Face à la presse, le Secrétaire général de l’Udps, Jean-Marc Kabund-A-Kabund a livré quelques vérités cachées à l’opinion publique, un an depuis le décès inopiné d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, président de l’Udps. En quelque sorte, il a donné raison au chef de l’Etat qui, en connaissance de cause, avait jeté son dévolu sur Bruno Tshibala, au poste de Premier ministre, conformément à l’Accord de la Saint-Sylvestre. Ce dernier à qui tout le monde voudrait succéder, alors que Joseph Kapika pense qu’il faille 50 ans, et même un siècle pour avoir un leader politique comme « Ya Tshitshi ».
Devant la journaliste Sylvie Bongo, Jean-Marc Kabund n’a pas gardé sa langue en poche. Concernant d’abord le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au changement dans son ensemble, avant le décès de son président du Conseil des Sages, et qui a pris part active au dialogue national politique et inclusif, le Secrétaire général de l’Udps a parlé du choix de son président quant à la personne qui devait conduire la délégation du Rassop à ces assises. Non seulement comme chef de la délégation, mais aussi comme futur Premier ministre au gouvernement de transition voulu par l’Accord du 31 décembre 2016.
Pour cet ancien président fédéral de l’UDPS/Kamina, dans l’ex-province du Katanga, Félix Tshilombo Tshisekedi, Secrétaire national de son parti en charge de l’extérieur et fils biologique du sphinx « n’était pas le premier choix du président Etienne Tshisekedi » pour représenter le Rassemblement au gouvernement de transition, conformément à l’Accord de la Saint-Sylvestre.
« En tant que deuxième personnalité du parti du vivant d’Etienne Tshisekedi, il est normal que je sache ce que le patriarche avait laissé comme nom du futur Premier ministre. Ce document existe vraiment et je reconnais que le nom de Felix s’y trouve. Mais la vérité est qu’au départ, Félix Tshisekedi n’était pas pointé par le président comme futur Premier ministre. C’était Valentin Mubake. Mais ce choix a été rejeté par les 8 plateformes membres du Rassemblement qualifiant cet ancien conseiller deTshisekedi de conflictuel », a révélé JM Kabund.
Poursuivant que le nom de Félix comme Premier ministre n’avait pas été décidé pas Etienne Tshisekedi, mais par les 8 plateformes qui menaçaient de quitter le Rassemblement si Mubake était nommé Chef du Gouvernement.
« Le Président a eu beaucoup de peine avant d’accepter de proposer Félix Tshisekedi comme Premier ministre. Il n’a en aucun cas voulu proposer son propre fils comme candidat Premier ministre. Malheureusement, en tant que démocrate, il s’est soumis au choix de ces 8 plateformes. Et finalement, ce n’était pas la volonté du président Tshisekedi, mais plutôt de l’ensemble des plateformes du Rassemblement », a ajouté Kabund lors de l’émission Pona Ekolo.
Et eu égard à ces révélations, l’opinion se demande pourquoi le patriarche avait beaucoup de peine à choisir son fils comme candidat Premier ministre proposé par le Rassemblement ?
Peut-être puisqu’il connaissait bien son fils biologique et ses capacités pour assumer les charges gouvernementales pour un si grand pays comme la République Démocratique du Congo au cœur de l’Afrique. Les assoiffés du pouvoir qui voulaient bien partager le gâteau avec Félix plutôt que Mubake, ont mis le patriarche dans un état de suspense. Des choses qui ont aussi contribué à la mort de ce grand baobab qui, vu son âge, ne pouvait plus supporter de stress. Et lorsqu’on demanda la liste de trois noms au Rassemblement pour que le Président de la République, dans son pouvoir discrétionnaire, choisisse le futur Premier ministre, les alliés de Fatshi, en l’occurrence tous les partis membres du G7, n’ont même pas voulu adopter cette hypothèse. Ainsi, Kabila a choisi la voie des consultations avant la nomination du futur premier ministre. Félix et son G7 de son principal bailleur Moïse Katumbi, se sont retirés. Chose qui a ainsi favorisé une scission au sein du Rassop, avec le départ de Joseph Olenghankoy (l’actuel président du conseil des sages), Bruno Tshibala, alors porte-parole du Rassemblement laissé par le sphinx, est jusque-là non remplacé. Et à la suite, ce sera ce même Bruno Tshibala Nzenzhe, qui va prendre la tête du gouvernement d’union nationale.
Des questions autour de ce déchainement de Kabund
Partout dans les réseaux sociaux, l’opinion veut savoir le bien-fondé de ces révélations de JM Kabund, alors que ce dernier ne veut même pas être candidat à la succession d’Etienne Tshisekedi . S’opposerait-t-il encore à la candidature de Félix Tshisekedi Tshilombo comme successeur de « yaTshitshi » ? Si Tshisekedi ne voulait pas que son fils soit Premier ministre, accepterait-il si bien vivant, que ce dernier lui succède à la tête du parti ? L’Udps est-il un patrimoine familial ou du Grand Congo ? Est-ce que les combattants à leur tour, sont convaincus du leadership et du charisme du fils Tshisekedi ? Les réactions sur ces questions sont nombreuses, car certains combattants reviennent sur le combat de Valentin Mubake et pensent que c’est l’homme qu’il faut comme le voulait leur mentor Tshisekedi wa Mulumba. Malheureusement, Fatshi et complices ont perdu inutilement du temps, puisqu’ils ne voulaient pas révéler aux combattants de l’Udps et aux Congolais en général le choix légitime du Premier ministre qui devait être nommé par Joseph Kabila jusqu’à ce jour.
Eglise catholique-Rassemblement : 50/50
Le face à la presse de Jean-Marc Kabund-A-Kabund n’a pas eu seulement le nom de Felix Tshisekedi comme sujet principal. Par ailleurs, le Secrétaire général de l’Udps a révélé des choses cachées sur leur partenariat avec l’Eglise chrétienne catholique de la RDC. Un partenariat qui a donné des ailes au Comité Laïc de Coordination, de lancer des appels aux chrétiens, afin de manifester contre la loi électorale et les autorités démocratiquement élues en place. Malheureusement, plusieurs de ces manifestants qui ont brutalisé les forces de l’ordre ont trouvé la mort.
Au sujet de ces marches dites souvent pacifiques, le Secrétaire général de l’Udps affirme que la majorité des marcheurs sont les combattants de l’Udps. « Nous sommes des associés. Nous avec l’Eglise catholique, c’est 50/50. L’église catholique nous offre le cadre que sont les paroisseset nous, nous offrons nos combattants, après nous allons tous à la marche », a-t-il fait savoir.
En quelque sorte, ces révélations de Kabund mettent à nue les stratégies de chaos et de prise du pouvoir dans la rue que l’église entretient avec le Rassemblement/Limete. Ce qui charge même le CLC qui doit répondre devant la justice du pays, car plusieurs Congolais ont trouvé la mort au cours de ces précédentes marches. Dossier donc à suivre.
Le congrès se précise
L’heure est proche. L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (Udps) est à la recherche du successeur du patriarche Etienne Tshisekedi Wa Mulumba à la tête de ce grand parti de l’Opposition congolaise. Avec la division qui règne au sein de l’Udps après le décès de son président, déjà à l’aile Tshibala, le successeur du lider maximo est connu. Et c’est Bruno Tshibala Nzenzhe qui est à ce jour le nouveau patron de ce premier parti de l’Opposition.
Du côté de Limete, le Secrétaire général Jean-Marc Kabund-A-Kabund qui a animé un point de presse hier jeudi 8 février, a annoncé la tenue du congrès extraordinaire du 26 au 27 février 2018, afin d’élire le successeur d’Étienne Tshisekedi à la tête de l’Udps.
Tout en se déclarant non partant dans la course, Kabund souhaite bonne chance aux futurs candidats. Les participants à ce congrès sont les 617 délégués des organes et structures du parti, en plus de 100 invités externes.
« Etre membre de l’UDPS, détenir une carte de membre ou une quittance d’achat de la carte de membre, être en règle de cotisation pour l’exercice 2017, être sur la liste des délégués », sont là les critères de participation à ce congrès extraordinaire.
Ensuite pour les candidats présidents, selon Kabund, 9 conditions sont à respecter, notamment celui d’être de nationalité congolaise, être membre de l’UDPS depuis au moins 20 ans, avoir la carte de membre, justifier d’un niveau d’études égal au moins au graduat ou d’une expérience professionnelle et politique éprouvée à travers un parcours régulier au sein du parti, être en règle des cotisations depuis 2011, être de bonne moralité, faire preuve d’une constance politique avérée au sein du parti, n’avoir pas été sanctionné par les instances du parti pour vagabondage politique et avoir un domicile connu en RDC. Le budget global pour la réussite de ces travaux est évalué à 176.370 USD, a dit Kabund.
(Bernetel Makambo)