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Alors qu’ il fait partie de la délégation officielle qui accompagne Joseph Kabila à New-York pour la traditionnelle assemblée générale de l’ ONU dont les travaux s’ ouvrent le mardi prochain, Barnabé Kikaya, conseiller diplomatique du chef de l’État congolais s’ est vu confier  une autre mission, convaincre Washington  à renoncer aux résolutions des sanctions ciblées en chantier à la chambre des représentants  contre certains dirigeants congolais.

Les militants du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement  seront bel et bien dans les rues de Kinshasa, le  lundi, 19 septembre 2016. Mais contrairement au plan initial, les manifestants en  ne se rendront plus en masse au siège de la Ceni pour y observer un sit-in.

Lors d’ une réunion tenue ce samedi au siège du parti Fonus, Rassemblement et gouverneur de la ville se sont plutôt accordés sur l’ organisation d’ une marche pacifique qui sera sanctionnée par un meeting. D’après l’ accord trouvé entre les organisateurs et l’ hôtel de ville,  la marche devra partir de l’ échangeur de limeté à la 17émè rue pour chuter sur le boulevard triomphal.

Satisfecit pour André Kimbuta qui salue sa politique de proximité. « J’avais promis le jeudi de venir vers les opposants pour la mise au point. Il faut aller vers les administrés. Ils sont tous administrés », déclare le gouverneur de la ville qui se réjouit du consensus qui s’ est dégagé entre les deux parties.

« C’est seulement aujourd’hui que je confirme que je vais prendre acte de la marche du Rassemblement. Nous nous sommes mis d’accord que la marche partira de la place de l’ Echangeur jusqu’au Boulevard Triomphal », explique t-il.

Le compromis trouvé prévoit que les manifestants rempruntent les avenues de la Libération, Kalembelembe et Kasavubu avant de déboucher sur le point de chute. Seule, une petite délégation du rassemblement a été autorisée à se rendre au siège de la Ceni  après la manifestation pour y déposer le mémorandum.

André Kimbuta qui tient à l’ itinéraire convenu place ainsi les organisateurs devant leurs responsabilités. « Il n’ y aura pas de sit-in», insiste le gouv. Le plus important renchérit-il, c’ est « la marche et le meeting qui seront organisés ».

Jean Pierre Kayembe

 

 

Deux points ont dominé la conférence de presse, livré vendredi dernier à Kinshasa, par  le porte-parole de la Majorité présidentielle. D’abord, les paradis fiscaux dont l’Ambassadeur André-Alain Atundu a tenu à rappeler la légalité de l’existence et le fait d’y détenir un ou plusieurs comptes bancaires. Ensuite, Jean-Pierre Bemba qui a déclaré sa candidature à la présidentielle de 2018.

Réagissant, à  posteriori, à  la récupération, par certains acteurs politiques de l’Opposition, du tollé subjectif, soulevé dans le monde, à la suite de la publication des résultats d’une enquête de neuf mois, menée par plus de cent medias répartis dans 77 pays et intitulée «Panama Papers», la Majorité présidentielle trouve qu’il n’y a rien de répréhensible dans les paradis fiscaux.

Les paradis fiscaux sont légaux. Y détenir un compte ne constitue pas une faute

Rappelons  que les auteurs de ce travail, regroupés au sein du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), avaient dévoilé les noms de près de 140 responsables politiques, dont quelques africains, qui possèdent des comptes dans des paradis fiscaux. « Investir ou placer ses fonds dans les paradis fiscaux est tout à fait légal et juridiquement protégé puisque ces activités sont régies et reconnues par les Etats et même rémunérées officiellement», a indiqué André-Alain Atundu. Dans la foulée, il a relevé que le phénomène « paradis fiscaux » a bénéficié de l’appui des pays occidentaux pour se développer autant.  Tenez! En 2002, le  montant géré par les paradis fiscaux, a, par exemple, été évalué à  25.500 milliards d’euros. La liste des  10 meilleurs pays des paradis fiscaux en apporte la démonstration. On y compte : les Etats-Unis d’Amérique, le Luxembourg, la Suisse, les Iles Caïman, le Royaume Uni, l’Irlande, les Bermudes, Singapour, la Belgique et le Hong Kong.

Il est à noter, et le porte-parole de la MP n’a pas manqué de le faire, que «ces territoires, où ne figure aucun Etat africain, ne sont ni ostracisés, ni au ban de la communauté internationale ; sinon les Présidents de la Corée du Nord et des Etats-Unis auraient été poursuivis pour avoir organisé la rencontre historique entre les 2 pays à Singapour ». Donc  les paradis fiscaux, qui sont, en clair, des espaces, à  l’intérieur d’un pays ou à la dimension d’un pays, qui accordent des facilitées fiscales aux épargnants, ont une existence légale. Son corolaire l’est également, à savoir le fait que les banques qui s’y trouvent garantissent à leurs clients discrétion et confidentialité.

Dès lors, il est intellectuellement insoutenable de sanctionner un Commis de l’Etat tout simplement parce qu’il détient un compte dans un ‘’paradis fiscal ». Lesquelles sanctions frappent, de manière imbécile, sans tenir compte du fait que ces responsables politiques sont, bien souvent, en plein exercice de la défense des intérêts de leur pays, eux qui ont légitimement et démocratiques acquis le droit de leur peuple de vouloir et d’agir en leur nom.

Ainsi, en est-il, a expliqué l’Ambassadeur Atundu, «de sanctions dites ciblées prises par l’Union Européenne et certains partenaires contre des responsables congolais, plus en raison de leur statut d’officiel qu’à cause d’une faute personnelle’’.

Réaction ad hominem du MLC

Le deuxième point saillant de la conférence de presse de la MP a dévoilé la stratégie de communication de la MP.   Fini la communication en réaction de. Place désormais à une communication plus offensive, de nature à offrir à l’opinion et à  la presse des sujets de discussion et d’analyse. C’est ainsi que plusieurs commentateurs politiques ont décrypté l’interpellation d’André-Alain Atundu à  Jean-Pierre Bemba. Il l’a appelé à être conséquent et à tirer, par lui-même, les conséquences  de sa condamnation pour subornation de témoin sur sa présence à  la présidentielle 2018.

Le Sénateur serait disqualifié sur base de l’article 10  de la loi électorale, aux termes desquels « Les personnes condamnées par un jugement irrévocable du chef de… corruption … sont inéligibles ».

Soutenant que la subornation de témoins est une corruption de témoins, c’est-à-dire une altération de la volonté et de la conscience du témoin dans la recherche de la manifestation de la vérité, la Majorité présidentielle souhaite, a dit Atundu, « que le Sénateur prenne un engagement clair à  ce propos par une déclaration solennelle qu’il ne se présenterait pas, s’il s’avérait qu’il se trouvait dans un de cas d’inéligibilité prévue par la loi électorale ».

Malgré les précautions  oratoires prises ici, par le porte-parole de la MP, les partisans de Jean-Pierre Bemba ont vivement réagi. Eve Bazaiba fut la première riposte en reprochant à Atundu de s’arroger le rôle dévolu à  la Cour Constitutionnelle. Une autre attaque, plus ad hominem que scientifique, est venue du sénateur Jacques Ndjoli qui a déclaré que le porte-parole  n’avait pas compris la loi et que son interprétation de l’article litigieux polluait le droit.

« Nul n’est censé ignorer la loi », dit un principe de droit. De ce fait, tous les congolais,  à leur titre et qualité respectifs, sont appelés à connaitre les textes de loi. Et donc de les comprendre à leur manière. Nul besoin d’attendre la décision d’un juge pour se donner le droit d’interprétation de tel ou tel texte. La Majorité présidentielle a fait sa lecture de l’article 10 de la Loi électorale, le sénateur Bemba sera obligé de nous donner la sienne. Il ne peut pas l’éluder. Partant, l’interpellation d’André-Alain Atundu est venue voler la vedette au retour au pays de Bemba qui était, en lui-même, le grand évènement. Désormais, il doit revoir ses ambitions présidentielles à l’aune de sa condamnation pour subornation de témoins.

Précision d’Atundu qui écarte le moyen tiré de la territorialité des sentences et qui voudrait que la condamnation de la CPI soit ignorée ici: « La République Démocratique du Congo est membre de la Cour Pénale Internationale et donc assume les décisions de la Cour Pénale Internationale coulées en arrêt définitif comme c’est le cas pour le Sénateur Bemba ». Désormais le doute est jeté dans le camp des soutiens de Jean-Pierre Bemba au scrutin présidentiel. S’il est réellement inéligible, les ambitions d’autres présidentiables de l’opposition seront aiguisées. Ce qui n’est de nature à favoriser l’émergence d’un candidat unique de l’Opposition.

(Noëlla Mbula)

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C’est dans la nuit du 26 au 27 juillet 2018 que le Rapporteur de la CENI, Jean-Pierre Kalamba, a lu devant la presse les décisions signées par le Président Corneille Nangaa, déclarant successivement recevables et irrecevables les candidatures des indépendants, partis et regroupements politiques aux élections provinciales. Ces décisions font suite à des longues et studieuses délibérations de près d’une semaine des Membres de l’Assemblée plénière secondée par les experts électoraux et juridiques de la Centrale électorale.

Sur le plan technique, ces décisions N°021/CENI/BUR/18 et N°022/CENI/BUR/18 du 26 juillet 2018 ont été motivées en prenant en compte les procès-verbaux établis par les Bureaux de Réception et Traitement des dossiers de candidatures aux élections provinciales. Ont été également considérées les conditions d’éligibilité et d’inéligibilité des candidats et les critères de recevabilité et de non recevabilité des dossiers des candidatures telles que fixées par la loi électorale et ses mesures d’application. Et enfin, les décisions de la CENI ont relevé le constat selon lequel certains dossiers de candidatures n’ont pas respecté les dispositions légales au regard des motivations spécifiques à chacun d’eux.

Il est à noter que 59139 dossiers individuels ont été réceptionnés et traités dans les BRTC dont 19713 dossiers des titulaires et 39.426 dossiers des suppléants. La publication de ces listes provisoires ouvre donc la voie à l’étape de contentieux électoral pour la députation provinciale conformément au calendrier électoral.

Les contestations sur les listes provisoires de candidatures ainsi publiées peuvent être déposées à partir du 27 juillet 2018 auprès des Cours d’Appel compétentes faisant office des Cours administratives d’Appel du ressort des Bureaux de Réception et Traitement des Candidatures dans un délai de cinq jours suivant la publication.

Conformément à l’article 27 de la Loi électorale, les Cours d’Appel disposent d’un délai de dix jours ouvrables pour rendre leurs décisions à compter de la date de leur saisine.

A la réception des arrêts des différentes Cours d’Appel, la CENI rendra publiques les listes définitives conformément à l’article 27, alinéa 6, de la Loi électorale. Les listes provisoires des Candidats Députés provinciaux ainsi publiées par voie de presse sont affichées dans les Antennes de la CENI. Elles sont également disponibles sur le site web de la CENI : www.ceni.cd

(JMNK)

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Le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, a promulgué vendredi dernier,  la loi n°18/021 du 26 juillet 2018, portant statut des anciens Présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs des corps constitués. L’adoption du projet de cette loi au Parlement avait fait l’objet d’une commission mixte paritaire Assemblée nationale-Sénat, compte tenu des divergences de vues entre les deux chambres. Celles-ci ayant persisté, l’Assemblée nationale avait appliqué l’article 135 de la Constitution qui stipule qu’en cas de divergences de vues entre le Sénat et l’Assemblée nationale, l’avis de cette dernière sera considéré sur la matière traitée.

Soulignons que cette nouvelle loi tire sa pertinence de l’article 104 alinéa 6 de la Constitution de la République du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour, qui fixe le statut des anciens Présidents de la République élus. Elle détermine les règles spécifiques concernant leurs droits et devoirs, le régime de leurs incompatibilités, leur statut pénal ainsi que les avantages leur reconnus.

Telle que présentée par la commission PAJ de l’Assemblée nationale après examen, cette loi détermine également les avantages accordés aux anciens chefs de corps constitués. Pour le législateur, la présente loi entend consolider la démocratie, en l’occurrence, par le mécanisme de l’alternance démocratique.

« C’est pourquoi, elle détermine également les avantages sociaux à accorder aux anciens chefs de corps constitués, compte-tenu de l’importance du rôle qu’ils jouent au sein de l’appareil de l’Etat et de leur grande influence sur la vie politique nationale… La République est un tout composé de plusieurs institutions fonctionnant en synergie. Par conséquent, toute discrimination en son sein ne saurait contribuer à atteindre l’idéal démocratique auquel le peuple congolais aspire tant depuis l’accession de la Rdc à la souveraineté internationale », souligne l’exposé des motifs de cette loi tel que présenté par la commission PAJ de l’Assemblée nationale.

Ce texte comporte 33 articles et est subdivisé en 7 chapitres. Après les dispositions générales, le premier chapitre fixe les droits et devoirs des anciens Présidents de la République élus. Tandis que le deuxième porte sur les droits et avantages reconnus aux anciens présidents des Chambres parlementaires, aux anciens Premiers ministres, aux anciens présidents du Conseil supérieur de la magistrature, aux anciens chefs d’Etat-major général de l’Armée et aux anciens inspecteurs divisionnaires de la police nationale congolaise.

Quant aux 4ème et 5ème chapitres, ils fixent des avantages reconnus aux anciens présidents des institutions d’appui à la démocratie et aux anciens premiers présidents de la Cour suprême de justice, de la Cour de cassation, du Conseil d’Etat, de la Haute Cour militaire, aux anciens procureurs généraux de la République, procureurs généraux et auditeurs généraux rattachés à ces juridictions, aux anciens chefs d’Etat-major des forces terrestre, aérienne et navale. Le dernier chapitre concerne des dispositions finales.

(JMNK)

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(Basée sur la Cogitation Conclusive du live intitulé «DES RUINES DU ZAIRE VERS LE CONGO EMERGENT»)

Le discours du Président Joseph Kabila devant les deux chambres du Parlement de la RDC réunies en congrès, le 19 Juin 2018, a suscité un torrent de réactions acrimonieuses de certains politiciens Congolais. Les plus stridentes de ces réactions émanaient des politiciens (voire des journalistes et intellectuels) négationnistes. Le Président Congolais a répondu au devoir démocratique de la redevabilité en fin mandat, en étalant les accomplissements de son régime avec une quantification éclairante. Et plus frappant, le désormais célébrissime artifice discursif «comprenez ma passion» au lieu de «comprenez mon émotion» du Marechal Mobutu au crépuscule de son régime, avait tant intrigué qu’électrisé l’audience. A l’antipode, ses détracteurs ont rétorqué que Joseph Kabila décrivait une situation fictive, inexistante. Pourtant la concrétude du progrès accompli en RDC, avec des déficits indéniables, est une donne reprise dans différents rapports de la Banque Mondiale, du FMI, de la BAD, du PNUD, voire de la CIA (CIA Factbook). Mais, les négationnistes sont absolutistes dans leur rejet des avancées présentées par le Président J. Kabila. Acrimonieux, ils ont soutenu dans les media que le discours de J. Kabila est, pour ainsi dire, mensonger, et qu’il n’a rien réalisé du tout. Dans leur entendement, J. Kabila est en «déphasage avec la réalité » et la RDC est pire que le Zaïre de Mobutu. Il s’agit ici d’un système discursif manichéen que les politiciens Congolais ont imposé à toute la société. Il est porteur des effets déformants sur la conscience collective. Comment allons-nous cheminer, comme peuple, vers la conquête de l’horizon de l’émergence si la société porte en elle un entendement fallacieux de son progrès, fut-il lent, oscillant et en deçà de la hauteur idéale? La consolidation de la démocratie impose que la société développe la capacité de la pensée critique autonome. Elle doit remettre en question la discursivité politicienne, afin de se construire un entendement véridique de sa trajectoire historique pour avancer vers sa destinée de grandeur.

Tout en reconnaissant la liberté d’expression des négationnistes absolus (…et incurables), Il me semble d’une impérieuse nécessité de proposer un décryptage illuminant sur ce phénomène de notre intellectualité politique. La négation-rejet in toto de l’élan de la reconstruction sous Joseph Kabila impose absolument une herméneutique du registre psycho-politique. Sur cette toile, ma thèse est que le Président Joseph Kabila est victime d’un négationnisme atrabilaire découlant de l’égotisme des politiciens Congolais. Dans cette optique, l’égotisme (de type ego-maniaque et narcissique) est un trait de la sous-éclosion ontologique de l’homo politicus Congolais.  Il convient d’explorer les principales dimensions de ce négationnisme égotiste pour mieux cerner son modus operandi, ainsi que ses périls pour la République.

NEGATIONNISME ET EGOTISME DES POLITICIENS CONGOLAIS: UNE PATHOLOGIE SOCIETALE

Cet aspect est inhérent à l’égotisme caractérisant le profil psycho-politique Congolais en général, mais surtout la pulsion egomaniaque dont souffrent les politiciens Congolais. Le Professeur Mayinzambi de l’UPN cerne l’égotisme dans un complexe syndrome des déficiences de développement de l’être Congolais, à côté des autres tares comme le cannibalisme, le sadisme, l’impressionnisme et l’insalubrité. Force est de souligner qu’Il est extrêmement difficile à un sujet narcissique-égotiste d’accepter que l’autre soit agent du bien. C’est une déficience psycho-politique génétique dont les Congolais souffrent depuis 1960. Il s’agit ici du péché originel de nos pères dont Lumumba fut la victime initiale. Ses contemporains répugnèrent l’ascension politique d’un mowuta de Stanleyville (Kisangani) à Léopoldville (Kinshasa) exprimant sa passion pour «Le Congo Terre d’Avenir». Ils l’immolèrent sur l’autel du pouvoir. Sur cette toile psycho-politique, accepter que Joseph Kabila, brandi comme étrange et étranger, ait contribué à la reconstruction du Congo même à une strate encore primaire, lui attribuerait un mérite auquel lui, Joseph Kabila, n’a pas droit. Un tel mérite  serait le monopole de ceux qui par pulsions nombrilistes empêchant une féconde altérité, veulent faire croire qu’eux seuls sont les détenteurs des solutions salvatrices de ce pays. Evidement cela est un mythe.

En RDC tout comme dans la Diaspora, il y a d’innombrables politiciens Congolais qui s’attribuent une vertu  messianique illusoire face à un Joseph Kabila dépeint complément en diablotin incarnant le mal en RDC. Ainsi, Joseph Kabila devient «le fond-noir-sombre-absolu» sur lequel des fallacieux messies politiques veulent créer l’illusion de leur blancheur sociopolitique immaculée. Dans cette sorte de prestidigitation manichéenne, eux sont les rédempteurs exclusifs du Congo dont ils détiendraient les formules secrètes de développement. Les autres portent le stéréotype des médiocres, incapables d’un fragment d’avancée. Fallacieuse posture. Très peu d’entre ces messies politiques autoproclamés articulent une vision cartésienne réaliste, et une projection systématique des possibilités de la transsubstantiation du Congo, en dehors de la discursivité atrabilaire. D’autres projettent le un développement affabulatoire du Congo sans logframe (cadre logique) intelligible et avec des chiffres fantasmagoriques. Dans la Diaspora en particulier, certains Congolais dépourvus d’une ratiocination même fragmentaire des dynamiques politiques concrètes, prétendent qu’eux détiennent la potion de druide pour guérir le Congo instantanément. Hallucination auto-messianiste.

L’aspect exploré ci-dessus est aussi lié à un stratagème inconscient d’auto-sanctification collective. Pendant 32 ans nous avions dansé et chanté pour Mobutu le roi du Zaïre, ruinant ainsi un pays qui en 1960 était plus industrialisé que le Nigeria (à l’époque un pays agraire). Aujourd’hui le Nigeria est la première puissance économique Africaine. Inconsciemment, nous éprouvons des difficultés à accepter que celui que nous brandissons comme un mowuta ait restauré tant soit peu le Congo que nous avions ruiné ; qu’il ait construit la fondation de la démocratisation que la CNS n’a su matérialiser; que son régime ait reformé l’économie que nous avions dévastée. La conscience collective semble éprouver une culpabilité inhérente à cette responsabilité ruineuse pendant trois décennies. Ainsi, instinctivement, on cherche un bouc émissaire à qui attribuer le mal, pour se sanctifier soi-même. C’est une réaction instinctive d’auto-déculpabilisation collective. Elle est enclenchée par un reflex inhérent à la  mentalité résiduelle traditionnelle de la «recherche du sorcier» gisant encore au fond de notre être.

ENTRE LE MASOCHISME INTELLECTUEL ET L’IMPUISSANCISATION COLLECTIVE

La propension au rejet total de tout ce qui est réalisé en RDC, la négation de tout fragment de progrès, est associée à la délectation de l’avilissement du Congo. Surtout dans la Diaspora, certains Congolais souscrivent avec une étonnante allégresse à toute interprétation mutilatrice de l’image de leur propre pays. On observe avec étonnement chez certains d’entre eux un bonheur surprenant dans l’acceptation sans critique et la répétition de tout discours affabulatoire sur la politique congolaise. Aussi, on cerne chez ces compatriotes une sorte d’extase lorsqu’ils se mettent à noircir le Congo dans un négationniste délirant. Ils rivalisent de créativité dans la fabrication des fables sur leur pays et les invectives sulfureuses à déverser sur le Chef de l’Etat Congolais. Dans cette optique, il est important de réaliser que les invectives monstrueuses et autres insanités déversées sur Joseph Kabila sur les réseaux sociaux étalent un état de traumatisme sociopolitique dont nous sommes inconscients. Sous cette lumière donc, le politicien egomaniaque et narcissique ne peut pas admettre que J. Kabila ait réalisé même un brin de bien, car une telle acceptation étiolerait le plaisir qu’il éprouve dans le masochisme intellectuel découlant de l’acte de viol discursif avilissant la RDC.

Sculpté et hissé sur l’escabeau de notre imagerie collective comme le bouc émissaire du mal Congolais, Joseph Kabila Kabange est devenu le quintessentiel-causal explicateur de tout événement en RDC. La caricature est d’une frivolité à vomir. Tout politicien qui meurt a été empoisonné par lui ; toute oscillation des prix des denrées alimentaires est causée par lui ; toute pluie érosive lui est attribuée et toute violence à l’Est est son forfait. Il est le nouveau «sorcier-envoûteur» du village. Mais affirmer que Joseph Kabila aurait ensorcelé tous les Congolais les ayant ainsi rendu incapables de se libérer de sa maléfique emprise (pour ainsi dire), n’est-ce pas là une confession de notre impotence (L’impuissancisation dont parle le Philosophe Kä Mana) auto-attribuée ? Dans la Diaspora en particulier, toute conversation qui ne porte pas une insulte vénéneuse sur Joseph Kabila est dénuée de ravissement psychologique. Toute polémique sur la politique congolaise qui n’attribue pas la causalité du drame ou de la tragédie au cœur de la discussion sur la personne de Joseph Kabila est dépourvue de saveur  intellectuelle. Ainsi donc, beaucoup de Congolais ne réfléchissent plus de manière transcendantale sur les solutions profondes et durables du développement. Nous avons fait du fils de Mzée Kabila l’épicentre tant de toute notre pensée politique aussi bien que de notre discursivité quotidienne. C’est un affaissement de notre Etre collectif. C’est un piège dans lequel la société s’est envasée elle-même. Malheureusement, même dans les cercles des universitaires Congolais, au pays comme dans la Diaspora, ce masochisme intellectuel est perceptible, malgré le sophisme qui le couvre souvent.

CONCLUSION : NOTRE DISCURSIVITE NEGATIONNISTE SUR J.KABILA ETALE LE FOND DE NOTRE ETRE ALTERÉ

Indubitablement, en tant que Président de la République Joseph Kabila porte une part de responsabilité indéniable dans l’incapacité de son régime à enclencher la reconstruction accélérée et expansive du Congo, à la hauteur de ses potentialités. Mais il est aléatoire d’asserter que ses seules limites expliqueraient totalement ce déficit. Force est de relever que l’opérationnalité sociopolitique de Joseph Kabila dans sa fonction de Chef de l’Etat a aussi été formatée par les tares systémiques Congolaises et plombée par la profondeur abyssale de la destruction du pays lorsqu’il le prend en charge en 2001. Les fourberies des politiciens tant de la majorité que de l’opposition, et une société civile assoiffée de pouvoir, dans des entourloupettes pour les négociations interminables et autres partages du pouvoir, ont aussi impacté négativement la gouvernance du pays. La vérité du modeste progrès de la RDC sur la piste du développement, avec des contradictions indubitables, ne saurait être totale si l’on n’intègre pas dans cette problématique la part de responsabilité des Congolais eux-mêmes.

Au fond, il s’agit de l’inaptitude de toute une société éprouvant de graves difficultés pour se régénérer, étant donné qu’elle porte en elle d’innombrables éléments régressifs – certains se sont transposés dans l’opposition d’où ils clament le monopole de la vertu salvatrice du Congo. Aussi, établir Joseph Kabila comme l’auteur exclusif de la dégradation nationale, et penser-parler le Congo en termes ignobles pour exprimer l’aversion développée contre ledit Joseph Kabila et son régime, est le produit d’une cognition déformée. Instinctivement et inconsciemment, nous avons fait de lui une plaque sur laquelle nous transposons nos propres déficiences, parce que nous ne voulons pas les apercevoir sur/en nous-mêmes.  Dans une large mesure, sur la toile psycho-politique, les invectives que nous déversons sur la personne du Président Joseph Kabila font de lui le miroir de notre propre ontos en distorsion et notre ethos en troncature. En déversant sur lui des paroles viles, nous étalons l’acidité de nos cœurs (c’est de l’abondance du Cœur que la bouche parle, disent les Saintes Ecritures). Notre personnalité collective fissurée se cerne donc dans nos propos sulfureux, voire les appels à la mort,  à l’égard de Joseph Kabila. Notre faiblesse spirituelle et intellectuelle comme nation y transparait avec limpidité.

Les observateurs internationaux qui entendent ce que nous disons de notre pays et lisent ce que nous écrivons sur notre nation, sont étonnés par l’étalement de «l’insignifiance de l’être congolais», pour paraphraser l’illustre théologien et philosophe Congolais Kä Mana. Notre discursivité négationniste auto-avilissant étonne même nos Frères Africains. Lorsque les négationnistes absolus vont partout dans le monde brandir l’omnipotence maléfique de Joseph Kabila, en niant les réformes fondamentales réalisées sous son régime et qui sont pourtant reconnues par les experts internationaux, ils sèment un doute énorme dans les esprits de leurs interlocuteurs sur leur propre perspicacité politique. Dans tous les milieux des décideurs internationaux, notre discursivité négationniste centrée sur Joseph Kabila comme le seul coupable des maux du Congo est devenue lassante. Nos jérémiades avec une sorte «d’obsession Kabilocide morbide» au lieu de l’articulation d’un brillant paradigme du développement du Congo pour propulser l’Afrique, est devenue exaspérante. Tant que nous sommes incapables de développer une discursivité de maturité, de reconnaitre nos fragments de progrès et notre responsabilité, et de déployer une écriture de positivité et d’espoir sur notre propre pays, il est extrêmement difficile aux autres de nous prendre au sérieux. Il leur est difficile de voire en nous des partenaires crédibles, pour une œuvre consciente de transformation de ce gigantesque pays – dont Henry Morton Stanley rêvait qu’il pouvait devenir les U.S.A de l’Afrique.

Hubert Kabasu Babu Katulondi (Libre-penseur et Ecrivain)

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Au soir du 19 juillet 2018, suivant une tradition républicaine héritée du droit politique américain et inscrite dans la Constitution du 18 février 2006, le Président de la République, Chef de l’Etat, s’est présenté devant le deux Chambres du Parlement réunies en Congrès, pour, une fois de plus, prononcer son discours annuel sur l’état de la Nation.

Il n’y est pas allé pour proclamer l’état d’urgence ou l’état de siège, auquel cas, par un message, il se serait directement adressé à la Nation sans passer par les Chambres, après concertation avec qui de droit.

Il Y est allé, en tant que Chef de l’Etat, Représentant de la Nation et Symbole de l’unité nationale, pour se soumettre au rituel du discours sur l’état de la Nation. N’est-il pas le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale!

Des Pères de notre indépendance aux Sages de tous les âges, Constituant et Législateur compris, tous nous ont, à leur tour, légué en héritage cette voix: «Congolais de toutes les générations, ceci sera pour le Président de la République un exercice républicain de chaque année! L’exercice, aujourd’hui consigné en l’article 77, alinéa 3 de notre Loi fondamentale, procède autant de la morale institutionnelle que du principe universel de la « redevabilité » reçu comme règle d’or dans la plupart des Nations civilisées.

Nul, s’écrie le Patriote, n’a le droit de confondre l’orientation et la portée de pareil discours avec celles des différents messages que le Président de la République peut adresser à la Nation autant de fois que de besoin, sur des sujets pouvant porter sur tout, y compris sur sa carrière politique; messages qui sont également prévus par la même Constitution, au même article, mais en son tout premier alinéa.

Puissions-nous, renchérit l’homme de la rue, de temps en temps lire les textes qui nous régissent avant de nous de présenter nous-mêmes en instructeurs des masses citoyennes! Qu’énonce donc à ce sujet la Constitution?

«Le Président de la République adresse des messages à la nation. Il communique avec les Chambres du Parlement par des messages qu’il lit ou fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat. Il prononce, une fois l’an, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès, un discours sur l’état de la nation. »

Ailleurs, ont ajouté les Sages, aux Etats-Unis notamment, l’on parle volontiers de discours sur l’état de l’Union, de sorte qu’il ne peut ni se focaliser sur un des Etats fédérés, ni sur un citoyen lambda quel qu’il soit, ni surtout pas sur son auteur, au risque de ne plus mériter son nom de discours sur l’état de l’Union.

Sur les terres de l’Oncle Sam, le discours sur l’état de l’Union comporte des recommandations à l’intention du législateur. Aussi est-elle lue en présence des législateurs des deux Chambres. Car l’article 2 de la Section 3 de la Constitution américaine dit que «le Président informera le Congrès, de temps à autre, de l’état de l’Union, et recommandera à son attention telles mesures qu’il estimera nécessaires et expédientes. »

Comme le Président des Etats Unis ne peut entrer au Congrès sans sa permission explicite, c’est pour lui une occasion exceptionnelle de lui adresser directement un discours chaque année.

Le discours, introduit par la voix du Sergeant at Arms, décrit de façon traditionnelle les accomplissements des administrations sur l’année précédente et présente l’agenda de l’année à venir.

Soit dit en passant, aux Etats Unis l’on ne confond pas le discours sur l’état de l’Union avec le discours sur l’état de l’Etat. Ce dernier étant un discours habituellement donnée chaque année par les gouverneurs de la majorité des Etats fédérés des Etats Unis. Certains Maires de ce pays organisent aussi, à leur niveau, un discours sur l’état de la ville.

L’œil du Patriote a vu, ses oreilles en ont été instruites, il doit donc en être de même, mutatis mutandis, de nos discours sur l’état de la Nation.  Fondamentalement, il appelle les législateurs à y trouver des matières pour réformer ou légiférer en vue d’un meilleur état de la nation.

Cela ressort mieux des discours des Delors, Prodi, Juncker et consorts sur l’état de l’Union européenne: il porte en ses points majeurs sur des domaines précis de la politique, de la sécurité, de l’immigration, de la lutte contre le terrorisme, de l’activité économique ou du secteur socio-culturel des orientations et recommandations à l’intention des députés européens.

La presse rapporte que parallèlement au dernier discours de Juncker sur l’état de l’union devant le Parlement européen, la Commission européenne a adopté des initiatives concrètes relatives au commerce, à l’examen sélectif des investissements, à la cyber sécurité, à l’industrie, aux données et à la démocratie, passant ainsi immédiatement de la parole aux actes.

L’expérience de l’Union européenne démontre que l’objet du discours doit emporter non pas seulement l’implication de ses destinataires, mais tout naturellement aussi l’implication personnelle de son auteur qui, en plus, jouit du pouvoir d’impulsion.

Dieu seul sait si le Président de la Commission européenne pourrait, à bon escient, user de pareille tribune pour retourner l’adresse sur ses projets d’avenir ou ses ambitions à retrouver le gazon du golf après Bruxelles!

Ici aussi, personne ne nous comprendrait qu’au sortir de pareil discours, les Chambres en viennent à légiférer sur la fin d’un mandat présidentiel, déjà fixé dans la loi fondamentale, ou, selon les vœux de certains, sur l’obligation pour l’auteur du discours de désigner à tout prix un dauphin alors que la Constitution, “en son article 75, a déjà réglé, aux conditions de la Constitution, les circonstances d’entrée en scène d’un dauphin, fût-il en réalité requin, babouin, marcassin ou lapin!

Regardez-là, sur la place publique, sur les médias et les réseaux de tous genres, quelques-uns de nos frères et sœurs du Nord et de l’Est du pays y ont très clairement vu les mots d’un discours bilan porteur d’espoir, un discours de forte affirmation de notre indépendance politique acquise au prix du sang rappelant les hauts faits des Kimbangu, Lumumba et le M’zee Kabila, un discours construit sur l’éclat des services et sacrifices rendus pour le bienfait et le progrès de la Nation: c’est une façon de juger! On est en démocratie!

Regardez aussi de l’autre côté : quelques-uns de nos frères et sœurs du Centre et de l’O es du pays n’y ont perçu, pour leur part, qu’un message d’autosatisfaction en déphasage avec les réalités du pays; ils y ont vu un message non axé sur les a e es populaires, en contradiction avec la passion déclarée pour le Congo. C’est une autre façon de juger! On est en démocratie !

Mais la libre expression et diffusion de ces différents sons de cloches, concluent les Sages, ne témoigne-t- elle pas, par elle-même, autant d’un espace démocratique large et effectif que du dynamisme de notre jeune démocratie?

D’ailleurs, n’y-a-t-il pas d’autres groupes de compatriotes du dedans comme du dehors qui ont lu dans le discours les termes d’un discours d’adieu ou même de continuité dans l’alternance? C’est leur point de vue, la démocratie le respecte!

Qu’il y ait cependant, dans ce même contexte, des politiciens opportunistes reconnus largement comptables du bilan qu’ils se complaisent aujourd’hui à décrier tout en faisant fi de la mémoire collective;

Des opportunistes qui, délaissant les sujets essentiels du discours sur l’état de la Nation, se sont encouragés les uns les autres, dans le plus grand pays francophone du monde, à se rendre à un lieu de culte, non pas pour adorer le Créateur, mais pour se faire bonne conscience de servir la Nation en publiant une déclaration commune en bonne et due forme, en tout et pour tout centrée sur un simple point de digression ayant précédé le discours sur l’état de la Nation;

Autrement dit sur un concept aux cent visages trouvé dans l’expression, nous citons « avoir de la passion pour le Congo », fin de citation, encore que celle-ci, non employée ex nihilo, soit intervenue en plaçant l’auditeur, quel qu’il soit, dans le contexte de l’Ancêtre qui avait dit un jour: « Comprenez mon émotion ! ».

Pour ceux d’entre eux qui sont Sénateurs ou Députés nationaux, le temps court déjà! Malgré les critiques sur un point de digression, la qualité de représentant du peuple les oblige à puiser dans le discours les recommandations du Chef de l’exécutif sur des matières susceptibles d’appeler une œuvre de législation. C’est ça aussi le devoir d’Etat. C’est ça aussi faire preuve de maturité politique!

Hélas! Pour eux, jusque-là point de critique sur la gouvernance, sur l’amélioration du climat des affaires, sur les mérites et les faiblesses des 5 chantiers de la République, point de critique sur les opérations de maintien de la paix et la sécurité intérieure, point de critique sur le processus électoral en cours et la loi de l’alternance par les urnes, seul valant à leurs yeux comme cheval de bataille en passe de devenir cheval de Troie, le vieux principe « Ôte-toi de là pour que je m’y mette! »

Au Citoyen Lambda de conclure: de la passion du Christ, à l’addiction pour le fruit de la passion, de ce fruit comestible de l’espèce des passiflores, il n’y a pas qu’un pas. Loin s’en faut! Entre les deux, l’on trouve bien des variantes, jusque dans les genres de la peinture ou de la musique.

Si au jardin il ne sort point de jus d’orange du fruit de la passion, au Palais de justice l’on attend point d’un réquisitoire le prononcé d’une sentence. Si d’un discours de politique générale l’on n’attend pas les termes d’une partition musicale, l’on n’attend pas non plus d’un discours sur l’état de la nation des allusions centrales sur la carrière d’un individu, fût-il l’incarnation d’une institution constitutionnelle.

Passion est vice ou qualité en fait de débat ou en fait de sentiment. Passion est vertu dans le cœur l’homme d’Etat épris de sa patrie; elle est vice pour le politicien machiavélique qui en use dans les débats comme d’une huile d’onction non odoriférante, à chacun d’en juger, pourvu qu’on ne blesse les sensibilités du bon usage de la langue.

Parole du Patriote dans la bouche du citoyen Lambda

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L’envoyée de l’ONU en République démocratique du Congo a lancé jeudi un appel à toutes les parties prenantes pour qu’elles saisissent « cette occasion historique » pour permettre la tenue d’élections crédibles le 23 décembre afin d’offrir un avenir plus stable au peuple congolais. À cinq mois des élections, prévues le 23 décembre prochain, les préparatifs ont atteint un tournant important avec l’ouverture, mercredi, des bureaux de réception des candidatures pour les élections présidentielle et législatives, a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la RDC, Leila Zerrougui, devant le Conseil de sécurité.

Ces scrutins continuent de susciter de grandes attentes tant au sein de la population congolaise qu’au niveau de la communauté internationale, car elles revêtent d’importants enjeux dans la perspective de la consolidation de la stabilité de la RDC et de toute la région, a-t-elle analysé.

Alors que des progrès significatifs ont été enregistrés pour respecter les étapes cruciales du calendrier, a poursuivi la Représentante spéciale, le processus électoral continue de souffrir de « suspicion et de méfiance » entre la majorité et l’opposition, et entre l’opposition et la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Les griefs de l’opposition portent, entre autres, sur la machine à voter, le fichier électoral et le non- remplacement du délégué de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) au sein du bureau de la CENI, a-t-elle précisé.

Ces griefs viennent d’être réitérés, dans une Déclaration publiée le 23 juillet à Kinshasa, par un groupe de cinq partis et plateformes politiques de l’opposition comprenant l’UDPS, Ensemble, l’Union pour la nation congolaise (UNC), le Mouvement de libération du Congo (MLC), et la Dynamique de l’opposition.  Cette Déclaration exige également le retour des figures emblématiques et la libération des prisonniers politiques dans le cadre de la mise en œuvre des mesures de décrispation prévues par l’Accord de la Saint-Sylvestre.

Par ailleurs, le 24 juillet, M. Jean-Pierre Bemba, Président du MLC et candidat désigné de son parti à la présidentielle, a tenu sa première conférence de presse à Bruxelles pour confirmer son retour à Kinshasa le 1er août, afin de déposer sa candidature. Le même jour, M. Moïse Katumbi d’Ensemble a également annoncé son retour sans toutefois préciser la date. Mme Zerrougui a ajouté que la nouvelle plateforme politique, le Front commun pour le Congo (FCC), dont l’autorité morale est le Président Kabila, n’a pas encore désigné son candidat à la présidentielle.

La Représentante spéciale s’est dite encouragée par le fait que tous les partis politiques aient enregistré avec succès leurs candidats aux élections provinciales, soit 18.000 au total, dont 12% de femmes, pour 715 sièges à pourvoir.

Les conditions d’une situation équitable ne sont pas encore réunies

La chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) s’est cependant dite préoccupée par la faible mise en œuvre des mesures de renforcement de la confiance. Si le ministre de la Justice a annoncé la remise en liberté de 4.109 prisonniers, aucune figure emblématique ne se trouvait parmi eux. En outre, des manifestations pacifiques ont été annulées, et les acteurs de la société civile et les opposants politiques font l’objet d’arrestations arbitraires et les journalistes subissent des menaces. En conséquence, les conditions d’une situation équitable ne sont pas encore réunies, et en l’absence de progrès sur ces fronts, la crédibilité et le caractère inclusif des élections pourraient être mis en cause », a-t-elle prévenu.

Sur le plan logistique, comme le gouvernement congolais a l’intention de financer les scrutins sans soutien extérieur, la CENI n’a pas contacté la MONUSCO qui est mandatée par le Conseil de sécurité pour apporter son aide.

Une situation toujours fragile sur le plan sécuritaire

S’agissant de la sécurité, la Représentante spéciale a fait état d’une situation fragile, qui s’est même détériorée dans certaines régions du pays, en particulier les Kasaï, où sévissent toujours des miliciens armés, le Nord-Kivu, où opèrent les Forces démocratiques alliées et aussi les provinces du Sud-Kivu, du Maniema et du Tanganyika.

Mme Zerrougui a toutefois noté que les tensions à Djungu, dans la Province de l’Ituri, viennent de s’atténuer, grâce aux efforts de la MONUSCO. Elle a néanmoins porté à l’attention du Conseil de sécurité le fait que le personnel de la Mission est de plus en plus souvent pris pour cible, comme cela a été le cas à Beni et à Uvira.

Elle a fait état des préoccupations croissantes des employés de l’ONU à propos de leur sécurité, alors que la MONUSCO devra, dans les mois à venir, opérer dans un environnement de plus en plus tendu avec des ressources inférieures de 38,8 millions de dollars à la proposition budgétaire du Secrétaire général.  « Si je le mentionne, ce n’est pas pour plaider pour davantage de ressources – nous connaissons tous la nouvelle réalité financière auxquelles font face les opérations de maintien de la paix –, mais parce qu’il importe de comprendre qu’alors que les ressources diminuent, le mandat de la MONUSCO reste le même et que les attentes continuent de croître », s’est-elle expliquée.

La capacité de réaction des Casques bleus aux risques émergents sera limitée, en particulier dans des zones fortement peuplées ou au contraire isolées, a souligné la Représentante spéciale.

(JMNK)