Nord-Kivu: La PDH soucieuse de faire bénéficier les congolais des dividendes de leur sous-sol
Lors d’une journée d’échanges et de réflexion tenue à Goma axée autour des ressources minières de la République Démocratique du Congo, à laquelle a pris part une cinquantaine d’acteurs de la société civile et quelques officiels, organisée par organisation de défense des droits de l’homme dénommée « Promotion de la Démocratie et Protection des Droits Humains(PDH) », Me Dunia Ruyenzi, Bâtonnier honoraire du Nord-Kivu et président de cette organisation de la société civile, a au cours d’un entretien accordé au Journal l’Avenir, expliqué les objectifs pour les quels cette journée a été mise en œuvre.
Selon lui, c’est depuis environ 15 ans que les Nations Unies et l’Union Européenne ont mis sur pied un groupe des sanctions et de suivi de la vente des minerais de la Rdc qu’elles qualifiaient des minerais de sang ou impropres, en les traitant mêmement d’être à la base des tueries de plusieurs personnes innocentes. Cette mesure, poursuit-il, qui visait la traçabilité dans la chaîne de production, de l’extraction à l’exportation, n’a rien amené d’avantageux à l’amélioration des conditions de vie des Congolais. Et pourtant, les pays industrialisés continuent à en profiter.
« Nous proposerons que la vente des minerais congolais soit libéralisée et que les États industrialisés, soit les États-Unis et les pays Européens créent un fond de compensation qui pourra accompagner le pays, pour que sa population puisse jouir des richesses de son sous-sol », dit-il, avant d’ajouter que si nous prenons le budget que les Nations-Unies rendent disponible en RDC, c’est une enveloppe qui peut aider à contribuer à la construction d’une armée forte qui pourra mettre fin à l’activisme des groupes armés qui font la loi dans certains de ses coins. Celui de l’Union Européenne peut créer du travail dans les sites d’exploitation minière qui peut faire en sorte que les jeunes enrôlés au sein de ces bandes armées aient du boulot et cesser de semer la mort et la désolation aux paisibles citoyens. Donc pour lui, les Nations-Unies et l’Union Européenne ne peuvent pas esquiver leur responsabilité relative à la présence des groupes armés en Rdc, alors que ces derniers s’étaient introduits sur le territoire du Congo depuis 1994 à l’époque du Zaïre, parce que le Congo était appelé à les accueillir comme réfugiés.
Le président de la PDH, a ensuite fait savoir que, cette question reste à la fois nationale, régionale et internationale, qui ne peut pas être uniquement jetée sur le dos de la République Démocratique du Congo. Dans le même ordre d’idées, il précise que « nous avons également proposé qu’il y ait une sorte de plan Marshall, selon lequel nous avons estimé que, comme le Congo a été détruit durant plus de deux décennies, que les Etats destinataires des minerais congolais, l’Union Européenne et les Nations-Unies, puissent adopter pour sa reconstruction du fait que sa destruction a été causée non seulement par des conflits internes mais également régionaux et internationaux ».
Il est visiblement inadmissible, a-t-il conclu, que ces organisations des pays industrialisés continuent à se permettre de limiter aujourd’hui les problèmes qu’a connus la Rdc aux minerais, qu’ils continuent à utiliser pendant que les populations du pays producteur croupissent dans une misère indescriptible.
Des recommandations
Dans leur mot, les participants qui ont remercié la PDH pour l’organisation de cette journée de réflexion, avant de formuler quelques recommandations. Au Gouvernement Congolais de prendre des mesures nécessaires afin de trouver des solutions durables dans la région et de sécuriser les industries minières, les artisans miniers et une bonne coopération régionale et transfrontalière et revoir les lois restrictives défavorables aux congolais.
A la Société Civile Congolaise de plaider le cas de la discrimination des minerais congolais devant les instances internationales, en vue de lever le régime des sanctions qui frappe les minerais congolais et insécurise les investisseurs étrangers d’ouvrir les négociations et ou engager des actions devant les instances internationales.
Aux Organisations Non Gouvernementales, de ne pas diaboliser les minerais congolais comme quoi ils ne proviennent que des zones armées et profitent aux Chefs des milices ou groupes armés ; alors que la population meurt de faim, ce qui devrait être plutôt leur combat auprès des bailleurs des fonds, de changer les vocabulaires minerais de sang, minerais sales et d’organiser les réunions sur les minerais congolais en RDC et soutenir les visions de la société civile congolaise sur l’intérêt de la population.
A la CEPGL et CIRGL, de mener une politique conjointe de proximité afin de réduire les tracasseries, imposition des différents documents, taxes couteuses afin de permettre aux opérateurs miniers de rétrocéder des dividendes (bénéfices) aux populations et éviter d’indexer les minerais congolais comme source d’insécurité mais plutôt source de développement, de favoriser des échanges interrégionaux, inter frontaliers et exécuter des projets intégrateurs communs et d’exiger un fond compensatoire sous forme de plan Marchal aux Nation-Unies et Union Européenne, à cause de la présence des groupes armés sur les frontières.
A l’Union Européenne et les Nations-Unies, de constituer une caisse compensatoire aux pays d’où proviennent les minerais pour libéraliser ce commerce et inciter les investisseurs à venir s’établir au Congo pour créer des emplois au lieu de les menacer des sanctions si jamais ils achetaient les minerais congolais ou les placer sur les listes noires de l’Union Européenne, des Nations-Unies etc…et de financer des projets intégrateurs sur les profits minerais et emplois crées.
Enfin, après une dizaine d’années, à différentes tendances sociales et étant toujours sous le régime de la discrimination des minerais congolais, ils espèrent lancer un message fort à l’égard de la communauté internationale de ne pas demeurer indifférente face à la misère des peuples congolais qui produisent les minerais, aux fins de les laisser jouir des avantages des minerais extraits du sol de leurs ancêtres. Un minerais est toujours comparé à l’argent, c’est donc un moyen par lequel on gagne la vie et accède au développement socio-économique du pays, a-t-il ajouté, avant de s’interroger, peut-on comprendre qu’au moment de crise internationale, les minerais congolais soient visés par des mécanismes d’indexation ou procédures, alors que de pays nécessite de l’aide pour l’amélioration des conditions de vie de ses populations ? Pourquoi instaurer les mécanismes qui restreignent les possibilités pour les Congolais de gagner la vie, alors que par le rétablissement de l’autorité de l’Etat, aucun groupe armé n’existera ? Et enfin à qui profitent ces restrictions?
Marty Da Cruz Olemba/RTGA-Goma