Satisfait de sa mission en Rdc: Ousmane Doré pour l’amélioration du portefeuille de la BAD

Bien avant de quitter Kinshasa, M. Ousmane Doré, Directeur général de la Banque africaine de développement (BAD) en charge de l’Afrique Centrale, s’est dit satisfait de sa mission qui s’avérait celle d’imprégnation, mais qui a tourné en une mission de dialogue et de consultation. A travers lui, la BAD dit avoir jeté les bases du renforcement de cette coopération qui se traduit par un engagement de 1,3 milliards de dollars Us, mais qui reste largement faible au regard du potentiel et des opportunités du pays.
Dernier jour de sa mission en Rd Congo, Ousmane Doré l’a consacré à l’évaluation de la coopération dans deux ministères. Il s’agit de celui de l’Energie et Ressources hydrauliques, ainsi que celui des Infrastructures et travaux publics. A l’Energie où il a été reçu par Ingele Ifoto, les échanges ont porté sur la coopération entre la BAD et la Rd Congo sur le plan du secteur énergétique. « Nous avons noté que la BAD est engagée au côté du Gouvernement dans ce secteur pour près de 5 millions de dollars Us, qui représentent environ 45% de notre portefeuille ici en Rdc », dit-il, avant d’ajouter qu’il s’agit d’un gros engagement que la Banque a pris dans ce secteur-là. Il était donc important de passer en revue cette coopération et voir comment il faut l’accélérer.
Soulignons qu’à l’occasion, le ministre a été informé de la visite des équipes de la BAD dans le Kongo Central pour s’enquérir du potentiel énergétique que le pays a à offrir, pour lequel la Banque entend accélérer son intervention pour l’exploitation. Les deux parties ont aussi touché la question de la réforme du secteur. Il y a une loi qui envisage une libéralisation, l’échange a porté sur les modalités de mise ne œuvre de ce texte, qui permettrait au secteur privé de jouer son rôle.
Tout juste après, le cortège de la Banque africaine de développement s’est ébranlé vers le ministère des Infrastructures et travaux publics, où Thomas Luhaka l’attendait. Ici, l’on a appris que la BAD travaille sur 5 grandes priorités pour l’Afrique, dont les infrastructures, particulièrement l’énergie, le transport, l’agriculture, l’industrialisation de l’Afrique, l’intégration de l’Afrique et la modernisation des conditions de vie des populations. « Dans le contexte de ces priorités, nous sommes arrivés ici pour échanger. Notre passage ici c’est d’abord voir le statut de la coopération dans ce secteur. Il s’avère que ce secteur compte pour près de 35% de notre portefeuille, avec les opérations dans le transport aérien, le transport routier et maritime », explique Ousmane Doré, qui poursuit qu’avec le ministre, nous avons agrée que la BAD pourrait faire beaucoup mieux.
Et de renchérir que nous avons reçu beaucoup d’indications sur les priorités du Gouvernement, y compris le développement des corridors régionaux, permettant d’intégrer la Rdc dans l’économie sous-régionale. « Nous avons salué cet effort du Gouvernement. Pour nous, tout passe par les infrastructures. Nous avons dit au ministre que même l’agriculture que nous croyons être un pilier fondamental, pour qu’elle soit un secteur de transformation, il faut des pistes rurales, des infrastructures. Nous avons bien cerné cette problématique, en même temps que les questions des réformes du secteur qui pourraient permettre à la BAD d’apporter plus de financement dans le secteur névralgique qu’est les infrastructures », soutient-il.
Un portefeuille largement faible
Faisant le bilan de sa mission, Ousmane Doré arrivé au terme d’une mission qui s’avérait celle d’imprégnation, mais qui a tourné en une mission de dialogue et de consultation, promet que les équipes de la direction générale de la BAD viendront ici dans le cadre d’un atelier régional. « Le signal que nous avons voulu donner ce que, en dépit de l’épidémie qui s’était déclarée, nous voulons passer le message que la BAD est confiante que la situation est bien contrôlée par les autorités. Je pars avec un sentiment de satisfaction et très réconforté du partenariat qui existe», dit-il.
Pour lui, le Congo est au centre du programme, de la vision même de la BAD pour l’Afrique Centrale. Nous connaissons les défis, mais aussi les opportunités que ce pays a à offrir. Et de marteler qu’il venait ici avec l’idée de jeter les bases, du renforcement de cette coopération qui se traduit par un engagement de 1,3 milliards, mais qui reste largement faible au regard de tout ce qu’on peut faire dans ce pays. « Mon contact avec les autorités de ce pays a porté sur cette coopération dans les secteurs que nous croyons très promoteurs pour la relance de la croissance dans ce pays : agriculture, énergie, gouvernance et aussi des transports et infrastructures. Les échanges étaient fructueux », indique-t-il. A l’en croire, le Premier ministre a réaffirmé la volonté de son Gouvernement à mener cette coopération à bon port. Il a été conclu avec le ministre des Finances que la BAD va, dans les prochaines semaines appuyer le gouvernement dans la finalisation du plan stratégique de développement, qui va permettre à la BAD d’endosser sa nouvelle stratégie-pays dans l’optique de pouvoir élaborer des programmes et projets pour la période du moyen terme.
Soulignons que bien avant, Ousmane Doré a échangé avec la délégation que conduisait Roger Shulungu, Président du Conseil d’Administration de la Banque de développement des Etats des Grands Lacs (BDEGL). Cette banque bénéficie de l’appui de la BAD en sa qualité d’actionnaire de deuxième degré et qui prend part à la gestion, en sa qualité de Directeur général adjoint de la Banque et elle joue le rôle d’appui technique. « La séance d’aujourd’hui était accès à l’accompagnement de la BAD à la relance effective de la BDGL, qui est en phase de relance, après la recapitalisation des avoirs dus aux créances que détenait essentiellement la RDC du fait de garantis des prêts octroyés aux opérateurs économiques dans les années 80-90. La Rdc est en règle avec ses cotisations. Il en est de même que le financement que la BAD appuie des projets intégrateurs dans les pays, notamment le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi à travers les institutions financières de développement », précise-t-il.
(Jean-Marie Nkambua)