‘’Transition sans Kabila’’ par ci, ‘’je pars’’, comme deux seuls mots que la nation attendrait de Kabila, par là. Les médias, nationaux et étrangers, sont inondés, ces derniers jours, de cette saugrenue idée, anticonstitutionnelle, de surcroit. Elle est martelée avec un tel aplomb que l’on pourrait penser, si on ne vit pas au Congo, que cela correspondrait à la volonté du peuple congolais. Loin s’en faut. Elle n’émane que d’une frange radicalisée du Rassemblement qui est manipulée par des puissances étrangères. En effet, à défaut d’une consultation populaire, personne, de normalement constituée, ne saurait attribuer une telle idée au peuple ou porter une telle revendication en son nom, dès lors que ce même peuple a, en adoptant sa constitution du 18 février 2006, fait de la RDC un pays où le vide institutionnel au sommet de l’Etat est quasiment impossible. A qui profiterait alors cette dégradante campagne d’une transition sans Kabila ? Pour Kajepa Molobi, commentateur politique, elle profiterait à Georges Soros. Ce dernier, spéculateur américain d’origine hongroise, veut, en réalité, rééditer l’exploit du Roi Léopold II. Il projette de faire de la RDC son empire personnel et de nos enfants ses esclaves. Pour lui et ses partenaires, la RDC est trop grande et trop riche pour être gouvernée par des noirs que nous sommes. Aussi, si les acteurs politiques congolais, défenseurs de l’idée d’exclure le président Joseph Kabila de la transition, veulent être au-dessus de tout soupçon de trahison, ils doivent, au préalable, demander l’avis du peuple sur ce sujet.
L’opinion publique congolaise observe, ces jours, la mise en œuvre d’une violente campagne politique destinée à la convaincre sur la possibilité d’organiser une transition excluant le Président de la République. Cette prise de position ne respecte ni la Constitution, ni l’Accord du 31 décembre 2016. S’il fallait la mettre en pratique, comment s’y prendre en respectant un minimum des valeurs et règles générales de la démocratie ?
Tout démocrate, un tant soit peu sensible au respect du peuple, devrait avoir le souci de ne pas exclure le souverain primaire de cet exercice délicat. Ainsi, si nos adversaires veulent vraiment une transition sans Kabila, la seule voie raisonnable et légitime consisterait à poser la question au peuple. Nous revenons donc là à la question du référendum.
Pourquoi ne prennent-ils pas la responsabilité de conduire leur propre raisonnement au bout de sa logique ?
En fait, nous faisons face à une véritable escroquerie politique dont les acteurs apparents sont le « Rassemblement aile-Limete » et quelques autres branches de l’opposition politique soumises aux puissances étrangères. Et pourtant, toute personne quelque peu initiée à la politique internationale et attentive aux soubresauts de la mondialisation devine aisément les forces obscures qui tirent les ficelles dans l’ombre. D’ailleurs, y a-t-il encore une quelconque ombre ? Les choses s’éclaircissent d’elles-mêmes depuis qu’a été dénoncé le plan machiavélique d’un prédateur financier connu à travers le monde, le spéculateur Georges SOROS. En plein 21ème siècle, cet américain d’origine hongroise tente, à l’instar de l’aventure du Roi Léopold II au 19ème siècle, de se constituer un empire personnel au centre de l’Afrique.
C’est dans le cadre de cette stratégie de conquête que depuis un certain temps, une vaste campagne organisée autour du thème « Transition sans Kabila » bat son plein à travers la presse tant nationale qu’internationale. La thèse saugrenue répandue par cette propagande mensongère cherche à imposer dans l’opinion publique l’idée selon laquelle le Président Joseph Kabila aurait perdu toute légitimité et s’accrocherait au pouvoir afin de s’y éterniser. Ainsi donc, d’après cette logique politicienne, la solution de l’équation congolaise se trouverait dans la mise en place d’une période transitoire qui exclurait le Président actuel.
Afin de parvenir à son but, le réseau SOROS déploie divers moyens susceptibles de fragiliser le pouvoir légitime de Kinshasa, en armant financièrement et idéologiquement une certaine opposition. Répondant aux ordres du prédateur, certains anciens amis politiques du Président Kabila, encouragent et organisent des rebellions à l’Est du pays. D’autres, ayant mordu à l’appas de ce même prédateur, ont plongé le centre du pays, le Kasaï, par le phénomène Kamuina Nsapu, dans un terrorisme d’une violence inouïe, jusque-là inconnue dans la culture congolaise. Des groupes subversifs, déguisés en ONG et couverts par des statuts à caractère humanitaire, mettent en mal la paix chèrement acquise et sapent méthodiquement l’image de la gouvernance du pays. Les organismes du système des Nations-Unies, sensés contribuer à la paix et au progrès mondial, sont systématiquement instrumentalisés par ce projet de déstabilisation. Le Conseil des Droits de l’Homme, ayant son siège à Genève, joue, dans ce combat contre la souveraineté congolaise, un rôle particulièrement agressif. Des stations de radios de grande diffusion se chargent de propager, tous les jours et sur tous les tons, des fausses nouvelles. La RDC est réellement en guerre.
La 72ème Assemblée Générale des Nations-Unies, tenue dernièrement à New York, a été pour les adversaires de l’unité et de la souveraineté de la RDC, un moment de grande intensité. En guise de préparatifs à ce round, le ministre belge des Affaires Etrangères avait publiquement averti le monde de son intention de conduire l’Union Européenne à accentuer sa pression sur les autorités légitimes congolaises. Il a fallu la vigilance de la diplomatie de l’Union Africaine, de la SADC sans oublier la nôtre pour amener l’ONU à plus de sagesse.
Loi fondamentale congolaise est claire à ce propos
Nos pourfendeurs expliquent que le Président de la République serait désavoué par la population et la communauté internationale, faute de légitimité. Sur ce point, il convient de rappeler un principe élémentaire : dans un Etat de droit, la légitimité ne s’explique que par les lois, au premier rang desquelles il y a la Constitution.
Dans notre pays, le législateur, mûri par les leçons du passé, n’a pas laissé un quelconque vide pour ce qui concerne la gouvernance des périodes pouvant être considérées comme transitoires. En RDC, le vide institutionnel au sommet de l’Etat est quasiment impossible. La Constitution du 18 février 2006 indique expressément ce que devrait être la situation de la direction du pays dans le cas d’attente provisoire, tel que celui que nous vivons actuellement.
En effet, l’alinéa 2 de l’article 70 de notre Constitution, dont le libellé est simple, ne peut subir une quelconque autre interprétation : « A la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu ». Agir en contradiction avec cet alinéa, constituerait un coup d’Etat, une prise de pouvoir par la force, illégale et illégitime. Les articles de la Constitution ne peuvent, sous aucun prétexte, se respecter de manière sélective.
Que dit l’Accord de la Saint Sylvestre ?
Ayant saisi l’impossibilité de justifier un coup d’Etat par les dispositions de la Constitution du 18 février 2006, les extrémistes, manipulés et soumis aux puissances de l’argent, s’évertuent maintenant à mettre en avant la date du 31 décembre 2017 prévue dans l’Accord signé sous l’égide de la CENCO.
Il convient d’abord de préciser que l’Accord de la CENCO, fruit d’un débat entre des organisations politiques congolaises, ne saurait ni primer, ni se substituer à la Constitution ; c’est évident.
Par ailleurs, il faut souligner la mauvaise foi et la malhonnêteté intellectuelle des politiciens réunis autour du tandem Katumbi - Tshisekedi parrainé par le belge Didier Reynders. Partout et en toute occasion, les partisans de ce duo, dangereux pour l’unité nationale, présentent la date du 31 décembre 2017 comme fatidique et indépassable. Il faut se rappeler que Félix Tshisekedi lui-même avait, en toute liberté, apposé sa signature au bas de l’Accord de la CENCO. Ce texte mentionne clairement qu’en cas d’impossibilité de tenir le délai cité, la CENI, le CNSA et le Gouvernement de la République devraient se concerter pour évaluer l’état de la situation, en tirer les conséquences, ce qui les amènerait à fixer un délai plus réaliste. Pour rappel, voici ici le texte du point IV.2. de l’Accord de la Saint Sylvestre : « les parties prenantes conviennent de l’organisation des élections en une seule séquence présidentielle, législatives nationales et provinciales au plus tard en décembre 2017. Toutefois, le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral, le Gouvernement et la CENI peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections ».
Etonnamment, c’est le même Félix Tshisekedi, s’éloignant des valeurs de la longue lutte de son père en s’associant aux prédateurs qui ont trahi Joseph Kabila, veut faire croire aux Congolais que le pouvoir en place ne respecte pas sa parole. La vérité demeure que c’est lui qui, faute d’avoir su harmoniser les opinions et les intérêts au sein du Rassemblement, est à la base du cafouillage au sein de l’opposition congolaise.
Que visent alors les extrémistes congolais et étrangers en intoxiquant l’opinion tant nationale qu’internationale ? Convaincre que la date du 31 décembre 2017 est indépassable.
L’opposition est responsable du retard accumulé
Il faut dénoncer le fait que le retard accumulé par la CENI dans l’organisation des élections incombe pour beaucoup à l’opposition politique. Les rejets répétés de différents calendriers électoraux publiés par la CENI, la contestation des animateurs de cette institution, dont certains proviennent des rangs de l’opposition, les manifestations contre le projet de loi électorale ont énormément contribué à la perte du temps. De plus, faut-il rappeler que pendant toutes ces années, l’opposition a toujours encouragé, voire soutenu les différentes agressions et actes terroristes subis à l’Est du pays et au Kasaï. Comment peut-elle se plaindre d’un retard dont elle porte la responsabilité ? Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.
Plus grave encore, les ténors de l’opposition congolaise ne se montrent nullement soucieux des risques des actions qu’ils posent. Ils ne tiennent pas compte des conséquences, pourtant prévisibles, de leurs prises de positions. Notre pays est encore fragile, la moindre brindille pourrait entrainer un embrasement général. Pour leurs propres intérêts, les extrémistes congolais embrassent, sans retenu, les idées que rependent ces prédateurs qui, depuis des années, ne jurent que sur la balkanisation de notre pays. Pour eux, la RDC est trop grande et trop riche pour être gouvernée par nous-même.
Contrairement aux politiciens vendus aux Occidentaux et qui s’inscrivent déjà dans une logique de guerre, pour privilégier la paix et sauvegarder l’unité du pays, Joseph Kabila a refusé de s’enfermer dans un juridisme étroit. C’est ce qui explique l’organisation des dialogues politiques dont le but recherché était de dégager un consensus pour aboutir à des élections crédibles et apaisées. Il faut maintenir ce cap.
L’idée d’une transition sans Kabila ne peut être soutenue par aucune argumentation juridique. Cette hypothèse n’est envisagée par aucune de nos lois. Tout partisan de l’Etat de droit, tout démocrate doit combattre cette hérésie.
La démarche qui consiste à propager, dans l’opinion, l’idée d’une transition sans Kabila est donc une escroquerie politique inacceptable. Puisque nous sommes en démocratie, pourquoi ne poserions-nous pas cette question au peuple ?
L’Avenir