Passeport falsifié: le PGR ouvre une information judiciaire contre Katumbi

« Malgré la durée de la nuit, le soleil finira toujours par paraître », dit un adage. L’homme qui a trompé la vigilance de toute l’opinion congolaise comme internationale, en se rendant à l’extérieur de la RD Congo pour des soins médicaux, se retrouve aujourd’hui dans un état d’obnubilé. Après avoir fait la ronde de tout l’Occident pour négocier l’annulation de tous les griefs mis à sa charge par la Justice et obtenir son retour au pays, Moïse Katumbi Chapwe, dont les révélations ont mis à nu sa vraie nationalité (italienne), veut, une fois de plus, en exécution d’une maladroite stratégie, continuer à défrayer la chronique par une énième infraction, à loger sur son casier judiciaire, celle de faux et usage de faux. A quoi aboutira cette tentative ? Va-t-elle définitivement discréditer le candidat président de la République qu’il prétend être? Wait and see.
Détenteur d’un faux passeport congolais, l’homme a été intercepté lundi 13 juin dernier en Belgique après son voyage d’Israël pour la Russie. Après son forfait, il a accusé Kinshasa d’avoir annulé la validité de son passeport semi-biométrique et de lui avoir refusé l’obtention d’un passeport biométrique. Une grosse comédie, dans la mesure où après que Kinshasa ait annoncé l’avènement des passeports biométriques, tous les Congolais de l’étranger comme de l’intérieur du pays devaient entreprendre des démarches pour obtenir le tout nouveau passeport. Katumbi aussi s’est rendu au consulat de la RDC en Belgique pour entreprendre ces démarches. Ce qui s’est passé à Bruxelles, seul Katumbi le sait. Et ensuite, il manigance de sa manière avec ses maîtres informaticiens pour prolonger la validité de son passeport semi-biométrique afin de mieux circuler, puisqu’interpellé par sa propre conscience sur sa question de nationalité.
Que faire? Moïse Katumbi Chapwe se transforme en faussaire et opte pour l’usage d’un passeport non-valide. Mis au parfum de cette situation, hier Kinshasa a annoncé l’ouverture imminente d’une information judiciaire afin de tirer au clair la vérité sur cette énième affaire Katumbi.
Le Parquet Général de la République annonce que : « Conformément à l’article 223 de la constitution de la République Démocratique du Congo, le Parquet Général de la République, faisant office du Parquet Général près de la Cour de Cassation, informe l’opinion qu’il ne pouvait rester indifférent face aux accablantes révélations faites par la presse internationale sur l’interpellation de Monsieur Moïse Katumbi Chapwe à l’aéroport de Bruxelles (Zanvetem) en possession d’un passeport congolais visiblement falsifié. Aussi vient-il d’ouvrir une information judiciaire à charge du pré qualifié ».
A quel jeu joue Soriano Katumbi ?
Si lors des discussions du Centre Interdiocésain, une certaine classe politique avait refusé de classer Moïse Katumbi au rang des exilés politiques, l’homme veut se remettre aujourd’hui au centre des débats.
Rangé dans la catégorie des « sans-papiers » en Belgique, au même titre que les immigrés clandestins, le patron de « Ensemble » a opté pour une nouvelle stratégie de renégociation de son retour au pays. Et si cela ne donne rien, l’occident sera dans l’obligation de le ranger parmi les « exilés politiques ». Oui, il fera cette demande d’autant plus que ces partenaires occidentaux qui le soutiennent dans cette démarche n’auront pas d’autre choix que celui de le considérer comme un « exilé politique ». Une situation qui profite à Soriano, afin d’être gardé le plus longtemps possible à l’étranger, puisque dans l’impossibilité de se procurer un nouveau passeport biométrique congolais. Et s’il ose brandir son passeport italien, il craint de perdre la confiance de ses partisans d’Ensemble.
Lambert Mende, porte-parole du gouvernement de la République Démocratique du Congo l’avait très bien compris. Raison pour laquelle il a qualifié d’inepties, les allégations de Katumbi au sujet de son faux passeport qu’il prétend avoir depuis longtemps.
« Si vous falsifiez un passeport, un service d’immigration normal doit vous arrêter. Ce sont des accusations tirées par les cheveux, ça n’a même pas de sens. Pourquoi doit-on lui donner le passeport si on constate qu’il ne remplit pas les conditions ou qu’il n’a pas fait de demande », avait dit Mende Omalanga.
Les Congolais sont en train de vivre la fin ou le début d’une autre page d’histoire pour Katumbi. Loin d’être un acharnement, les consciences doivent travailler contre une seule personne qui tient tant soit peu à ternir la belle image de la nationalité congolaise. Heureusement qu’elle est une et exclusive.
Déjà condamné à 5 ans de prison
Pour rappel, Moïse Katumbi était sous mandat d’arrêt provisoire lorsqu’il quitta le pays. Et ce sur autorisation du Procureur Général de la République, saisi par les avocats de l’ancien gouverneur du Katanga. Ces derniers avait fondé leur requête sur l’état de santé de leur client qui nécessitait, selon eux, une prise en charge immédiate en République sud-africaine. Or, Moïse Katumbi s’est rendu directement en Europe et a violé certaines mesures d’instructions, assorties à cette exceptionnelle mesure de liberté. Il a, notamment, multiplié des déclarations tapageuses sur l’affaire dite «des mercenaires » pour laquelle il était poursuivi. Ce qui lui était formellement interdit en raison du secret de l’instruction. Puis, il s’est livré à des propos diffamatoires envers la justice congolaise, cherchant, à chacune de ses sorties médiatiques, à saper l’autorité et l’image des magistrats congolais. Ainsi, le Procureur Général de la République serait ravi du retour de Moïse Katumbi pour annuler son autorisation de sortie dans un premier temps, sanctionner la violation des mesures assorties à l’autorisation de sortie, dans un second temps, et enfin, faire poursuivre, par les magistrats désignés, l’instruction de l’affaire des mercenaires par l’interrogation du principal suspect et sa confrontation avec d’éventuels complices.
En plus, Moïse Katumbi a été condamné à cinq ans de prison, avec arrestation immédiate, dans une autre affaire, celle de la spoliation d’un immeuble, situé à Lubumbashi et appartenant à une famille grecque, représentée par Emmanouil Stoupis. Le retour au pays de Katumbi lui permettra d’assumer ses responsabilités et de favoriser une bonne administration de la justice. Ainsi, en exécution de sa condamnation, Moïse Katumbi sera arrêté, dès sa descente d’avion, puis conduit en prison, d’où il exercera ses voies de recours, indispensables pour solliciter une mise en liberté conditionnelle. Ceci est la procédure pénale et ne saurait être regardé comme un préjudice irréparable. La présence de Katumbi à la barre, face au grec Stoupis, permettra à toute la nation d’être fixée sur la nature de cette affaire, décriée, à tort par certains, comme étant un procès boutiqué de toutes pièces pour empêcher Katumbitu d’être Président.
(Bernetel Makambo)