Enseignement primaire et secondaire: L’école à la croisée de chemins : parents paupérisés, promoteurs affairistes

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Vue partielle d’élèves d’une école de la RDC (ph E.B )
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Dans le secteur de l’enseignement primaire et secondaire, des voix s’élèvent de plus en plus pour déplorer la baisse qualitative. Car à l’instar d’autres secteurs de la vie nationale, l’enseignement a subi le contrecoup de la crise qui secoue la société. Maintes critiques  attribuent la déconfiture constatée à la démobilisation du personnel enseignant, dont l’essentiel des revendications est axée autour de l’amélioration des conditions socioprofessionnelles. Le foisonnement des écoles privées ne sont pas que pour le bien de la jeunesse. Dans cet ordre d’idée, bien des promoteurs animés des motivations pécuniaires, ont développé une vision d’école source des revenus, par opposition à la vocation pédagogique désintéressée.

Une autre évidence et non de moindre est que les parents en tant qu’acteurs sociaux partenaires de l’école, n’ont pas accompagné des changements souhaités. C’est dire que leurs mentalités n’ont pas évolué. Il y a deux décennies, pour n’évoquer que ce passé récent, il était aisé qu’un parent admette que l’enfant reprenne de classe. Plus d’une raison pouvaient justifier une telle attitude, sans que cela ne nuise à l’équilibre au foyer. L’échec constaté ou des points traduisant une baisse de rendement de l’enfant. Toujours dans le passé, le parcours des élèves était marqué notamment par le phénomène de stabilité. Donc l’élève ne changeait pas d’écoles au gré des années scolaires. Et que dire des responsables scolaires qui reçoivent de tels candidats les yeux fermés ?

Après l’enthousiasme de la rentrée scolaire, le défi des frais scolaires

Des parents et tuteurs de la catégorie de gagne-petit qui scolarisent plus d’un enfant n’attendent pas la veille de la rentrée pour affronter le marché, loin de là. Ils agissent, comme le suggère un adage africain, à la manière d’un paysan qui bâtit sa case : c’est qu’à chaque jour suffisent ses efforts pour ramener au village chevrons, madriers, paille, steaks, lianes, etc. C’est comme qui dirait : « A chaque jour, suffit sa peine ».

« Le chantier Education a été décrété pour répondre aux attentes, non d’un nombre limité de jeunes, mais de tous. C’est dans cet ordre d’idée que ses objectifs rejoignent  ceux de l’Objectif du Millénaire Pour le Développement, OMD, s’agissant de l’Education Pour Tous. Il s’agit de tous et non de quelques-uns ».

C’est en ces termes qu’un père de famille a exprimé sa préoccupation, au regard des colonnes d’enfants qui ne peuvent fréquenter l’école, faute de se mettre en règle des frais scolaires. Le père de famille propose que le chantier Education soit doté d’une force politique de protection, pour notamment les enfants exclus de l’école pour raison des frais scolaires. « Quelle explication la société dans son ensemble donne-t-elle à un enfant débutant et enthousiasmé du primaire, quand l’école qui est une émanation de cette même société lui dit : « Sors de la classe et retourne à la maison, puisque ton père n’a pas payé les frais scolaires. Tu ne pourras revenir que quand il s’acquittera de cette charge ». Et quelle serait, pendant ce temps, la force d’action du Chantier Education pour empêcher que le responsable scolaire ne scandalise le pauvre enfant ? L’agissement machinal d’un responsable scolaire scandalise le nouveau venu à l’école.

Des bulletins non retirés, un phénomène de société

Depuis quelques années scolaires, un phénomène persistant dans le cadre des rapports école-parent dérange amplement les responsables scolaires. Il s’agit des bulletins non retirés par les parents d’élèves, à la clôture d’une année scolaire. Cette situation est vécue indistinctement dans le secteur aussi bien public que privé. Il se fait que beaucoup de parents ne répondent même pas à l’invitation solennelle de la proclamation que leur lance la direction de l’école. Des responsables scolaires attribuent ce manquement à deux facteurs majeurs : la pauvreté de parents et la dégradation de la communication entre ces derniers et l’école. La pauvreté, à cause d’elle, beaucoup de tuteurs d’élèves ne s’assument plus de manière irréprochable face aux charges qui sont les leurs, vis-à-vis de l’établissement. Cette situation creuse le fossé entre les deux parties et partant, empêche une communication qualitative. « Il est même des parents qui sont nettement en rupture de communication avec l’école (…) », a déploré un préfet des études. Et, d’ajouter, dès lors que le bulletin est abandonné, cela risque en majeure partie de compromettre le solde des frais scolaires .En conséquence, l’enfant concerné est un candidat probable dans une école tierce, l’année suivante. L’école accumule ainsi de manque-à-gagner et… ne s’en prend qu’à elle-même. Voilà pourquoi il n’est pas étonnant qu’un promoteur averti développe plus d’une activité lucrative, afin de faire face à ces désagréments.

(Payne)

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