Tout en condamnant les agissements des combattants de l’UDPS au Palais du peuple: L’Assemblée nationale appelle au calme
Le meeting d’Augustin Kabuya du dimanche dernier n’aura pas réussi à calmer les ardeurs des parlementaires débout et autres combattants déterminés à en découdre avec ceux des députés qui auraient, selon leurs dires, ‘’outragé’’ le Président de la République. Ils étaient nombreux, déterminés à se faire entendre et à passer leur message pour qu’un tel comportement ne se reproduise plus au sein de la représentation nationale. Tout ceci, c’était sans ignorer que le siège du parlement congolais est inviolable.
Et le fait pour les combattants d’avoir franchi la barrière pour s’instruire dans l’enceinte du Palais du peuple, est inadmissible et tout devrait être fait pour éviter de tels films qui n’honorent nullement la jeune démocratie congolaise. Une démocratie qu’il faut consolider par une harmonie entre la coalition Cap pour le changement (CACH) et le Front Commun pour le Congo (FCC).
Soulignons qu’à l’issue de ce mouvement de colère, les véhicules de certains députés ont été caillassés. C’est le cas de celui du 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Balamage. Lui-même a été blessé, ainsi que son garde du corps. Un autre, c’est le député élu de Dungu, dans la province du Haut-Uele, Xavier Banane Ya Nganzi qui a dénoncé lundi l’agression dont il a été victime de la part de militants de l’Udps à l’entrée du Palais du Peuple.
Alors que son véhicule s’approchait de la porte d’entrée du Palais du peuple, quelques personnes bien identifiées militants de l’Udps avec des drapeaux, ont attaqué le véhicule. « Honorable Rapporteur, je viens d’être attaqué à l’entrée du Palais du Peuple, sous les yeux de nos policiers, par une horde de voyous avec des drapeaux de l’Udps qui ont cassé les vitres de ma Jeep », a-t-il écrit dans un tweet largement partagé sur les réseaux sociaux, avant d’ajouter : « N’eût été la dextérité de mon chauffeur, j’y laissais ma peau. Où est l’inviolabilité du siège du Parlement ? ».
Une réunion était prévue
En effet, pendant que les membres du bureau de l’Assemblée nationale se réunissaient, ce lundi 10 juin 2019, les combattants de l’UDPS, se sont déployés depuis le matin, à l’entrée du Palais du peuple pour empêcher et s’attaquer aux différents députés nationaux qui devraient accéder au siège du Parlement pour les différents rendez-vous de travail.
À l’issue de cette importante réunion de l’Assemblée nationale, le rapporteur de la chambre basse du Parlement, professeur Célestin Musao Kalombo, a fait une communication à la presse dans son cabinet de travail. Il a souligné qu’il n’a jamais été question pour l’Assemblée nationale de bloquer l’exécution des ordonnances du Chef de l’Etat nommant les gestionnaires des entreprises, à savoir : la Gécamines et la SNCC.
Revenant sur la plénière du vendredi 7 juin au cours de laquelle le débat sur lesdites ordonnances du Président de la République ont eu lieu, Célestin Musao s’est clairement exprimé en ces termes : « Là n’était pas la mission ou l’objectif de l’Assemblée nationale. Nous savons que le Chef de l’Etat est effectivement irresponsable devant le Parlement. Et ses actes ne peuvent pas faire l’objet de discussions. Vous avez remarqué que chaque député qui a pris la parole avait tendance à se poser la question sur l’Exécutif, le comportement de l’Exécutif qui a abouti à une orientation. C’est parce que le Chef de l’Etat a des services, il a un gouvernement. C’est à ces structures que des questions étaient réservées. Personne n’a posé la problématique de pouvoir mettre le Chef de l’Etat en cause, parce que la Constitution nous l’interdit ».
Le député national Musao Kalombo a renchéri en ces termes : « C’était une discussion autour de la gestion des entreprises du Portefeuille. Mais la grande question a été celle de savoir à quand le gouvernement. C’est un député de l’Opposition qui a soulevé la question en condamnant énergiquement le comportement de la coalition FCC-CACH qui tardait dans les discussions pour que la population puisse avoir un gouvernement… Je le souligne donc, il n’était pas question de mettre en cause les actes administratifs pris par le Chef de l’Etat. C’est pourquoi à tout moment, l’honorable présidente de l’Assemblée nationale recadrait ceux qui prenaient la parole… ».
Avec cet éclairage, le rapporteur de l’Assemblée nationale invite les responsables de l’UDPS à signifier à leurs militants que le siège du Parlement est un lieu inviolable. « Si on empêche les députés de se prononcer sur des questions d’actualité, on risque d’avoir une représentation nationale réservée et qui ne pourra pas poser des questions ou des problèmes des populations. C’est un comportement que le bureau condamne », déclare-t-il.
Par ailleurs, plus d’un congolais décrié ce comportement « inadmissible » du parti cher au Président de la République Félix Tshisekedi, lequel est de surcroît dirigé par le 1er vice-président de la Chambre basse du Parlement, M. Jean-Marc Kabund-A-Kabund. Selon des sources concordantes, ces militants de l’UDPS auraient même attaqué le cortège du deuxième vice-président de l’Assemblée nationale.
Pour une coordination de la coalition
Depuis les élections de l’année dernière, qui ont fait de Félix Tshisekedi président de la République, il s’est formé entre-temps une coalition entre les deux familles politiques, le Cap pour le changement (CACH) et le Front Commun pour le Congo (FCC). Même si nombreux savent qu’entre les leaders de ces deux plateformes, il n’y a pas de nuages, mais le problème se pose au niveau de leurs militants qui de fois, ne se supportent pas.
De même, pour permettre à ce que les choses, mieux les négociations puissent aller, plus vite, pour permettre la satisfaction de besoins de la population, des voix se lèvent pour appeler à l’institutionnalisation de la coalition. Ainsi, l’on saura désormais qui dirige cette coalition et quel comportement il faudra adopter en cas de crise. Sinon, à l’allure où vont les choses et s’il n’y a pas d’organisation, il y a risque qu’on coure droit vers une catastrophe. Le cas échéant, celle-ci ne serait profitable ni à l’un ni à l’autre.
Lepetit Baende