Marie-Ange Mushobekwa : « Le Conseil des droits de l’homme doit rester le plus neutre possible »

Quatre pays africains, notamment la RD Congo, l’Angola, le Sénégal et le Nigéria ont été élus le lundi 16 octobre 2017 comme membres du Conseil des droits de l’homme à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Au lendemain de cette élection, des pays respectables et d’autres congolais acquis à la cause de l’étranger ont contesté l’élection de la Rd Congo, disant que ce pays ne le méritait pas. C’était sans compter avec la dynamique des pays africains et la perspicacité de la diplomatie africaine. Au Conseil des droits de l’homme, la Rdc va veiller à ce qu’il reste le plus neutre possible, qu’il ne soit pas utilisé par certains pays pour régler les comptes politiques aux Etats, aux dirigeants qui ne leur plaisent pas, …
C’est rare et surprenant de constater que les Congolais, mécontents du fait que leur pays a été élu au Conseil des droits de l’homme, se mettent à protester et exiger sa déchéance. Une attitude qui interpelle et qui pousse certains à se demander si réellement ces gens qui brandissaient des calicots ou déposaient des mémorandums sont réellement congolais ? Sinon, un Congolais est celui qui défend les intérêts majeurs de son pays. En réalité, ces Congolais voulaient transposer la crise interne à l’échelle internationale, pour obliger le black out de leur propre pays. Ce qui est quand même cruel.
Qu’à cela ne tienne, la Rtga World a joint Mme Marie-Ange Mushibekwa, ministre des Droits humains, qui a donné ses impressions. « Je suis heureuse que la Rdc ait été élue au conseil des droits de l’homme. Depuis l’existence de cette institution, c’est pour la première fois que notre pays va y siéger. C’est un privilège d’y siéger, mais en même temps, cela nous fait prendre conscience des efforts que nous avons à fournir d’avantage pour ne pas décevoir tous les Etats du monde qui nous ont fait confiance en portant leur choix sur la Rdc », dit-elle.
Des défis
En termes des défis pour la Rdc qui siège au Conseil des droits de l’homme, la ministre a cité quelques uns, notamment, veiller à la protection, promotion des droits de l’homme ; veiller à la mise en œuvre des instruments juridiques internationaux de défense des droits de l’homme auxquels nous avons souscrit et qu’on a ratifié ; veiller à ce que la lutte contre l’impunité, que le gouvernement avait déjà entamée, se poursuive ; que tous les auteurs des violations des droits de l’homme soient poursuivis et condamnés par les juridictions congolaises ; influencer les pays africains, parce que notre candidature a été endossée par l’Union Africaine, à ratifier les instruments juridiques internationaux de défense des droits de l’homme, ainsi nous pouvons parler d’une même voix ; faire bénéficier leurs expériences dans la lutte contre les violences sexuelles, et les enfants en temps des conflits, en même temps veiller à ce que le Conseil des droits de l’homme reste le plus neutre possible, qu’il ne soit pas utilisé par certains pays pour régler les comptes politiques aux Etats, aux dirigeants qui ne leur plaisent pas. Le conseil des droits de l’homme doit jouer son rôle véritable, celui de jouer à la protection et à la promotion des droits de l’homme à travers le monde.
Au sujet de la contestation de certains pays, notamment les Etats-Unis d’Amérique au lendemain de l’élection de la Rdc au Conseil des droits de l’homme, Marie-Ange Mushobekwa de souligner que les USA est un Etat souverain, de même que la Rdc depuis 53 ans : 2.345.000 Km, près de 80 millions d’habitants, donc, nous ne sommes pas un Etat des Etats-Unis. Et d’ajouter que chaque Etat a le droit de donner son point de vu, mais nous nous constatons simplement que nous avons été élus par 151 pays sur 193 qui ont voté ; c’est le plus important. Nous remercions tous les Etats qui nous ont fait confiance et nous ferons de notre mieux pour respecter nos engagements que nous avons pris. Pour ceux qui disaient que nous allons empêcher la poursuite des enquêtes dans le Kasaï, avec les experts des Nations Unies, nous allons poursuivre ces enquêtes, nous allons faciliter l’accès à tous les sites aux enquêteurs internationaux jusqu’à la manifestation de la vérité. Les conclusions de ces enquêtes seront versées aux dossiers ouverts déjà par la justice congolaise et les présumés coupables seront poursuivis et condamnés par la justice congolaise.
(JMNK)