulée sur l’avenue Adama, dans la commune de la Gombe. Ici, Joseph Kokonyangi avait inspecté toutes les constructions érigées sur les lits mineurs et majeurs de la rivière Gombe. Au coin du Petit Pont jusque sur l’autre bout de l’avenue, le patron de l’Urbanisme et Habitat est passé porte par porte pour aviser et informer les propriétaires de ces maisons qu’ils subiront la rigueur de la loi à cause de leur manque d’observation des règles urbanistiques. Le ministre qui n’était pas à sa première visite sur le lieu, leur a donné un préavis de dix jours de déménager, avant que leurs maisons ne soient démolies.
D’après le ministre de l’Urbanisme et Habitat, les habitants de l’avenue Adama à Gombe ont carrément construit sur la rivière, d’autres l’ont même rétrécie. Il a rappelé que la riviere Gombe a été à la base des inondations de janvier dernier qui avaient fait plusieurs morts à Kinshasa. Le professeur Joseph Kokonyangi a fait remarquer que le Président de la République Joseph Kabila Kabange ne veut plus de morts dans la capitale. C’est ainsi qu’il a instruit le gouvernement pour que des mesures fortes soient prises à l’aube de la saison de pluie, afin d’éviter les inondations. Il sied de signaler que parmi ceux qui ont construit anarchiquement sur la riviere Gombe, figure l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. Le professeur Joseph Kokonyangi ne veut pas du tout cautionner cet état des choses, il a annoncé qu’après dix jours, toutes les maisons sur l’avenue Adama construites dans les lits mineurs et majeurs de la rivière Gombe seront démolies.
Après l’avenue Adama, le ministre de l’Urbanisme et Habitat est allé visiter lundi 17 septembre, la rivière Gombe sur l’avenue qui porte le même nom. Il a commencé devant l’hôtel Venus jusqu’au croisement de l’avenue de Libération ex-24 novembre et l’avenue de la Gombe où malgré le curage, des bouteilles en plastique empêchent l’écoulement des eaux. Accompagné par les experts de l’Urbanisme et Habitat et les membres de son cabinet, Joseph Kokonyangi a fait le pied jusqu’au croisement de l’avenue des Huileries et le Camp Lufungula. Ici, Kokonyangi et sa délégation ont été confrontés à un grand problème, notamment les caniveaux bouchés sous les routes. A la source de la rivière Gombe, l’avenue Isoke n’évacue plus ses eaux. La raison est que plusieurs propriétaires des maisons et bâtiments ont construit sur les emprises publiques. Ils ont érigé de bétons armés qui bloquent les canalisations des eaux. Un tableau très sombre de la situation à la base des inondations de l’avenue Isoke et ses environs dans la commune de Kinshasa. Accueilli en sauveur par la population du camp Lufungula et de la commune de Kinshasa, le ministre de l’Urbanisme et Habitat a déclaré qu’il va s’impliquer pour que la situation soit décantée. Il a martelé devant la population qui le suivait en masse qu’il va procéder à la démolition de toutes les constructions érigées sur les servitudes de l’Etat.
Cap sur la rivière Kalamu
Infatigable, le professeur Joseph Kokonyangi a poursuivi sa tournée le vendredi 21 septembre. Il a visité la rivière Kalamu en passant par le pont Sendwe, l’avenu Akula, l’Ecole technique de Kalamu, le pont Bokassa jusque sur l’avenue Rivière. Il ne s’est pas arrêté là, il a également inspecté la rivière Yolo sur Funa où il a déploré des immondices çà et là, des bouteilles en plastique dans la rivière, mais aussi les constructions anarchiques sur les lits de cette rivière.
Quittant cette partie, le ministre a fait visiter le prolongement de la rivière Yolo sur la1ère rue Limete. Ici, une église et une école ont obstrué cette cours d’eau empêchant l’écoulement de l’eau de la rivière. Conséquence, la rivière Yolo de ce côté-là commence même à disparaitre à cause des constructions anarchiques et des bouteilles en plastique jetées dans la rivière. Il a épinglé à cette occasion la responsabilité de la population dans cette situation.
Au quartier Mososo à Limete où il est passé, Joseph Kokonyani a été accueilli en roi par la population qui voyait un sauveur venu délivrer le quartier des constructions anarchiques. Les habitants de Mososo ont exprimé leurs inquiétudes au ministre sur l’état décriant dans lequel se trouve leur quartier. Mososo est réputé comme une zone touchée à chaque fois par les inondations lors des pluies diluviennes. Le patron de l’Urbanisme et Habitat n’a pas caché sa déception face à un quartier qui vit dans une sorte de dérèglement urbanistique décriant. C’est une véritable catastrophe qu’a palpé du doigt Joseph Kokonyangi à Mososo. Des témoignages des gens qui vivent dans l’idée de voir la mort à la moindre pluie, des maisons construites sur la rivière, des inciviques qui ont barré le passage de l’eau de la rivière, des murs érigés barrant l’écoulement des eaux.
Voilà approximativement l’image que présente le quartier Mososo qui nécessite l’attention particulière du Gouvernement. Le ministre Kokonyangi a même visité une maison des familles touchées par cette situation. Face à l’ampleur de la situation, le ministre de l’Urbanisme et Habitat a été très touché par les souffrances que vivent les familles congolaises dans ce quartier. Il a promis de faire de son mieux pour mettre un terme à cette situation déplorable.
Sortant de Mososo, Kokonyangi a visité le pont Bongolo, avant de chuter sur le pont Matete. Là comme ailleurs, c’est un constat regrettable : des immondices dans les rivières, des bouteilles en plastiques jetées dans l’eau, ajoutez à cela des constructions anarchiques. En regardant de près cette situation, la ville de Kinshasa va connaitre, si rien n’est fait, des inondations pires que celles qu’elle a vécues en janvier 2018 où près d’une quarantaine des Congolais sont morts.
André Kimbuta bientôt saisi
C’est dans ce sens que le ministre de l’Urbanisme et Habitat a au terme de sa visite d’inspection dans les différentes rivières de la capitale, lancé un cri d’alarme. Joseph Kokonyangi a déclaré ce qui suit : « Nous venons de terminer la tournée, nous lançons un cri d’alarme pour que le rapport que nous allons introduire en début de la semaine arrive à l’Autorité et que des solutions soient obtenues ». Le ministre de l’Urbanisme et Habitat précise que toutes les maisons construites anarchiquement dans les lits majeurs, mineurs et sur les servitudes de l’Etat seront détruites.
Il a ajouté qu’il va écrire à partir de ce lundi au gouverneur de la ville pour que cette décision soit exécutée. A l’approche des élections, le Gouvernement de la République ne veut plus entendre parler des morts suite aux inondations, Joseph Kokonyangi Witanene s’est engagé d’aller jusqu’au bout pour protéger les vies des Congolais en général et des Kinois en particuliers. Plus question de morts dans la capitale congolaise. Tous ceux qui sont impliqués subiront la rigueur de la loi, car il n’est plus question de tolérer l’anarchie.
Crhioni Kibungu