Aussitôt rentré à Kinshasa le jeudi 10 août courant, après son séjour de plus d’une semaine à Idiofa, son territoire d’origine et son fief électoral, où il s’est enrôlé et a sensibilisé toute la population sur la tenue effective des élections et à l’enrôlement massif, l’honorable président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku Ndjalandjoko ne s’est pas reposé du tout. Il s’est directement remis au travail. C’est ainsi qu’il a échangé avec la mission de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Le samedi dernier dans la matinée, il a accordé une audience dans son cabinet de travail au Palais du peuple, à une délégation de la mission de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Laquelle mission qui séjourne à Kinshasa depuis le 06 août courant, a été déployée par la Secrétaire générale de l’OIF, Michaëlle Jean.
Au sortir de l’échange avec le speaker de la Chambre basse du Parlement congolais, le chef de la délégation de cette mission de l’OIF en Rdc s’est exprimé à la presse. Le Général Siaka Sangare est le délégué général aux élections du Mali, aussi président du Réseau des compétences électorales francophones, et ancien président de la CENI/Guinée et du Réseau des structures électorales de l’Afrique de l’Ouest, a confié à la presse que cette mission de l’OIF se situe dans le prolongement des autres missions qui ont été effectuées en République démocratique du Congo et qui a pour objectif, de prendre la mesure des recommandations qui sont formulées dans le rapport de la dernière mission. Mais également, d’identifier avec tous les partenaires nationaux et internationaux, les domaines dans lesquels l’Organisation internationale de la Francophonie veut renforcer son appui, son accompagnement et en même temps, prendre le coût du contexte politique.
A cet effet, a-t-il souligné, la mission de l’OIF a eu une trentaine de rencontres avec pratiquement tous les acteurs politiques, les membres du Gouvernement, en commençant par le Premier ministre, deux Vice-Premiers ministres, ainsi que toute la classe politique dans sa diversité, les organisations de la Société civile, et les partenaires techniques et financiers, des ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques.
« J’avoue qu’il ressort de ces rencontres un certain nombre d’éléments. Et, il faut le préciser, à l’occasion de ces rencontres, la mission de l’OIF a souligné avec insistance, l’importance que l’OIF accorde au respect de l’Accord politique du 31 décembre 2016, qui constitue en fait le cadre de référence de la mise en œuvre du processus électoral en cours en RDC. Et nous avons relevé que cette vision de centralité de l’Accord de la Saint Sylvestre est partagée par l’ensemble des nos interlocuteurs tant nationaux qu’internationaux », a déclaré M. Siaka Sangare.
Et de poursuivre : « Nous avons également relevé l’urgence pour la CENI, d’élaborer un calendrier électoral. Quels que soient les défis, quelles que soient les contraintes. Cette question a déjà été l’une des recommandations phares du dernier rapport, et elle s’est invitée au cœur des débats que nous avons eus avec la CENI. Et la CENI envisage, ce qu’elle nous a dit, d’associer à cet exercice d’élaboration du calendrier, les experts des organisations internationales qui accompagnent le processus électoral en Rdc. Mais également, les représentants de la classe politique et de la Société civile. Ce, dans un soucie de transparence, dans un souci de célérité. Et nous pensons que c’est un schéma que nous encourageons. l’OIF, comme les autres organisations internationales, apportera sa modeste contribution à la mise en œuvre de cet exercice ».
Bientôt un séminaire d’échange avec les magistrats congolais
Le président du Réseau des compétences électorales francophones a expliqué par ailleurs qu’ils ont parlé d’un domaine dans lequel l’OIF apporte aussi son appui. C’est le domaine du contentieux électoral. « Depuis 2006 d’ailleurs, l’OIF encadre, sinon, en tout cas, forme les magistrats dans ce domaine, pas seulement en Rdc mais dans tous les pays francophones. Parce que, en fait, l’instrument juridique en la matière est pratiquement le même. Donc, nous avons rencontré tous les partenaires techniques qui sont intéressés par le domaine, la Cour constitutionnelle et évidemment la CENI », a-t-il dit.
Et, dans le souci de pouvoir définir les actions à mener dans les jours à venir, ajoute le général Siaka Sangaré, il sera organisé dans les tout prochains jours, des séminaires de formation des formateurs et d’échange avec les membres de la Cour constitutionnelle congolaise. « Puisque, le domaine de contentieux électoral est vaste. Et avec le couplage de trois scrutins, le volume des dossiers est très important. Donc, il est urgent de procéder à cette formation », a-t-il renchérit.
Il a en outre réitéré que la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a toujours encouragé les mesures de décrispation politique et également, le respect de l’ordre public et la préservation des libertés fondamentales. Il a enfin remercié tous les interlocuteurs de cette mission de l’OIF, « qui nous ont reçus avec beaucoup de chaleur, avec beaucoup de cordialité et surtout, nos échanges se sont déroulés dans un esprit constructif, exigeant, et surtout avec des propos très francs. Et nous pensons que dans les jours à venir, il y aura beaucoup de changement, et c’est ce que nous espérons dans le bon sens ».
(Lepetit Baende )