Candidature unique, machine à voter et les enrôlés sans empreintes: Un échec plane sur les travaux de Pretoria

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Durant deux jours, soit du 24 au 25 octobre 2018, les opposants, mieux sept (7) des candidats présidents de la République de l’opposition se retrouvent à Pretoria en Afrique du Sud, afin de tenter de faire front commun sur certaines questions importantes de l’heure, comme le choix d’un candidat commun, la machine à voter et les enrôlés sans empreintes. Mais à scruter  de près l’agir des uns et des autres, il est permis de parier que ces leaders de l’opposition ne pourront harmoniser leurs vues, en moins de 60 jours des élections. Et ce, lorsqu’on sait qu’ils ont du mal, non seulement à se faire confiance, mais aussi à parvenir à une  concession. C’est donc un boulevard qui se dresse devant Emmanuel Ramazani Shadary aux élections du 23 décembre 2018, devant une opposition très divisée.

Réunis depuis hier à Pretoria en Afrique du Sud, les candidats présidents de la République de l’opposition vont tenter d’émettre sur une même longueur d’ondes, pendant qu’une marche est projetée par la même opposition, pour protester contre la machine à voter. Un rendez-vous pour lequel les signaux qui nous arrivent de l’Hôtel de ville renseignent que le Gouverneur André Kimbuta a pris acte. Donc, cette activité va se tenir, mais selon un itinéraire à convenir entre les deux parties.

Si déjà le contexte ayant précédé l’organisation de ce rendez-vous est morose, pouvons-nous espérer que les parties prenantes vont harmoniser leurs vues ? Rien n’est sûr, au regard des positions prises par les uns et les autres. Il faut quand même rappeler que cette rencontre a lieu au moment où une bonne partie de l’opposition accuse l’UDPS, parti historique de l’opposition, d’avoir fait un virage à 180°, décidant contre toute attente d’aller aux élections avec ou sans machine à voter. Toujours à l’UDPS, on ne trouve plus l’importance de faire une marche pour contester la machine à voter, en moins de 60 jours des élections. Comme il fallait s’y attendre, ce comportement de l’UDPS ne pouvait que provoquer un lever de bouclier entre les partisans de Moïse Katumbi et ceux de Félix-Antoine Tshilombo.

Une réunion vidée de son contenu

Au vu de l’actualité à Kinshasa, la réunion qui se termine aujourd’hui en Afrique du Sud est vidée de tout son contenu, considérant le comportement des leaders de l’opposition qui ne se font guère confiance. Et pourtant, c’est lorsqu’on se fait confiance que l’on peut aboutir à des concessions et privilégier l’intérêt général. A ce jour, des murs semblent infranchissables au détriment de l’unité qui devait les caractériser.

Des sources dignes de foi, il nous revient que Moïse Katumbi, celui-là même qui n’a pas été autorisé à fouler le sol congolais pour déposer sa candidature et Jean-Pierre Bemba, celui dont la candidature a été écartée par la Cour constitutionnelle suite à sa condamnation par la CPI pour subornation de témoins, ont porté leur dévolu sur la candidature de Martin Fayulu à la présidence de la République. Les murs ayant des oreilles, cette information est déjà parvenue dans les Etats-Majors de Vital Kamerhe et de Félix Tshisekedi qui ne sont pas prêts à s’effacer au profit de Fayulu.

Preuve que la candidature unique sera un leurre et, le programme commun, impossible. Ce qui est vrai, c’est que l’on va assister à des candidatures multiples,  au désavantage de l’opposition qui n’aura que ses yeux pour pleurer. Sinon, pour plusieurs observateurs, entre Martin Fayulu et Kamerhe ou Tshilombo, la balance devrait pencher du côté de ces deux candidats, à cause de leur ancrage dans la population. En Rd Congo, qui ne connait pas le combat de l’UDPS pour la démocratisation du pays ? Voilà qui devrait militer en faveur de ce parti. Malheureusement, les donneurs d’ordres estiment que ni Fatshi ni Kamerhe, personne ne saura protéger les intérêts des tireurs de ficelles.

Une autre pomme de discorde concerne la machine à voter. Ici encore, la réflexion de l’UDPS est simple : « refuser la machine à voter, cela va exiger une petite rallonge, mais au profit de qui ? » Raison pour laquelle le parti affirme qu’il ira aux élections, peu importe le mode de vote utilisé. Une fois de plus, cette décision n’a pas été du goût de ses pairs de l’opposition, qui parlent de trahison. Ils ont vite oublié que l’UDPS est le parti par excellence d’occasions manquées. Cette fois-ci, elle compte prendre part aux élections, quelles que soient les injures qu’elle reçoit de ses collègues de l’opposition.

La machine à voter ayant été choisie par la CENI et soutenue par une bonne frange de l’opinion nationale, les uns et les autres ont intérêt à l’adopter pour gagner en termes de coûts, de temps, etc. Toutefois, les partis et regroupements politiques devraient se battre pour déployer leurs témoins dans les bureaux de vote. Voilà quelque chose qui est de nature à crédibiliser les résultats des votes.

Un boulevard pour le candidat du FCC

Toutes choses restant égales par ailleurs, c’est lorsque l’opposition est unie qu’elle peut penser faire basculer les votes en sa faveur. Mais avec cette attitude des leaders incapables d’harmoniser leurs vues et de s’entendre, il leur sera difficile, peu importe les moyens qu’ils mettront en œuvre et des promesses qu’ils feront au souverain primaire, de battre le candidat soutenu par le Front Commun pour le Congo (FCC). Voilà qui pousse certains analystes à avouer qu’il s’agit là d’un boulevard ouvert pour Emmanuel Ramazani Shadary.  Le cas échéant, celui-ci n’aura qu’à mettre en mouvement son équipe de campagne, convaincre le peuple congolais, qui n’hésitera pas de lui donner cette opportunité de présider le plus grand pays francophone au monde.

D’ailleurs, lors du meeting du FCC de ce samedi, les ténors de cette méga plate-forme ne manqueront pas de revenir à cette actualité de l’opposition, pour étaler au grand jour leurs faiblesses ainsi que leurs divisions. Ils vont opportunément solliciter l’adhésion du peuple à leur projet de société, susceptible de donner une réponse aux préoccupations majeures des Congolais.

En attendant, à quelques jours de la campagne électorale, l’opposition est mal partie et boycotter les élections ne résoudrait pas grand-chose. Au contraire, cela permettrait à la machine FCC de se déployer et de gagner haut-la-main les élections.

JMNK

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