A l’issue des échanges avec les parties prenantes au processus électoral: Le CNSA appelle le peuple à se mobiliser pour les scrutins de décembre prochain
Dans le strict respect de l’Accord de la Saint Sylvestre, Joseph Olenghankoy, président du Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA) a fait, hier, une importante communication. C’était pour livrer à l’opinion nationale et internationale les conclusions des consultations qu’il a conduites du 15 octobre au 15 novembre, auprès des confessions religieuses, des acteurs politiques tant de l’opposition que de la Majorité présidentielle, de la Société civile, des candidats présidents de la République ainsi que de quelques représentants de la communauté internationale. « On ne peut pas, au moment où toute la communauté internationale est mobilisée pour accompagner le peuple et le processus électoral, où le Gouvernement a mis beaucoup de moyens, prolonger même d’une seule seconde ce processus électoral », a indiqué le président du CNSA, avant d’ajouter que connaissant bien les acteurs, les jeux et leurs habitudes, nous avons pris la décision de respecter l’Accord. C’est ainsi qu’il a demandé au peuple de se mobiliser, parce qu’il n’est pas intéressant de continuer des conciliabules en conciliabules.
Le Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA) que dirige Joseph Olenghankoy a initié, conformément à l’Accord politique, global et inclusif du Centre Interdiocésain de Kinshasa signé le 31 décembre 2016 en son chapitre VI.2.3 relatif aux attributions, du 15 octobre au 15 novembre 2018, une série de réunions de consultations des confessions religieuses, des acteurs politiques tant de l’opposition que de la Majorité présidentielle, de la Société civile, des candidats présidents de la République ainsi que de quelques représentants de la communauté internationale.
Ces échanges, selon la communication du président du CNSA lue par le Rapporteur, M. Valentin Vangi, ont porté généralement sur le processus électoral, mais surtout de la tenue des élections le 23 décembre 2018, de l’usage de la machine à voter, du fichier électoral et du traitement des candidats présidents de la République pendant la période préélectorale et électorale.
Des recommandations
A l’issue de ces réunions et après débats et délibérations, le CNSA relève que concernant la tenue des élections le 23 décembre 2018, l’actuelle crise politique en Rdc étant principalement née de la non tenue des élections en 2016 conformément à la Constitution, sa résolution est liée à la tenue des scrutins le 23 décembre 2018 telle que prévue dans le calendrier électoral publié par la CEI.
A cet effet, insiste le président dans sa communication, le CNSA appelle tout le peuple congolais à se mobiliser pour les élections le 23 décembre 2018 et à ne pas céder aux tentatives de report des scrutins. Aux acteurs politiques impliqués dans le processus électoral, aux partis politiques et aux militants, de se préparer et de mobiliser leurs bases pour les élections à la date indiquée par la CENI.
Au sujet de l’usage de la machine à voter, le CNSA note que des échanges avec les différents acteurs apparaissent deux tendances dont l’une pour la tenue des élections le 23 décembre 2018 avec l’usage de la machine à voter et l’autre sans utilisation de cet outil. « Mu par le souci d’aplanir toutes les divergences afin de ramener toutes les filles et tous les fils de notre pays à converger vers les valeurs républicaines en lieu et place des intérêts personnels ou partisans, le CNSA encourage la CENI à poursuivre le dialogue avec les acteurs socio-politiques à travers un cadre de concertation technique », explique-t-il, avant de recommander aux acteurs politiques engagés dans le processus électoral de s’organiser pour la surveillance du processus électoral, en vue de la tenue des élections transparentes. Le CNSA a également pris toutes ses disposions pour être sur terrain pendant la période de la campagne électorale et de la période des élections.
En ce qui concerne le fichier électoral, le CNSA recommande à la CENI d’appliquer les recommandations de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Quant au traitement des candidats présidents de la République, se référant à l’article 110 de la loi électorale relatif aux privilèges accordés aux candidats présidents de la République pendant la période préélectorale et électorale, le CNSA demande au Gouvernement d’assurer un traitement égal et équitable à tous les candidats présidents de la République en ce qui concerne notamment leur sécurité sur le territoire national, la liberté d’organiser des manifestations publiques (meetings, conférence, …) sur toute l’étendue du pays et la prise en charge et le déplacement des policiers commis pour leur sécurité.
Le CNSA recommande également au Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) de veiller à l’égalité d’accès aux médias publics à tous les candidats présidents de la République tel que prévu au chapitre IV.7 alinéa 6 de la l’Accord du 31 décembre 2016. Au Gouvernement, d’aller jusqu’au bout de la libération des prisonniers politiques, d’opinions et amnistiés ainsi que les jeunes des mouvements citoyens arrêtés en vue de décrisper le climat politique conformément au chapitre V de l’Accord. Aux candidats, le CNSA leur demande de se comporter en digne filles et fils du pays en battant campagne avec les projets de société et non sur les attaques personnelles pour privilégier la promotion des valeurs républicaines. Au peuple, le CNSA lui recommande de s’approprier ces élections gage de la stabilité, de la paix et de la concorde nationale.
Joseph Olenghankoy a terminé sa communication par dire que le CNSA a reçu avec satisfaction la promulgation de la loi organique portant institution, organisation et fonctionnement du Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral, en accomplissant ainsi l’esprit et la lettre de l’Accord du 31 décembre 2016.
JMNK