En dépit du respect par la CENI de son calendrier électoral publié le 05 novembre 2017, nombreux sont les sceptiques au pays et à l’étranger qui ont du mal à croire en la tenue des élections combinées le 23 décembre 2018. Au conseil de sécurité où était attendue l’intervention de Corneille Nangaa, Kinshasa n’a pas du tout apprécié cette attitude, mieux ce complexe de colonisé qui reçoit les injonctions du colonisateur. C’est ainsi qu’après la publication de ses décisions du 24 août 2018, relatives aux listes provisoires des candidatures recevables et irrecevables aux élections présidentielle et à la députation nationale, le Bureau de la CENI au complet s’est réuni ce lundi 27 août 2018 sous la présidence de M. Corneille Nangaa, pour entamer les préparatifs des autres phases du calendrier.
La réunion a tourné autour de grandes orientations suivantes : attention soutenue pour le suivi des recours auprès de la Cour constitutionnelle, génération et impression des listes provisoires des électeurs pour affichage dans les Antennes, identification et repérage des Membres des Bureaux de vote et de dépouillement (MBVD), poursuite de la sensibilisation à grande échelle dans tous les secteurs et chefferies.
Au cours de cette réunion, il a été aussi question d’examiner le niveau d’avancement des activités opérationnelles qui s’effectuaient en parallèle aux opérations de réception et traitement des candidatures. Il s’est agi également d’évaluer les défis opérationnels liés aux activités électorales à venir dont le repérage des bureaux de vote, l’identification et le recrutement du personnel devant travailler dans les bureaux de vote, de dépouillement, aux Centres Locaux de Compilation des Résultats (CLCR), le déploiement de différents matériels électoraux, la formation électorale ainsi que la sensibilisation de la population sur la machine à voter.
C’est dans ce cadre que deux équipes d’experts de la CENI séjournent depuis plusieurs mois en Corée du Sud et en Chine pour, respectivement, procéder au contrôle qualitatif et quantitatif des machines à voter et à la production, au conditionnement et au déploiement de la quincaillerie électorale.
Toujours au niveau opérationnel, le Président de la CENI a rendu compte aux autres Membres du Bureau des orientations transmises, le jeudi 23 août 2018, aux Secrétaires Exécutifs Provinciaux (SEP) venus déposer au siège de la CENI à Kinshasa les dossiers physiques des candidats députés nationaux. La réunion de ce lundi témoigne à suffisance la détermination de la Centrale électorale à tenir sans faille le calendrier électoral.
Les peurs non justifiées
Si à partir de Kinshasa les signaux sont rassurants quant à la tenue des élections à la date convenue, c’est au sein de la communauté internationale que l’on veut trouver les poux sur la tête d’un chauve. Maintenant que le chef de l’Etat, ayant compris le plan de balkanisation de la Rdc, a désigné son dauphin, la cible pour l’instant devient subitement la CENI. Ici, on veut convaincre la CENI à accepter l’appui logistique, à chercher un consensus sur la machine à voter, etc.
Et pourtant, le Gouvernement a été ferme en levant cette option selon laquelle, comme les élections relèvent de la souveraineté d’un pays, leur financement est de la compétence de la Rd Congo. Kinshasa a donc promis de se couper en mille morceaux pour le financement des élections, ce qui est tout à fait normal. Les partenaires qui sont intéressés à appuyer la Rd Congo sont les bienvenus, surtout à travers l’aide au développement ou contre la lutte de certaines maladies (Ebola, paludisme, etc.). A ce niveau, force est de souligner que Kinshasa n’a jamais refusé l’appui extérieur, d’autant plus qu’on ne peut vivre en vase clos. Le pays de Joseph Kabila a tout simplement voulu que l’appui des partenaires soit affecté à autre chose, pour plus d’impact au niveau de la population. Sinon, quelle serait la sanction pour un pays qui refuse l’aide extérieure ?
Comme nous avons déjà eu à le souligner, à ce jour, la CENI ne s’est jamais lamentée du manque de financement et le Gouvernement de la République n’a pas retiré sa volonté de financer les élections. Pourquoi alors des partenaires de la Rd Congo peuvent-ils penser que la CENI ne tiendrait pas la date du 23 décembre 2018 ?
Au regard de ce qui vient d’être avancé, il est permis de se demander ce que cache réellement l’appui logistique de la Monusco, dans un pays où ces forces de l’ONU arrivées en appui aux FARDC peinent à présenter un bilan convaincant. Plusieurs années de présence en Rdc se soldent par l’insécurité dans l’Est, où des populations sont au rendez-vous avec la mort presque chaque jour.
Un autre dossier qui crée la polémique, c’est l’utilisation de la machine à voter. A ce jour, tous les arguments avancés peinent à convaincre les sceptiques, surpris des avancées engrangées par le processus électoral en Rdc. Sinon, le rejet de la machine à voter aura comme conséquence de repousser la date pour l’organisation des élections. Chose qui est contraire à la détermination de la CENI, qui veut offrir aux Congolais des élections grâce à cet outil de la nouvelle technologie.
S’il est avéré que c’est l’opposition qui est toujours venue à la charge pour accuser le pouvoir en place de ne pas faire preuve de volonté d’organiser les élections, qui pourra cette fois-ci assumer la responsabilité, au moment où les candidatures à la présidentielle et aux législatives nationales sont déjà déposées et n’attendent que le début du contentieux électoral à la Cour Constitutionnelle ?
Que cache alors cette propension à repousser à tout prix les élections ? Ceci risque d’être analysé comme l’attitude de ceux qui n’ont jamais voulu des élections et cherchent d’autres raccourcis anti-démocratiques pour arriver au pouvoir. Ceux-là rencontreront sur leur route le peuple congolais déterminé comme jamais, ainsi que ses institutions, à vivre une alternance dans la paix. Cela dans la perspective de continuer les efforts de la reconstruction et du développement de la Rdc. Aux uns et aux autres de respecter les choix de la CENI, une institution d’appui à la démocratie qui a reçu du législateur congolais la compétence d’organiser les élections.
JMNK