Réunion de la MP à Kingakati : controverse autour des élections; J. Kabila : « Ne vous laissez pas distraire »

A Kingakani, une bourgade située à plusieurs kilomètres de la ville province de Kinshasa, le président de la République et Autorité morale de la Majorité Présidentielle a réuni hier dimanche 20 août 2017, les membres du Bureau politique de la MP élargi à quelques invités pour la circonstance. Cette réunion organisée par Aubin Minaku, Secrétaire général de la MP et président de l’Assemblée nationale, avait pour but de présenter au Chef de l’Etat le Centre de Coordination des Elections (CCE/MP), un organe technique, autonome de la MP, créé en vue d’accompagner les partis politiques, personnalités politiques et associations affiliées à la MP, à pérenniser le regroupement politique de la Majorité Présidentielle.
C’est ainsi qu’après les formalités d’usage, le Coordonateur Justin Omolela a présenté la structure organisationnelle du Centre, à savoir la Coordination à Kinshasa, les points focaux en provinces et dans les territoires, a indiqué André-Alain Atundu, dans un compte-rendu fait dans sa résidence de Ma Campagne, dans la commune de Ngaliema. Il a en suite présenté la méthodologie qui consiste en une lecture méthodique diachronique des processus électoraux depuis les premières élections de 2006 jusqu’à ce jour, pour en tirer des leçons. Enfin, le Coordonateur a présenté un document important sur le plan de l’opérationnalité de toutes ces dispositions.
A l’issue des échanges, le Président de la République, Joseph Kabila Kabange a réaffirmé sa détermination à mener à bonne fin le processus électoral jusqu’aux élections et a exhorté les membres du bureau politique et la MP de façon général à ne pas se laisser distraire par les sirènes qui cherchent à tromper l’opinion. « Il faut que la MP se prépare aux élections dès maintenant, non seulement pour être présente, mais surtout pour les gagner », dit-il. Pour sa part, le Secrétaire général de la Majorité Présidentielle a, au nom de sa famille politique, confirmé la volonté de celle-ci à accompagner le Chef de l’Etat dans ce processus dont les Congolais attendent une issue.
Le dauphin, le référendum, …
A l’occasion de ce compte-rendu du porte-parole de la Majorité Présidentielle, certaines questions lui ont été posées, notamment celles de savoir à quant la désignation du dauphin du chef de l’Etat, du référendum, de la désignation d’un envoyé spécial de la SADC pour la Rdc, etc. En réponse à ces préoccupations, le porte-parole de la MP a expliqué que les élections sont très importantes que les personnes. Selon lui, il faut d’abord mettre en place les structures de victoire, avant de savoir qui va porter les couleurs de la MP. Aujourd’hui, ajoute-t-il, nous ne savons pas qui sera les candidats aux prochaines élections nationales ou locales.
Et de renchérir, s’il faut que l’on désigne un candidat non seulement pour la MP, la société civile ou n’importe quel citoyen, il faut d’abord connaitre les conditions exigées par la CENI. « On ne peut pas se prétendre candidat et en dernière minute on se rend compte que les 100.000 dollars Us que l’on demande pour la caution, c’est trop ; que les signatures, que le casier judicaire, c’est trop », avoue-t-il, tout en conseillant qu’il faut prendre son mal en patience, s’organiser et attendre dès que la CENI va ouvrir la campagne, et tous les mystères seront levés.
« Que les élections s’organisent, en élisant d’abord les autorités locales qui peuvent peser sur les élections. Pour le reste, c’est une exigence insolite des prétendants éventuels, qui disent que le président doit se prononcer », rétorque-t-il, tout en soulignant que Joseph Kabila l’a déjà fait solennellement devant le Congrès, et chaque fois que l’occasion le permet. Pour André Atundu, la Majorité Présidentielle ne peut pas marcher selon les diktats de l’opposition, plutôt selon les prescrits de la Constitution. Et de préciser que c’est à 90 jours avant les élections que le dernier des candidats doit se présenter à la CENI.
Au sujet du Référendum, Atundu dit qu’il ne faut pas confondre les choses. Et ce, parce le Référendum est un droit inaliénable du peuple congolais à exprimer sa volonté authentique et certaine sur une question généralement quelconque d’intérêt national. Donc, naturellement le peuple congolais peut s’exprimer par référendum, mentionne-t-il. « Mais n’oublions pas que la MP entant que signataire de l’accord du 34 décembre 2016 a pris l’engagement avec tous les signataires de ne pas actionner ce processus. C’est un engagement politique qui lie les signataires de cet accord. Le peuple congolais n’est pas signataire », précise-t-il.
Au sujet d’un Envoyé spécial du SADC qui viendra en Rd Congo, Alain André Atundu estime que c’est la CENI qui fait appel à qui il veut pour l’aider à faire le suivi du processus électoral. Quant à la tenue des élections, il faut attendre qu’une déclaration soit faite en bonne et due forme selon les prescrits de l’accord du 31 décembre 2016. C’est à savoir, après une réunion d’évaluation par le Gouvernement de la République, la CENI et le Conseil national de suivi de l’Accord du 31 décembre 2016 et du processus électoral (CNSA).
Et d’ajouter que c’est une habitude internationale et il n’y a pas qu’en Rdc qu’il y a des observateurs : Ghana, Afrique du Sud, etc. C’est une habitude que les européens ont imprimé aux démocraties africaines, alors que sur le plan personnel, je crois que ce n’est pas nécessaire que les observateurs suivent un processus électoral, pour que celui-ci soit crédible.
Quid du Centre de Coordination des Elections
Le Centre de Coordination des Elections (CCE) de la Majorité Présidentielle est une ingénieuse idée émise à Kingakati (Kinshasa), en octobre 2016, par l’Autorité morale, Joseph Kabila Kabange, lors d’une réunion du Bureau politique tenue sous sa très haute direction. Son lancement officiel eût lieu sous le chapiteau de l’hôtel Pullman dans la commune de la Gombe/Kinshasa, le 09 janvier 2017, date marquant également l’adoption de la déclaration commune de création du CCE par les partis politiques, les personnalités politiques et les associations affiliées à la MP réunis pour la circonstance.
Cadre de mutualisation des intelligences en vue de gagner les batailles électorales à venir, la CCE a comme prérogatives essentielles de préparer techniquement les élections en ses trois phases : pré-électorale, électorale et postélectorale. Ainsi, ces missions consistent à définir les stratégies électorales adéquates, mobiliser les moyens logistiques et financiers en vue de la réalisation de l’objectif de gagner les élections à tous les niveaux ; assurer la couverture géographique de la présence de la Majorité Présidentielle sur l’ensemble du territoire national ; rationnaliser la gestion du temps restant, du séquencèrent des taches, des relations avec les lobbies, les partenaires, les médias et les alliés de tous genres ; gérer les atouts des réseaux sociaux et des instituts de sondage d’opinion d’ici et d’ailleurs ; assurer l’accompagnement technique postélectoral des élus dans l’accomplissement de leur mandat, etc.
Soulignons que le Centre de Coordination des Elections diffère de la CENI, par le simple fait que cette dernière est une institution d’appui à la démocratie. Elle est un organisme de droit public, permanent et neutre, dotée de la personnalité juridique. Tandis que le CCE est une structure privée de la famille politique « Majorité Présidentielle ». Il en est l’organe technique fonctionnant en tant que structure fédératrice des branches électorales des partis politiques et associations affiliées à la MP.
(JMNK)