Enfin, le président du Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA) est connu depuis le week-end dernier. Il s’agit, sans surprise, de M. Joseph Olenghankoy, président du comité des sages du Rassemblement/Kasa-Vubu. Il a été désigné par consensus par les délégués des parties prenantes dans le strict respect de l’Accord politique du 31 décembre 2016. Aussi, les membres du bureau de cette institution d’appui à la démocratie sont connus. Il y a trois vice-présidents : Adolphe Lumanu issu de la Majorité Présidentielle, Vital Kamerhe de l’Opposition politique (sous réserve) et un autre sortira du Front pour le respect de la Constitution dont les membres se concertent encore. Le Rapporteur provient de la Société civile, qui a promis de désigner son délégué au courant de cette semaine. Tandis que le Questeur proviendrait une fois de plus du Rassemblement aile Kasa-Vubu. Tout juste après sa désignation par consensus, Joseph Olenghankoy a promis de prendre le sens de toute sa responsabilité. « C’est incroyable mais vrai. De manière consensuelle, les grandes personnalités ont porté leur choix sur ma personne. Nous devons continuer notre démarche vers la démocratie et la paix », a-t-il déclaré.
Par sa lettre du 29 mai 2017, le Président de la République, usant de ses prérogatives régaliennes définies à l’article 69 de la Constitution, a mandaté, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, aux fins de faciliter la rencontre de toutes les parties prenantes de l’Accord politique global et inclusif de la Saint Sylvestre. Et ce, dans le but de convier les différentes composantes à s’entendre pour la préparation de la mise en place du CNSA, conformément à l’article 222, alinéa 3 de la Constitution.
Pour Aubin Minaku qui répondait aux questions de la presse, la lettre précisait comme points à l’ordre du jour : la validation des mandats des membres du CNSA, la présentation et l’installation des membres du bureau de cette institution d’appui à la démocratie, l’élaboration du projet de Règlement intérieur dudit organisme, sans oublier la désignation par consensus, du président du Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA).
« Nous avons accompli le service qui nous a été demandé. Celui, non des décideurs, mais des simples facilitateurs. A cette occasion, nous félicitons les délégués à ces assises pour avoir transcendé leurs intérêts partisans au profit du bien commun. L’avenir de ce vaste pays exige la juxtaposition des opinions les plus diverses », a-t-il indiqué, avant d’expliquer que l’Accord global et inclusif du 31 décembre 2016 constitue pour le moment, la seule piste susceptible de sortir victorieusement le pays de la crise. C’est dire que le Conseil national pour le suivi de l’Accord est une structure capitale pour les échéances qui pointent à l’horizon. Sa mise en place dans le stricte respect de l’article 222 alinéa 3 de la Constitution, permettra, en concertation avec le Gouvernement et la CENI, de mettre à la disposition du peuple congolais, un calendrier électoral acceptable par tous.
Il a insisté sur le fait que le CNSA ne remplace pas le Parlement. C’est une institution d’appui à la démocratie, chargée de veiller au respect de l’Accord par tous les acteurs publics, et au suivi de sa mise en œuvre en vue de garantir l’organisation des élections crédibles, transparentes et apaisées. L’existence du CNSA, étant préalable et indispensable à l’organisation des élections. Or, sur pied de l’article 221 de la Constitution, une institution d’appui à la démocratie ne peut exister, siéger et statuer valablement qu’à partir de sa création par une loi organique. C’est en effet de ce texte, qu’elle tirera son existence légale, son autorité effective et sa compétence.
Et d’inviter le Gouvernement à envoyer, toutes affaires cessantes, à l’Assemblée nationale, la proposition de loi sur le CNSA qui lui avait été transmise pour observation par cette chambre. Cela permettra aux organes délibérants de la voter en priorité, à la session de septembre. Pour le reste, il a invité les citoyens congolais à s’enrôler massivement en vue d’accélérer le processus électoral qui les amènera à choisir librement leurs dirigeants.
Qu’est-ce qui a été fait ?
A cette question, le speaker de l’Assemblée nationale a, concernant la validation des mandats, souligné que sur les 28 membres composant le CNSA, les délégués désignés par leurs composantes, soit 22 présents ont été validés. Au niveau de la Société civile, dit-il, nous avons connu un désistement et la Présidence de la République nous a écrit aujourd’hui même pour nous transmettre un procès verbal concernant le délégué devant remplacer celle qui s’était désistée. Il a aussi été noté que le Rassemblement a présenté six délégués. Or, le Rassemblement connait une scission. Si demain, une autre aile du Rassemblement se décide, et nous le souhaitons vivement, de nous rejoindre dans ce schéma républicain pour organiser des élections transparentes, il est clair qu’il y aura des réaménagements sur la liste proposée par le Rassemblement.
Au sujet de la désignation par consensus du président du CNSA, Aubin Minaku Ndjalandjoko estime puisque nous sommes entrain de mettre en œuvre l’Accord du 31 décembre 2016, et son arrangement particulier, nous avons tenu à respecter les termes de cet accord. Et de préciser que le Président de la République n’a pas confié un mandat, à mon estimé collègue et à moi-même, pour venir corriger et réviser l’Accord et l’arrangement particulier. C’est pour mettre en œuvre cet accord sur base d’un mandat précis, comme tout mandat en politique. Et donc, dans le respect de l’Accord, les délégués ont insisté pour que le président du CNSA vienne du Rassemblement. C’est ainsi qu’il y a eu un large consensus sur la personne de Joseph Olenghankoy, président du comité des sage du Rassemblement présenté par ses pairs. Une des composantes, à savoir, le Front pour le respect de la Constitution, a souhaité s’exprimer quant à ce, aujourd’hui lundi. La composante a sollicité un temps pour consulter sa base. Une autre composante, à savoir l’Opposition politique, a exprimé qu’elle avait quand même des ambitions pour présider le CNSA, mais, qu’elle attendait l’adoption et la promulgation de la loi organique portant organisation et fonctionnement du CNSA, pour remettre sur table, cette ambition légitime. Et donc aujourd’hui, les délégués au CNSA, ont désigné M. Joseph Olenghankoy.
A propos des postes des vice-présidents, la Majorité présidentielle a présenté son candidat, en la personne du député Adolphe Lumanu. L’Opposition politique a présenté son candidat, en la personne de Vital Kamerhe, avec l’incise qu’elle revendiquerait plus tard le poste de président du CNSA. Quant au Front pour le respect de la Constitution, étant donné que ses délégués ont signé de se prononcer le lundi, nous attendons les candidats de ce front pour occuper le troisième poste de vice-président.
EN ce qui concerne le poste de Questeur, Minaku a rappelé que lors des négociations au Centre interdiocésain de Kinshasa, M. Etienne Tshisekedi avait été désigné intuitu personae, pour cimenter le processus. C’est ainsi qu’il a été accordé au Rassemblement, à l’époque non divisé, un deuxième poste au bureau. A savoir le Questeur. Il s’avère qu’aujourd’hui, Tshisekedi n’occupant plus ce poste, il reviendra à Olenghankoy. Et de préciser qu’il y a deux composantes qui ont posé des questions quant à ce changement de circonstance, par rapport à la questure. Comme pour dire que le poste a été mis en réserve pour qu’au courant de la semaine prochaine, sans violer ni l’Accord ni l’Arrangement particulier, que les délégués puissent eux-mêmes, sous la direction de leur président, trouver une solution idoine.
De même pour le poste de Rapporteur revient à la Société civile, celle-ci a sollicité un peu de temps pour présenter le candidat Rapporteur la semaine prochaine. « Et donc finalement, le travail a été fait. C’est ainsi que le bureau du CNSA a été installé ce jour par le président du Sénat et moi-même, exécutant un mandat du Président de la République ». Il ne reste qu’au bureau mis en place, de finaliser quelques points qui demeurent, que de passer à l’élaboration du projet de Règlement intérieur provisoire du CNSA. « Notre appel ainsi qu’on avait fait en amont, ce qu’il faut rapidement une loi portant organisation et fonctionnement du CNSA. Et il faut rapidement permettre au CNSA d’appuyer le processus électoral de la République démocratique du Congo ».
(Lepetit Baende)