Pour faire face aux ADF: La Monusco prête à mettre en œuvre de nouveaux mécanismes

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La conférence de presse conjointe des Nations Unies de chaque mercredi de la semaine était animée par Félix Prosper Basse, porte-parole de la MONUSCO ; Florence Marchal, chargée de communication et coordonnatrice du Groupe de Communication des Nations Unies (UNCG), à partir de Kinshasa ; et le Lieutenant-Colonel Karim Ouily, porte-parole militaire par intérim, intervenant à partir de Goma. La conférence de presse a connu la participation de Jose Maria Aranaz, Directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), à partir de Kinshasa.

Une question a été posée à Prosper Basse, celle de savoir, qu’est-ce qui empêche la Monusco d’appliquer la Résolution 2098 et qui donne mandat à la Brigade d’intervention de traquer les forces négatives ? Et de répondre, vous avez peut-être parfaitement raison de dire qu’aujourd’hui, les choses ne se passent pas comme il se doit, parce qu’il y a encore çà et là des tueries. Et ces tueries-là évidemment ont provoqué l’indignation que nous avons connue au cours des semaines passées, dont d’ailleurs je pense que le monde entier s’en est fait l’écho. Non seulement au niveau de Vatican, au niveau des Nations Unies, au niveau d’autres chancelleries, mais aussi des populations  congolaises qui l’ont ressentie de manière très dure dans leur chair, et qui ont eu d’ailleurs à exprimer leur mécontentement justement face à cette situation qui devient intenable.

« Il faut aussi être honnête dans ce qu’on fait et ce qu’on dit. Vous savez que l’engagement de la MONUSCO et des Forces armées de la République démocratique du Congo n’est plus à démontrer. Vous savez aussi que cette guerre ou ce combat a quelque chose de particulier, du fait que c’est une guerre asymétrique, donc qui demande des mécanismes et des modes d’action qui sont tout à fait assez spécifiques », précise-t-il, avant de préciser que vous savez aussi que beaucoup a été fait, car n’ignorons pas qu’il y a peu de temps, l’ADF était un groupe homogène constitué ayant des bastions fortement implantés dans la région de Ruwenzori, particulièrement dans le Grand Nord.

Et nous avons vu que depuis le lancement de l’opération « Sukola 1 », des résultats significatifs, je dirai même des résultats louables, encourageants, ont été engrangés par les Forces armées de la République démocratique du Congo qui ont d’ailleurs payé un lourd tribut pour démanteler toutes ces bases fortes de l’ADF dans cette région. Donc, c’est ainsi que comme vous le savez, beaucoup de bastions, je vais en citer peut-être quelques uns, ont été capturés. N’oubliez pas que la route entre Beni et Kamango était assez périlleuse et que personne ne s’y aventurait.

Vous savez aussi que des camps comme Nadui, Nobili, Kamango, Mutwanga, Makoyoba 1, Makoyoba 2, camp Kabila. Un certain nombre de camps ont été récupérés par les FARDC avec l’appui de la MONUSCO. On ne peut jeter cela aussi dans les oubliettes. Certes aujourd’hui, l’ADF est éclatée, opère en petits groupes, s’attaque de manière lâche et de manière indiscriminée à toutes ces populations-là, parce que vous voyez bien que c’est non seulement des localités qui sont un peu isolées, à part celle que nous avons connue à Rwangoma tout récemment.

L’ADF opère donc dans des zones reculées et s’attaque à des gens qui ne sont pas du tout armés. Oui, la Brigade d’intervention a été créée pour mener des opérations offensives avec ou sans les FARDC. Mais vous savez très bien que la réalité du terrain nous commande une coopération rigoureuse, une coopération entretenue où les informations sont partagées, mais aussi où les actions sont menées de manière conjointe, ou en tout cas en soutien. Nous poursuivons ces efforts-là, peut-être que c’est insuffisant et aujourd’hui, compte tenu de la dernière tuerie qui a été enregistrée à Beni, des nouveaux mécanismes sont mis en œuvre pour avoir une approche beaucoup plus holistique qui permet d’intégrer aussi bien les populations que la société civile, car la sécurité est l’affaire de tous.

Seule, la Brigade d’intervention n’a jamais été une panacée, on vous l’a toujours dit. Elle est là, elle travaille avec les FARDC, mais comme vous le savez, c’est en mutualisant nos moyens, mais aussi en  conjuguant nos efforts et avec l’appui des populations que nous arriverons à défaire définitivement l’ADF, et je pense que tout le monde s’y engage.

Que faire ?

Concernant certaines déclarations faites par certains politiciens, Félix Prosper Basse pense que faire fi de toutes les règles du Droit international humanitaire, à toutes les résolutions internationales, et de nous comporter de la même façon que les éléments de l’ADF, ceci est impossible, aussi bien pour les FARDC que pour la Force de la MONUSCO. Car vous savez, dans toute structure militaire, une chose est essentielle dans la formation aussi bien de soldats que de cadres, c’est le respect justement de ces règles internationales, c’est le respect du Droit humanitaire international, et dans toutes les armées on ne transige pas avec ces principes-là.

« Vous avez été témoins à plusieurs reprises de sanctions qui ont été prises par la hiérarchie militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo, pour sanctionner certains débordements qui auraient été commis par leurs propres troupes. Donc, je peux vous dire que le mode opératoire cruel, indiscriminé, odieux, lâche des éléments de l’ADF, ne saurait nous, nous faire tomber dans les mêmes travers que les éléments de l’ADF », souligne-t-il, avant de soutenir que nous les combattrons, nous les combattrons de la manière la plus régulière, avec les moyens, avec tout l’engagement et la détermination, qui aujourd’hui font avancer aussi bien les Forces armées de la République démocratique du Congo, que la Force de la MONUSCO, et nous continuerons toujours à solliciter l’appui, le soutien, l’accompagnement des populations congolaises, pour qu’ensemble nous puissions faire régner la paix dans cette région meurtrie du territoire de Beni.

(JMNK)

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