Rentrée parlementaire: Pour quelle législative ?

Traditionnellement, la rentrée parlementaire de la session ordinaire dite session budgétaire a lieu le 15 septembre, soit une session essentiellement budgétaire, conformément aux dispositions constitutionnelles. La session ordinaire est la dernière de l’année 2017 qui met les élus nationaux devant une équation mathématique et financière à résoudre, dans un environnement politique sur fond de la crise économique et financière.
La question reste suspendue sur toutes les lèvres et les congolais attendent de leurs élus nationaux qu’ils se penchent sur la disparité budgétaire quant à la situation salariale, entre le taux voté à l’Assemblée nationale et celui appliqué à la paie, mais également le taux parallèle sur le marché de devises. Quant au taux parallèle sur le marché de devise, il y a lieu d’affirmer que le dollars américain se change à 1.570 Fc le dollars ; tandis que la loi des finances votée à l’Assemblée nationale a fixé le taux à la paie de 1.408 Fc le dollars, soit le moins valu 162 Fc, enfin à la paie, la réalité indique que les fonctionnaires et agents de l’Etat continuent à toucher au taux de 9.80Fc le dollars, soit une dépréciation de 590 Fc comparativement au taux sur le marché de devise. Sur cette question, il y a lieu de rappeler que les élus nationaux peu avant d’examiner le prochain projet de loi de finances de l’exercice 2018, attendent la loi de reddition de compte de l’exercice 2017 afin de lever l’option quant à l’opportunité d’accorder au Gouvernement une autre loi des finances.
Sur le plan politique, l’Assemblée nationale tout comme le Sénat devraient en priorité examiner, adopter puis voter les textes de lois susceptibles de désamorcer la crise politique sur fond de la non-organisation des élections dans le délai prévu par la constitution de la République. Parmi lesquelles lois, la répartition des sièges par circonscription électorale, celle de finances par rapport au coût de l’organisation des élections mais aussi la révision de la loi électorale suivant « L’Accord du 31 décembre 2016 ».
Toutes ces questions attendent des élus nationaux le sens d’abnégation quant à l’avenir même du pays, emprunt aux crises politiques, économiques et sociales.
Tout compte fait, et tenant compte de l’organisation des élections suivant l’Accord de la Saint Sylvestre, les deux chambres ont la latitude de fonctionner en mode d’urgence, suivant les matières prioritaires qui seront inscrits à leurs calendriers, dont les nouvelles matières et les arriérés législatifs. Parmi les nouvelles matières, il y a lieu de spéculer sur le projet du budget de l’exercice 2017, le projet de loi sur la répartition des sièges par circonscription électorale, la révision de la loi fiscale etc.
Sur le plan sécuritaire, les élus nationaux attendent sûrement de pied ferme certains membres du gouvernement qui gèrent et veillent au quotidien sur la sécurité des personnes et de leurs biens. Car, nombre d’entre eux pendant leurs vacances parlementaires ont déjà initié des initiatives parlementaires au regard des événements qui ont endeuillés les mois derniers la population congolaise, aussi les attaques de différents centres pénitentiaires et parquets qui ont occasionné l’évasion de plusieurs détenus de droits communs, dont le célèbre député national Zacharie Badiengila, dit Ne Mwanda Nsemi, jusque-là en cavale. Parmi les autorités qui vont défiler l’hémicycle du Palais du Peuple, le vice-premier ministre, ministre de l’intérieur et sécurité nationale ; le vice-premier ministre, ministre des Affaires Etrangères et Intégration Régionale ; le ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux ; ministre d’Etat, ministre de l’économie nationale, ministre d’Etat, ministre du Budget, ministre de Défense nationale et enfin le ministre des finances.
Cette crème des membres du Gouvernement répond des secteurs très sensibles en cette période préélectorale et électorale du fait de garantir l’organisation des élections dans la paix, la sécurité, la transparence susceptible de ramener le développement économique postélectoral, et non les élections pour les élections qui peuvent gérer à la crise politique postélectorale. Il faut dire que la République fait face à la menace au quotidien de l’afflux massif des réfugiés centrafricains et sud Soudanais munis d’armées de guerre, en plus des éleveurs Mbororo au Nord de la RDC, notamment dans la Province du Nord Ubangi et celle de Haut Uélé, en plus de réfugiés venus du Rwanda qui occupent l’Ituri.
Donc, la session ordinaire qui s’ouvre ce vendredi 15 septembre revêt une importance capitale et un enjeu majeur au regard de ce qui précède si réellement le Gouvernement de la République et tous les acteurs politiques qui sont parties prenantes au processus s’inscrivent dans le schéma qui tient compte du bien-être de la population ; d’être pragmatique quant aux questions prioritaires de la vie nationale.
En outre, un pays sans voie de communication semble irréaliste à organiser les élections et avoir les résultats dans un bref délai. Dans ce cas, le ministre en charge des Infrastructures va faire face aux préoccupations également des députés nationaux quant au délabrement non seulement de la voirie urbaine de Kinshasa et autres agglomérations provinciales, les routes nationales reliant les provinces doivent être revisitées, réhabilitées et aménagées.
(Pius Romain Rolland)