Traque des ADF à Beni: Julien Paluku tranche qu’il n’y aura pas d’opération conjointe

Les questions sécuritaires de la province du Nord-Kivu, les différentes magouilles dans la fraude et la contrebande minière, les questions socio-économiques ont été abordées à Goma par le Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku lors d’un café de presse avec les journalistes de sa juridiction. Un premier exercice en 2018 en dehors des traditionnelles conférences de presse.
C’est un exercice inhabituel auquel été soumis le gouverneur du Nord-Kivu en ce début de l’année 2018. AU chapitre sécuritaire, Julien Paluku annonce le renforcement des effectifs militaires des FARDC d’au moins 5.000 hommes pour lutter contre les ADF en territoire de Beni et 2.000 autres éléments cantonnés à Rumangabo pour nettoyer les zones de Lubero… Bref, éradiquer toute menace des groupes locaux qu’étrangers dans les chefferies et collectivités de Bwisha et Bwito en territoire de Rushuru.
« Pas plus qu’il y a quelques heures, il y a des unités en provenance de Beni en direction de Lubero pour que la traque puisse commencer afin de stabiliser le Nord-Kivu et pour que nous puissions vivre comme les autres. Les opérations, cette fois-ci, c’est sans pitié parce que nous sommes dans une phase où nous nous préparons aux élections. Pour permettre à ceux qui vont élire de le faire dans des conditions apaisées où il n’y aura pas d’entraves de la part des groupes armés », explique le Gouverneur Julien Paluku.
Parlant des barrières tracassières au niveau du port public de Goma, le chef de l’exécutif du Nord-Kivu précise que la redevance perçue décourage certains actes barbares et contraires à la loi, pesant lourdement sur la situation sécuritaire de Goma, comme l’une des entités territoriales décentralisées. La grande question c’est de savoir, est-ce que la hauteur du montant que perçoit la Mairie doit être maintenue. L’objectif était de décongestionner le port. Au sujet de la lute contre la fraude et la contrebande, il rassure que nul n’est au-dessus de la loi. La commission nous l’accompagnons. Cela fait mal aux fraudeurs congolais et à tous ceux qui en profitent. Et de conclure que la conférence des gouverneurs a eu à trancher sur la rétrocession réservée aux provinces.
Concernant la situation sécuritaire à l’Est du pays, pas d’opérations conjointes entre l’armée ougandaise et celle de la République Démocratique du Congo pour traquer les rebelles ougandais de l’ADF en territoire de Beni. Précision du Gouverneur de la province du Nord-Kivu au sujet de ces rumeurs qui courent les rues de sa province depuis plusieurs moments. Julien Paluku Kahongya rassure que les Etats-majors de l’UPDF et FARDC sont en phase d’échange des informations et que seule la RDC ne pourra solliciter des opérations conjointes avec la République sœur de l’Ouganda d’autant plus qu’elle reste l’unique victime de cette barbarie des ADF.
« Ca s’appelle échange d’informations. En terme militaire, ce sont les opérations ordonnées. Les opérations conjointes dont j’ai été le témoin, c’était le 25 février 2009 que l’armée rwandaise avait traversé et il lui était donné le délai d’un mois. 25 février 2009 nous étions tous à la tribune de l’ONC pour observer le retour des troupes rwandaises, même si beaucoup de gens pensaient que certaines troupes étaient restées sur le sol congolais », a précisé Julien Paluku, qui ajoute que pour l’Ouganda, il n’y a pas encore de décision sur les opérations conjointes. Nous avons plus de 5.000 hommes qui sont à Beni. Attendons si réellement le chef d’Etat-major général va communiquer les types d’opérations et la qualification des opérations qui auront lieu à Beni. En 2009, l’armée rwandaise pensait qu’elle pouvait entrer seule et venir régler le problème des FDLR. A Beni, la menace pèse beaucoup plus sur les civils congolais que sur l’Ouganda et s’il y a opération conjointe, c’est nous qui ferrions la demande. Pas comme en 2009 où le Rwanda voulait entrer seul. Aujourd’hui ce n’est pas l’Ouganda qui est menacé, c’est plus la Rdc qui l’est.
(JMNK)