Processus électoral en RDC: La « mission de solidarité » satisfaite des avancées en rapport avec les dispositions de la Constitution
La République Démocratique du Congo avait accueilli du 16 au 19 août 2018, la mission de solidarité et de plaidoyer qui résulte de l’engagement soutenu des différentes institutions régionales et internationales afin d’unir leurs actions en vue de promouvoir la participation politique des femmes dans les instances de prise de décisions et les processus de paix. La mission était conduite par Mme Catherine Samba Panza, ancienne chef de l’État de transition de la République Centrafricaine et co-présidente de FemWise-Africa, accompagnée de l’Ambassadrice Liberata Mulamula, ancienne Secrétaire exécutive de la CIRGL, toutes deux membres du Comité consultatif de la plateforme des femmes de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité en RDC et la région des Grands Lacs. Une initiative qui a été saluée par tous et considérée comme une excellente occasion de plaider pour le statut des femmes en RDC en général et en particulier pour leur participation pleine et entière au processus électoral et aux initiatives de renforcement de leurs capacités en matière de leadership.
Dans un communiqué final rendu public hier mercredi 05 septembre 2018, cette mission a livré un message de paix et de solidarité qui entre dans le cadre de la sensibilisation de ses interlocuteurs sur l’association des femmes et des jeunes aux efforts de prévention et de résolution de conflits.
Quant au processus électoral en cours en République Démocratique du Congo, la mission conjointe de solidarité note avec satisfaction les dernières évolutions dans le contexte sociopolitique de la RDC, notamment les avancées enregistrées dans le cadre du processus électoral en rapport avec les dispositions de la Constitution. Quant à la faible participation des femmes dans ce processus électoral, la mission a relevé des obstacles d’ordre sociologique, culturel, juridique et financier qui mériteraient des actions concrètes de la part du législateur. À cette fin, elle affirme que la prochaine législature devrait envisager des réformes en vue d’assurer la mise en œuvre des textes normatifs et des mesures discriminatoires positives envers les femmes et les minorités.
Quid de la machine à voter et de la situation sécuritaire en RDC
La mission a par ailleurs relevé, entre autres, les préoccupations relatives au vote électronique. À ce sujet, la délégation a encouragé la CENI et les acteurs politiques à poursuivre les échanges afin de dégager un consensus. De même, elle a exhorté la CENI à continuer de promouvoir la sensibilisation et l’éducation civique. La mission a également noté le rôle primordial des médias dans l’avancement de la cause féminine et a appelé ces derniers à redoubler d’efforts pour que la voix des femmes soit davantage entendue.
La mission a noté les défis sécuritaires et humanitaires qui se posent à la RDC et à la région des Grands Lacs, ainsi que les répercussions des conflits sur les femmes, notamment en milieu rural. Les femmes continuent de se heurter à de graves problèmes de survie et de pesanteurs sociales et culturelles. Ainsi, la mission de solidarité a exhorté les acteurs moraux à continuer de participer aux efforts de paix et a engagé les autorités politiques et juridiques à prendre des mesures en vue d’améliorer les conditions de vie des femmes. Elle a de ce fait souligné qu’il fallait renforcer les capacités des femmes et des jeunes au niveau local pour leur permettre de mieux prendre conscience de leur rôle en tant qu’acteurs de transformation.
La mission satisfaite de l’accueil
La mission a exprimé sa profonde gratitude et reconnaissance au Gouvernement de la RDC pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé, particulièrement à l’endroit de la Ministre du Genre, de l’Enfant et de la Famille, Mme Chantal Safou Lopusa, membre du Comité consultatif de la Plateforme des femmes pour le suivi de l’Accord-cadre. Elle remercie également ONU-Femmes et la MONUSCO de l’appui considérable qu’elles ont apporté à la délégation et des échanges fructueux que la délégation a eus à son arrivée avec Mme Leila Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général et cheffe de la MONUSCO. La mission a exprimé sa profonde reconnaissance pour l’enthousiasme et l’engagement des femmes congolaises et a promis de poursuivre ses efforts de plaidoyer en faveur de la participation des femmes congolaises et de toutes les femmes de la région des Grands Lacs à la vie politique et aux processus de paix.
De noter que durant leur séjour en RDC, les membres de la mission ont rencontré plusieurs hauts représentants, notamment le Président de l’Assemblée nationale, le Vice-Premier Ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité, la Ministre en charge du Genre, de l’Enfant et de la Famille et le Ministre d’État en charge de la justice assurant l’intérim du Ministre des affaires étrangères. Ils se sont également entretenus avec le Vice-Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les femmes politiques et des représentants de la société civile et des partis politiques, des notables religieux, des chefs traditionnels et des représentants de l’Équipe de pays des Nations Unies. Ils ont également été reçus par la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU et cheffe de la MONUSCO.
Les recommandations de la mission seront présentées aux chefs d’État et de gouvernement à la neuvième Réunion de haut niveau du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre, qui se tiendra en octobre 2018, et seront également communiquées séparément à l’Union africaine et aux instances gouvernantes de la CIRGL. Entretemps, un plan de mise en œuvre des recommandations sera élaboré par une équipe conjointe technique composée de représentants du Bureau de l’Envoyé spécial, de FemWise-Africa, de la CIRGL et d’ONU-Femmes pour favoriser la participation politique des femmes à court et long terme.
Bernetel Makambo