Sur Rfi:Lambert Mende rejette la commission d’enquête parallèle extérieure

Pour Lambert Mende Omalanga, Ministre des Communications et médias, la justice congolaise entend désigner les coupables des massacres dans le Grand Kasaï et que le Gouvernement de la République encourage la justice militaire à rendre justice, sinon rejette toute enquête parallèle venant de la commission d’enquête extérieure. Toutefois, le Gouvernement congolais accepte aide et soutien des bonnes volontés y compris du Haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme. Ce, conformément à la procédure et aux Droits judiciaires militaires de la RDC. Sinon, la justice militaire jouit d’une totale confiance du Gouvernement de la RDC pour mener à bon port le procès et désigner les coupables qui ont terni l’image du pays de Patrice Emery Lumumba.
La République Démocratique du Congo traverse ce dernier temps, une période difficile au regard de l’implication et l’ingérence de l’Occident dans les affaires internes. Des évasions massives dans différentes prisons, au massacre de deux experts des Nations Unies et le phénomène Kamwina Nsapu, autant de questions que ne cesse de se poser l’opinion quant à la déstabilisation des institutions de la République. Sans commune mesure, la main noire venant de l’extérieur est perceptible dans la déstabilisation des institutions de la République. Cependant, pour élucider le malentendu par rapport à l’organisation des élections, au prétendu arrestation du Ministre d’Etat, ministre de la justice Alexis Thambwe Mwamba, puis à l’implication de la communauté internationale à travers une commission d’enquête parallèle, Lambert Mende Omalanga a fixé l’opinion quant à ce. Dans une interview accordée à la Radio France internationale, le ministre des communications et médias juge inopportune la demande de la Communauté internationale d’être associée auxdites enquêtes.
A la question sur les multiples fosses communes et violences perpétrées dans le Grand Kasaï commises par les forces de sécurités et les FARDC, Lambert Mende précise qu’il n’y a pas encore de jugement prononcé quant à ce meurtre contre un responsable, sinon, indique le patron de la Communication, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo attend avec impatience les résultats d’enquêtes judiciaires et procédures en pleine instruction. Et d’ajouter qu’il n’y a que les juges qui peuvent désigner le coupable de ces exactions que l’Etat congolais déplore.
S’agissant des propos de Scott Campbell, Monsieur l’Afrique centrale du Haut-Commissariat des Droits de l’Homme qui estime que si les miliciens de Kamwina Nsapu sont désarmés, ils ne représentent aucun danger et qu’il n’est pas acceptable que les militaires tirent à balle réelle, Lambert Mende précise que Monsieur Scott Campbell fait une juridiction parallèle à celles du Gouvernement de la RDC qui travaillent et qui ont leur appui dans le sens d’aider à découvrir la vérité des atrocités qui ont eues lieu dans la province du Kasaï. « Nous espérons qu’il ne se venge pas des ennuis qu’il a eus avec notre administration d’immigration, qu’il a eu maille à partir avec notre administration, lorsqu’il a été éjecté de notre pays pour ce genre de comportement », a indiqué Lambert Mende.
S’agissant de la vidéo de massacres de Mwanza Lomba diffusée officiellement par le Gouvernement de la République, dont le procès s’ouvre à Mbuji Mayi où 9 militaires des FARDC sont impliqués et poursuivis, RFI estime que les services de sécurité sont impliqués dans ce massacre. Lambert Mende fait encore cette mise au point : qu’il faut attendre que la justice désigne les coupables. « Je sais qu’il y a effectivement une procédure qui a cours à la Cour supérieure Militaire de Mbuji Mayi, contre les miliaires qu’on reconnait sur la vidéo de Mwanza Lomba, ils ont tous été arrêtés ; ils ont été déférés devant la justice. Il n’appartient pas à quelqu’un d’autre de désigner les coupables », a-t-il mentionné. Sinon, le patron de la Communication reconnait qu’il y a des militaires suspectés qui sont devant la Cour Supérieure Militaire en raison des atrocités commises dans la province du Kasaï, tout comme il y a des terroristes suspects qui comparaissent devant la Cour Supérieur Militaire de Kananga mais il n’appartient à personne d’autre que la justice congolaise d’établir les cupables.
Quant au nombre de fosses communes découvertes, soient 40 au total et qu’il faut des enquêtes approfondies, Lambert Mende estime que le Gouvernement de la République Démocratique du Congo est d’accord qu’il soit soutenu par toutes les bonnes volontés, y compris le Haut -Commissariat aux Nations Unies pour les Droits de l’Hommes, à condition que cela soit fait conformément à la procédure régie par les Droits judiciaires congolais. « Vous pouvez en être certain. Il y a mille fosses communes, il y aura mille procédures judiciaires et nous n’arrêtons pas d’en faire des procédures tant qu’il n’y a pas le fin mot des atrocités qui ont déstabilisé sérieusement la partie centrale de notre pays », note le Ministre.
Evoquant l’assassinat le 12 mars dernier des deux experts des Nations Unies, et vu la gravité des faits de ce double assassinat, s’interroge la RFI qui pense à l’arrivée d’une commission d’enquête internationale. Lambert Mende indique que le Gouvernement de la République a accepté l’aide de qui que ce soit y compris celle de la Commission d’enquête internationale, pourvu qu’elle aide la justice congolaise à rendre justice à toutes les personnes qui ont été assassinées dans le Grand Kasaï y compris les deux enquêteurs des Nations Unies.
Toutefois, le ministre juge inappropriée une enquête parallèle à celle de la justice congolaise. Car la République Démocratique du Congo n’est pas sous tutelle de qui que ce soit, et qu’il y a une justice qui travaille au Congo ; la RDC est un pays souverain. Lambert Mende rejette cette enquête parallèle qui ne repose sur aucun fondement et sans raison.
A la question de savoir si l’intronisation du chef coutumier a connu la maladresse des autorités provinciales, Lambert Mende répond en ces termes : « Pourquoi pensez-vous qu’un gouverneur ait été contraint à abandonner son poste et à séjourner à Kinshasa, Monsieur Kande qui est à la disposition de la justice pour cette question-là ? S’il est à Kinshasa, c’est qu’il y a des questions que la justice se pose », a-t-il répondu.
Cependant, à la question sur l’implication de l’ancien vice-premier-ministre, ministre de l’intérieur Evariste Boshab dans les conflits au Kasaï, Lambert Mende indique que l’ancien SG du PPRD n’est pas exempté de donner son témoignage ou apporter une déclaration à la justice.
Pour Lambert Mende, tout le monde peut être obligé d’apporter un témoignage à la justice, si cette dernière juge nécessaire d’inviter telle ou telle personne. Aussi a-t-il fixé l’opinion en ces termes : Donc, cela ne dit pas de ceux que la justice invite, qu’ils sont forcément de coupables.
(Pius Romain Rolland)