Il s’est ouvert hier lundi 25 septembre à Kinshasa, la 19ème conférence générale annuelle du Forum des commissions électorales de la Communauté de développement d’Afrique Australe (SADC). Ces assises qui s’étendent du 25 au 29 septembre ont pour thème principal : « Indépendance des organes de gestion des élections de la région de la SADC, meilleures pratique et défis », et réunissent tous les pays membres de la Sadc représentés par leurs commissions électorales.
A l’ouverture des travaux hier à Kempinski Fleuve Congo Hôtel, c’est le président de l’Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo, Aubin Minaku Ndjalandjoko, qui, au nom du Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, a lancé ces travaux de cinq jours.
D’abord, le mot de bienvenue : « Avant toute chose, qu’il soit noté en lettres d’or que la République Démocratique du Congo apprécie à sa juste valeur le choix porté en sa faveur pour qu’elle abrite les travaux de ce grand rendez-vous inscrit au chapitre du renforcement de la démocratie sur l’ensemble de l’espace de notre Organisation sous-régionale », a dit Aubin Minaku.
Concernant le processus électoral en cours en RD Congo, le speaker de l’Assemblée nationale a indiqué que son pays se trouve engagé dans un processus dont on attend impatiemment le dénouement afin d’offrir au peuple congolais l’opportunité de se choisir à nouveau librement ses dirigeants. Ce, conformément aux termes de l’Accord politique global du 31 décembre 2016.
Intéressé par le thème choisi pour ces assises, le représentant de Joseph Kabila a affirmé que c’est à dessein qu’au lieu de dire « bonnes pratiques et défis », les organisateurs du séminaire, voulant insinuer l’effort d’amélioration, ont préféré le comparatif en disant « meilleures pratiques et défis ». Comme pour dire que les défis restent les mêmes, tandis que le souci d’améliorer les pratiques concernées devrait faire l’objet des préoccupations de tout un chacun.
Poursuivant son speech, Aubin Minaku a exprimé son regret de constater qu’en Afrique et ailleurs, plusieurs acteurs sociopolitiques, bon gré mal gré, se croient les mieux inspirés à pouvoir dicter à la Commission Electorale Nationale Indépendante de la RDC ce qu’elle doit faire, et, qui pis est, sans malheureusement révéler leurs agendas à peine voilés.
C’est ainsi qu’il a rendu hommage à la SADC pour tout le soutien et toute l’attention qu’elle ne cesse d’apporter au processus électoral en RDC.
« Son approche, jugée pragmatique et constructive, séduit autant par sa rigueur que par le fait qu’elle privilégie la consolidation de la démocratie sans jamais se départir du souci permanent de préserver la paix, quels que soient les vicissitudes et impondérables dudit processus électoral dans un pays en proie à plusieurs facteurs principalement liés à sa dimension ainsi qu’à l’état de ses infrastructures de base », renchérit l’élu du territoire d’Idiofa dans la province de Kwilu.
Dénonçant la politique de la rue, Aubin Minaku a fait savoir aux participants à ces assises que la lutte pour la démocratie ne peut nullement avoir pour but de mettre le pays à feu et à sang, alors qu’il est permis, par les vertus du dialogue ainsi que par les fruits de la longanimité, de consolider les acquis du présent en usant d’un juste et sage ordonnancement entre les moyens et leurs fins.
C’est ainsi qu’il lance un appel ferme à tous les pays représentés, qui ont tous intérêt à voir s’améliorer le libre exercice de la démocratie dans tout l’espace de la sous-région jusqu’à produire ensemble un standard authentique défendable par ses résultats dans le concert des nations.
Poursuivant son mot, le président de la chambre basse du Parlement de la RDC n’a pas manqué de saluer les performances de la Céni, qui fait progresser ledit processus électoral à grand pas avec à la clé l’enrôlement déjà acquis de près de 42 millions des citoyens sur une projection de 45 millions.
« Je vous souhaite bon travail, en restant personnellement attentif aux engagements constructifs que vous aurez à prendre à l’issue de vos délibérations et recommandations destinées à l’amélioration des activités et du rendement de chaque organe de gestion des élections des pays membres de la SADC. Sur ce, je déclare ouverte la 19ème conférence générale annuelle des Commissions électorales de la SADC. », a conclu Aubin Minaku Ndjalandjoko.
Nangaa salue la volonté claire d’accompagner les élections en RDC
Pour sa part, le président de la Commission électorale nationale indépendante de la RDC (CENI), Corneille Nangaa Yobeluo, a, dans son mot d’ouverture, salué la volonté claire de toutes les nations de la Sadc d’accompagner le processus électoral dans son pays.
D’abord et avant tout, le président de la Céni a rendu hommage au Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange représenté par Aubin Minaku, pour son implication en ce moment important pour les organes régionaux de gestion des élections est, sans nul doute, le signe d’un intérêt évident pour la réussite du processus électoral en RDC.
A cette occasion, il a souligné que le choix de Kinshasa est une marque de confiance et de solidarité des commissions électorales sœurs envers la République Démocratique du Congo, et aussi de leur volonté claire d’accompagner son processus électoral.
Quant au thème : « Indépendance des organes de gestion des élections dans la région de la SADC. Meilleures pratiques et défis », Nangaa affirme que ce thème est une interpellation pour tous les organes de Gestion des Elections, comme les autres parties prenantes.
« Comment, en effet, préserver cette indépendance au moment où l’organe de gestion des élections doit collaborer avec les autres institutions notamment en ce qui concerne les lois, les financements, la sécurité et autres institutions », s’est-il interrogé ?
Concernant le lancement des opérations d’enrôlement et identification des électeurs dans l’espace Kasaï, Corneille Nangaa a fait savoir aux participants que dans ce coin du pays, la CENI a été la cible d’actes de violence allant jusqu’à la destruction des bâtiments abritant des bureaux, du matériel devant servir à l’enrôlement et à la décapitation de ses agents et cadres. Maintenant que l’espoir renaît à la suite de la paix retrouvée, poursuit Nangaa, la CENI se consacre à la poursuite de cette opération dans ces provinces et territoires restant jusqu’à l’inscription de tous les électeurs dans le respect du délai réglementaire imparti à chaque centre d’inscription.
« Avec cette dernière étape et après la centralisation, la consolidation et le traitement des données des électeurs, la CENI aura doté le pays d’un fichier fiable, conforme aux standards internationaux, condition essentielle à la poursuite du reste du processus électoral. Suivront ensuite l’adoption de la loi sur la répartition des sièges, la convocation de l’électorat (avec l’appel à candidature) ; la commande, la production et le déploiement de matériels tant sensibles que non-sensibles ; l’identification, recrutement et formation de plus ou moins 670.000 agents de Bureaux de vote ; et scrutins, ramassage et agrégation des résultats, contentieux électoral et installation des nouvelles institutions. Toutes ces activités seront déclinées dans le calendrier que la CENI s’emploie à publier sous peu, après les différentes évaluations en cours », a indiqué le président de la Céni à l’auguste assemblée.
En attendant la clôture qui interviendra le 29 septembre avec des recommandations intéressantes et profitables pour tous, les travaux se déroulent dans les mêmes installations de Kempinsky Fleuve Congo Hôtel.
(Bernetel Makambo)