Elle a lieu samedi 26 août 2017, suivant le calendrier élaboré par la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni), en vue de compléter le tableau territorial, dans les provinces où les organes délibérants ont déchu les gouverneurs. Il s’agit de la Tshuapa, Tshopo, Haut Katanga, Haut Lomami, Sud Kivu, Kwilu ; mais également dans les provinces dont la nature a rappelé le vice-gouverneur en plus de celui qui a été appelé à assumer d’autres charges au niveau du gouvernement central, notamment le Bas-Uélé et le Sud Ubangui soit, au total, huit provinces de la République Démocratique du Congo.
Exceptionnellement, les cas des provinces du Haut Katanga, de la Tshuapa, la Tshopo et la Tshuapa sont atypiques, du fait que la Cour Constitutionnelle a rendu les arrêts réhabilitant les gouverneurs pour les uns, et les cas des autres provinces, le dossier est pendant à la Haute Cour.
Qu’à cela ne tienne, la Ceni, organe financé par le Gouvernement de la République, ce dernier qui gère au quotidien la rex publica s’est décidé d’en découdre avec ces gouverneurs en raison de leur gestion calamiteuse et décriée par les organes délibérants.
Ainsi s’invite la polémique politique sur le bienfondé et le sens même de cette élection émaillée de contentieux juridique et judiciaire, d’une part l’opposition qui dénonce à la caporalisation de l’appareil judiciaire de l’Etat par la Majorité au pouvoir, et d’autre part, la Majorité qui estime que ses gouverneurs se sont compromis dans la gestion de finances de l’Etat. En tout état de cause, elle estime en droit de remplacer ses membres dont la gestion des gouverneurs a jeté le discrédit et ternit l’image même si pas de la République, mais de leur famille politique, la Majorité présidentielle.
Des résultats partiels en attendant la Cour
Huit provinces ont élu leur gouverneur et vice-gouverneur depuis samedi 26 Août, dans les provinces où les vacances ont été constatées à la tête des exécutifs provinciaux, notamment le Bas Uélé, le Haut Katanga, le Haut Lomami, le Kwilu, le Sud Kivu, la Tshopo, le Sud Ubangui et la Tshuapa. Cinq de huit provinces connaissent déjà les résultats, à savoir le Haut Katanga, le Haut Lomami, le Kwilu, le Bas Uélé et le Sud Ubangui. Par conséquent dans les autres provinces, les élus provinciaux vont départager les candidats de la Majorité et les indépendants au second tour.
Parmi les gouverneurs élus, Pande Kapopo Célestin (Majorité Présidentielle) dans le Haut Katanga élu avec (27 voix sur 28); dans le Kwilu : Balabala Kasongo Michel élu avec 18 voix sur 34 ) contre le candidat de la MP Lomboto ; dans le Sud Ubangui, Taila Joachim qui succède à José Makila Sumanda élu avec 20/23 et Jean Moke de la Majorité présidentielle s’est contenté de 3 voix restantes; tandis que dans le Bas Uélé, Madame Godelilve Anina élue à 100% vice-gouverneur, et enfin dans le Haut Lomami, Jackson Kalenga Mwenzemi élu gouverneur avec 16 voix sur 23 élus provinciaux, contre 7 de son concurrent Banza Mulume.
Cependant, pour compléter le tableau de la territoriale, un second tour est organisé demain mardi 29 Août, suivant la prévision électorale de la Ceni. Ce, dans le Sud-Kivu où le candidat de la Majorité présidentielle Jean Claude Nyamugabo a engrangé 16 voix contre 12 du candidat de l’opposition Elisy Luyindula de UDDC, et Mushi Bonane Sylvanus et Pierre Mirindi se partagent les 6 voix. Il en va de même dans la Tshuapa où le candidat de la Majorité présidentielle Bongongo Ngoy Pancrace a obtenu 8 voix contre 6 du candidat indépendant Booto Bolongomba, et enfin la Tshopo où le Candidat de la Majorité Présidentielle Simene wa Simene Samuel avec 3 voix a été battu par les deux indépendants, à savoir Lomata Gongoli Constant qui a obtenu 9 voix contre Makata Makalamba Patrick avec 6 voix au suffrage indirect.
La Cour devant l’évidence
Malgré les arrêts de la Cour Constitutionnelle réhabilitant les gouverneurs du Haut Katanga, de Tshuapa et dont les dossiers du Haut Lomami et Kwilu sont pendants à la même Cour, l’heure « H » de valider les résultats des gouverneurs mets la Haut Cour devant une évidence politique de proclamer les résultats des provinces dans lesquelles elle a réhabilité les gouverneurs. Une page de l’histoire politico-judiciaire s’inscrit dans ses annales, ouvrant ainsi la jurisprudence aux conséquences fâcheuses.
Toutefois, après la proclamation provisoire des résultats par la Commission Electorale Nationale Indépendante, les candidats gouverneurs ont le temps d’introduire leur recours dans des Cours d’Appel des provinces, ainsi le traitement du contentieux électoral est prévu du 05 au 11 septembre courant, et la proclamation définitive des résultats prévu pour le 12 septembre 2017.
Par cette élection partielle des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces, la Ceni complète le tableau de la territoriale, bien qu’elle s’active à fermer dans d’autres communes de Kinshasa, certains centres d’inscriptions et enrôlement, notamment Gombe, Kinshasa, Barumbu et Lingwala dans la perspective d’organiser le scrutin présidentiel, législatif national et provincial suivant l’Accord de la Saint Sylvestre.
(Pius Romain Rolland)