La 3ème journée internationale de lutte contre les violences sexuelles en période de conflit a vécu, ce 19 juin sous le thème : « Brisons le silence. Nous n’acceptons plus de nous taire en RDC. Appelons le 122 ». A Kinshasa, une activité commémorative a été organisée ce mardi 19 juin, au marché de la Liberté dans la commune de Masina. C’était à l’initiative du Bureau du Représentant personnel du Chef de l’Etat en charge de lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants soldats. La journée a connu également l’implication des partenaires l’ABEF et OPIP (ONG locales), l’UNFPA, l’ONU-Femme et le Gouvernement congolais.
Tour à tour, les différentes personnalités politiques et administratives présentes ont pris la parole pour sensibiliser la population de Masina, en l’occurrence vendeurs et acheteurs de ce marché. A tous, un seul message : « dénonçons les auteurs de viols, et tout viol qui se commet, sans tabou ». Mme Carine Elima de l’ABF a indiqué que son organisation travaillait en étroite collaboration avec le BRP, à travers les cliniques médicales qui accompagnent les victimes. Elle a déploré le fait que le viol touche l’intimité de la personne humaine, et voilà qu’environ 90 cas ont été enregistrés à ce jour. Elle a lancé l’appel à la communauté de dénoncer tout cas de viol au 122. Ceci, a-t-elle dit, pour bouter ce fléau hors de nos frontières. Le représentant de Mme Mabunda, M. Henri Lilama a rappelé que c’est depuis quatre ans que la RDC tient à faire de la lutte contre les violences sexuelles un axe spécifique de sa politique de protection envers les femmes congolaises, pour la lutte contre l’impunité des crimes de viols.
Il a ensuite annoncé l’organisation de différentes activités qui vont constituer le démarrage des actions de sensibilisation et d’information sur trois axes, notamment le lancement de la formation de dix opératrices du Call center, l’inauguration et la présentation officielles de notre centre d’appel d’urgence et la campagne d’information sur la vulgarisation du numéro 122.
Ceci étant, le numéro du centre d’appel d’urgence mis en place est destiné à apporter des informations de première importance pour l’orientation et l’assistance aux victimes des violences sexuelles. En plus, cela encourage toutes les victimes des violences sexuelles et tout citoyen responsable à dénoncer ce fléau tant en situation de conflit que dans la vie de tous les jours. Tout cela a été rendu possible grâce à notre partenariat avec les Réseaux de communication Africel, Vodacom, Orange et Airtel.
Et de renchérir qu’aujourd’hui, en dépit des défis importants, les Nations Unies reconnaissent les progrès réalisés par la Rdc. Ensemble avec nos activistes institutionnels ou ceux de la société civile, ainsi que les gouvernants et les acteurs institutionnels publics impliqués dans cette bataille, nous avons réalisé, en trois ans, une baisse importante de cas des violences sexuelles commis dans les zones de conflit.
Il s’agit ici de notre victoire commune, reconnait-il, avant de poursuivre que c’est ainsi que notre pays a été radié de la liste de pays recruteurs d’enfants. Le BRP vous félicite tous et vous encourage à poursuivre les efforts dans cette bataille, et surtout à dénoncer, car les défis demeurent. Pour sa part, Miriame Dako de l’ABF a éveillé la conscience des uns et des autres, les invitant à ne plus se taire ; mais à dénoncer car, poursuit-elle, une prise en charge faite dans les soixante-douze heures qui suivent le viol, permet de prévenir les grossesses, les IST ainsi que le VIH/Sida. La Bourgmestre de Masina, Mme Muzinga s’est dite fière du choix porté sur sa commune, l’une des 24 que compte la ville province de Kinshasa, et qui n’est pas épargnée par des antivaleurs. C’est ainsi qu’à cette occasion, elle a appelé le BRP et d’autres partenaires à multiplier d’efforts pour mener à bien cette lutte et, le cas échéant, mettre fin à ce phénomène de viol.
Répondant aux préoccupations de l’assistance, Mme Mambulu Gladys du BRP a martelé que tout auteur de viol est poursuivi et condamné par la loi. Elle a ajouté que pour le mariage précoce, le BRP a sensibilisé des parents dans les Kasaï. Dans cet ordre d’idée, il avait été dit que tout parent ou prétendant au mariage avec une fille mineure serait condamné par la loi et risquerait la prison. Elle a insisté sur la dénonciation des cas de viols à travers le numéro 122 qui est disponible sur tous les réseaux opérant en RDC.
(RTM )