Suite à l’échec de l’application de l’Accord de la Cenco: Les chefs des Confessions religieuses en appellent à la paix et à la pratique du bien

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Ci-dessous, on reconnait le Révérend Milenge Mwenelwata, Cheikh Ali Mwinyi M’Kuu, Réverend Elebe Kapalay Delphin, Monseigneur Simon Nzinga Maluka, Evêque Ntambwe Mupempe, Lieutenant-Colonel Gracia Matondo et Professeur Théodore Fumunzanza Gimwanga, respectivement Eglise du Christ au Congo ; Communauté Islamique en RDC, Eglise Kimbaguiste, Union des Eglises Indépendantes du Congo, Eglise du Réveil du Congo, Armée du Salut et Eglise Orthodoxe. Ph/Pius Romain Rolland

Face à l’impasse de la situation politique qui prévaut en République démocratique du Congo, les Chefs des Confessions religieuses ne sont pas restés en marge de l’échec de la médiation de la Cenco aux discussions du Centre interdiocésain. Ils invitent le Chef de l’Etat Joseph Kabila, en vertu de son pouvoir constitutionnel de Garant de l’unité nationale, à trouver les voies et moyens de mettre ensemble toutes les parties prenantes pour la signature de l’Arrangement particulier qui accompagne la mise en application de l’Accord du 31 décembre 2016

Les leaders religieux ont mis le boucher double dans leur message sur la situation politique et sécuritaire du moment. Réunis samedi 1er avril 2017 au Lycée Shaumba après un conclave du mardi 28 au vendredi 31 mars, ils ont procédé à l’évaluation de la situation politique et sécuritaire du pays, au lendemain de la clôture des discussions de la Cenco. A cette occasion, ils ont suivi la restitution des discussions politiques de la Cenco faite par quelques participants et ont recueilli les points de vue des Evêques et des autorités gouvernementales.

Cependant, à l’issue des travaux du conclave, les Chefs des Confessions religieuses rendent public le présent message à l’intention de l’opinion nationale et internationale. Ils ont remercié le Chef de l’Etat, initiateur du Dialogue politique de la Cité de l’Union africaine, et toujours en quête de l’inclusivité, de celui de la Cenco sous l’égide des Evêques. A propos, les leaders religieux ont apprécié les efforts de médiation des Evêques de la Cenco en vue de rapprocher le plus grand nombre de Congolais, en dépit de multiples difficultés rencontrées. Ils déplorent l’absence de signature de l’arrangement particulier qui aurait permis l’application sans heurt de l’Accord du 31 décembre 2016. « Les Chefs des Confessions religieuses remercient le peuple congolais pour sa maturité politique et sa patience qui lui permettent de garder une attitude digne et pacifique pendant cette période difficile de l’histoire du pays. Ils appellent les Congolaises et Congolais à préserver la paix à tout prix, pour mettre le pays à l’abri des turbulences dont personne ne peut prévoir l’issue », a déclaré le Révérend Elebe Kapalay Delphin. Dans cet ordre d’idées, les Chefs des Confessions religieuses déplorent le climat de quasi guerre qui prévaut dans l’espace kasaïen et condamnent énergiquement les massacres des populations civiles et des hommes en uniforme qui se perpétuent sans état d’âme. « Ils disent profondément choqués par l’assassinat de deux experts des Nations Unies et leurs accompagnateurs congolais et présentent leurs condoléances les plus émues à l’Organisation des Nations Unies et aux familles des disparus », poursuivent-ils.

La clé pour la sortie de crise demeure les élections

Au-delà du repositionnement des uns et des autres, à en croire les leaders des Confessions religieuses, la clé pour la décrispation de la situation  politique actuelle demeure l’organisation des élections crédibles et apaisées. Ils s’inquiètent du fait que cette question des élections ne semble plus constituer la préoccupation principale pour la classe politique. « A propos des élections, les Chefs des Confessions religieuses saluent les efforts de la Commission électorale nationale indépendante qui, en dépit des pesanteurs politiciennes, travaille visiblement pour l’organisation des scrutins dans les délais convenables comme en témoigne le niveau atteint dans la révision du fichier électoral », ont-ils souscrit tout en rappelant à toutes les parties prenantes que leur devoir à tous est de veiller à ce qu’on ne retombe plus dans l’insécurité et le chaos. C’est pourquoi les Chefs des Confessions religieuses les invitent à revenir à de meilleurs sentiments, tout en sauvegardant impérativement la paix sociale et les vies humaines.

Les autorités politiques procèdent de la volonté de Dieu

Après avoir fait les points de la situation entre les parties prenantes aux discussions à la Cenco, la situation sécuritaire et la nécessité de l’organisation des élections, les leaders des Confessions religieuses ont invité le Président de la République, Chef de l’Etat, en vertu de son pouvoir constitutionnel de Garant de l’unité nationale, à trouver les voies et moyens de mettre ensemble toutes les parties prenantes pour la signature de l’Arrangement particulier qui accompagne la mise en application de l’Accord du 31 décembre 2016.

De ce point de vue, ils ont invité en outre les acteurs politiques et sociaux au respect de la Constitution de la République s’agissant notamment de la légalité et de la légitimité des autorités établies et ce, conformément aux saintes Ecritures. « Que toute âme soit soumise aux autorités supérieures, car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu. Les autorités qui existent se trouvent placées par Dieu dans leurs positions respectives. C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité défie du fait même à la disposition de Dieu. Ceux qui s’y sont opposés recevront un jugement pour eux-mêmes », indique la lettre de Saint Paul aux Romains 13 :1-2, appuyé par le Coran en Sourate 4 :59.

De ce fait, ils appellent la Gouvernement de la République à prendre à bras-le-corps les problèmes sociaux de la population, laquelle s’enfonce chaque jour et de plus belle dans le désarroi. A l’occasion, ils ont appelé le peuple de Dieu à la prière, à la  pratique du bien et au respect de la vie humaine. En outre, ils ont prôné l’unité du peuple congolais, socle de la concorde nationale.

(Pius Romain Rolland )

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