Opposition-Majorité privilégient l’intérêt supérieur de la Nation

*Au Comité préparatoire du dialogue politique national et inclusif, Majorité et opposition se sont confrontées sur l’introduction ou non de la notion : alternance politique dans l’alinéa qui stipule : «la détermination des parties prenantes à renforcer l’état de droit par le respect des valeurs de la démocratie, de la bonne gouvernance, de la tolérance et de la justice ». Au finish, aucun consensus ne s’est dégagé à ce niveau, car pour l’opposition, c’est bien de l’alternance politique qu’il faut discuter au dialogue, parce que le Président de la République a terminé ses deux mandats. Pour la Majorité, le dialogue doit discuter de l’organisation des élections qui pourrait aboutir à l’alternance
*Au chapitre de la représentativité des délégués au dialogue, une divergence fondamentale a éclaté entre d’une part la Majorité Présidentielle et l’opposition) et la société civile d’autre part. Deux concertations de plus d’1h30 minutes entre les protagonistes, pour arriver à un consensus minimal accepté par la société civile : 68 délégués pour la MP, 68 pour l’opposition, 39 pour la société civile et 25 pour les personnalités
Le deuxième jour des travaux à huis clos du Comité préparatoire au dialogue politique inclusif a vecu à l’Hôtel Béatrice de la Gombe, entre les délégués de l’Opposition politique, de la Majorité Présidentielle et ceux de la Société civile.
Ouverts le mardi 23 août 2016, par le Facilitateur en présence des ambassadeurs accrédités en République Démocratique du Congo et du Groupe de Panel de l’Union africaine, de l’Union Européenne, des Nations Unies, de la SADC et de la CIRGL, les travaux à huis clos se sont poursuivis hier jeudi 25 août, de 9 à 17h30h, selon le programme des travaux établi par l’Union africaine.
Pendant lesdits travaux, rien n’a filtré dans les couloirs de cet hôtel. Sinon, il fallait attendre la fin de la journée, entendre les différentes déclarations des délégués de l’Opposition et de la Majorité sur la quintescence des travaux.
A en croire Jean-Bertrand Ewanga, Secrétaire général de l’Union pour la nation congolaise (UNC), les travaux se sont déroulés dans une parfaite embiance, de compréhension et de fraternité, nonobstant leurs couleurs politiques. A la question de savoir l’évolution des travaux préparatoires en cette deuxième journée, il a expliqué en ces termes : « Vous dites bien préparatoire et le débat a porté sur la feuille de route. Parce que nous ne sommes pas encore arrivés à la fin, je ne peux pas aborder toutes les questions. Mais, ce que je sais, c’est que jusqu’à ce point, ma présence peut encore se justifier et la suite nous allons voir avec le temps. C’est tout ce que je peux dire », a-t-il mentionné.
Et d’ajouter que sa présence peut se justifier et le climat a été très bien au départ, du fait des échanges enrichissants, des questions de fond. Pour lui, les questions ont été abordées avec beaucoup de courage, telles celles liées aux préalables auxquels ils se sont attardés. « Nous avons insisté sur les questions de fond touchant à l’ordre du jour, la question de la Constitution (sur son respect). Nous pensons que le texte est encore à ses débuts, nous allons voir ce qui peut arriver pour déterminer notre présence ou pas dans les assises », a-t-il poursuivi, pour dire que les autres précisions vont se poursuivre aujourd’hui.
Un climat positif
Quant au représentant de la Majorité présidentielle, à savoir Léonard She Okitundu, il a précisé que les travaux du Comité préparatoire ont été ouverts solennellement, il y a deux jours et que les travaux ont été suspendus pour reprendre hier jeudi. « C’est pour vous dire que les travaux se sont déroulés dans un climat extrêmement positif, contrairement à ce qui a été dit. Comme vous le savez, le Comité préparatoire est là pour déterminer le contour du dialogue, c’est-à-dire fixer l’ordre du jour de ce forum. C’est autour de ça que les débats ont eu lieu et nous apprécions l’esprit de conviviabilité, de cordialité et de franche collaboration qui a animé toutes les parties prenantes à ces travaux du Comité préparatoire », a-t-il dit.
Il a affirmé qu’il n’y a pas eu de suspicions. Par contre, il y a un climat de vive cordialité. Et de poursuivre que ce weekend pourrait marquer la fin des travaux préparatoires, et que la journée d’hier jeudi 25 août 2016 a été consacrée à la moitié du travail fait. Donc, les travaux vont se poursuivre aujourd’hui vendredi et que demain samedi 27 août, les travaux vont se clôturer, nous a rassuré le Sénateur She Okitundu, qui s’exprimait au nom de la Majorité Présidentielle.
A en croire certaines indiscrétions, toutes les parties (Opposition et Majorité) sont d’avis pour discuter de l’évaluation du processus électoral, dont le fichier électoral est un sujet à discuter, puis inscrire le code de bonne conduite engageant toutes les parties prenantes au dialogue. Il en va de même de l’ajout à l’agenda de la nécessité d’un accord politique et des mécanismes de sa mise en œuvre. Ce sujet, apprend-t-on, traitera de la nécessité relative à la continuité de l’Etat, au cas où l’élection présidentielle n’est pas organisée dans le délai constitutionnel.
Selon les mêmes indiscrétions, il s’avère que tous les participants se sont mis d’accord qu’une disposition de la feuille deroute précise qu’ils sont d’office délégués au dialogue. Toutefois, une divergence a éclatée quant à la représentativité desdits délégués au dialogue. Pendant une heure et démi de concertations entre protaginistes, un consensus a été levé au terme duquel la MP aura 68 sièges, exequo avec l’opposition et la société civile 39 sièges, tandis que les personnalités politiques n’ont obtenus que 25 sièges. Comme pour dire que les partis politiques doivent veiller à la représentativité des jeunes et des femmes au dialogue.
En sommes, la Majorité présidentielle et l’opposition sont d’accord pour faire référence aux instruments juridiques nationaux et internationaux, notamment sur l’applicabilité de la Résolution 227 dans le contexte congolais, a-t-on appris.
Makila se moque de son exclusion de l’AR
Pour sa part, José Makila Sumanda, Gouverneur du Sud Ubangui n’est pas allé par quatre chemins, au regard de son poids électoral à l’Assemblée nationale. En sa qualité de Chef du parti, il a souligné que l’opinion doit retenir qu’ils ont (Ndlr Opposition) la volonté d’aller au dialogue. « Ce pays nous appartient, il faut finalement aller aux élections libres, crédibles et transparentes. On ne peut pas y aller comme ça, il faut des préalables. Ici, au Comité préparatoire, nous continuons à dire aux facilitateurs qu’il y a des préalables à réaliser, notamment la libération de nos collègues prisonniers. Là, je parle de notre collègue Muyambo et les autres. Dire aussi que notre collègue Katumbi doit revenir pour participer au dialogue, parce qu’il doit être réellement inclusif », a-t-il déclaré.
De renchérir que d’ici demain samedi, les travaux du Comité préparatoire vont prendre fin, et qu’il y a nécessité qu’entre la fin des travaux du Comité préparatoire et le début du dialogue, certains préalables aient été réalisés, nous-a-t-il précisé.
Evoquant son exclusion de la Dynamique de l’opposition, José Makila Sumanda a précisé à l’intention de l’opinion nationale et internationale qu’il est président d’un parti politique dénommé : « Alliance des Travaillistes Démocrates (ATD) et qu’il dipose des députés nationaux à l’Assemblée nationale. En cette qualité, il est doublement élu, comme député national et Gouvernreur de province. Par ailleurs, il se moque de son exclusion de l’Alternance pour la République (AR). Car ce qu’il importe pour lui, c’est l’intérêt supérieur de la nation, plutôt que les ambitions démesurées de ses collègues de l’opposition. Pour lui donc, certaines questions et d’autres préalables pouvaient se discuter au sein aussi bien du Comité préparatoire que pendant le dialogue proprement dit.
(Pius Romain Rolland)