Face à l’impasse créée par la non-signature de l’Arrangement particulier: Kabila consulte

Comme annoncé par le protocole d’Etat, le président de la République, Joseph Kabila Kabange, a effectivement entamé la série de consultations au Palais de la Nation, pour lui permettre de dégager un consensus pour finaliser l’arrangement particulier et donner plus de chance à l’organisation des élections dans les délais prévus par l’Accord de la Saint Sylvestre. Il a, à l’occasion, reçu la Société civile signataire de l’Accord du 18 octobre 2016 conduite par la ministre de la Jeunesse et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté Maguy Kiala ; l’Opposition Républicaine conduite par Léon Kengo, président du Sénat, et l’Opposition signataire de l’accord du 18 octobre 2016 pilotée par Vital Kamerhe, président de l’UNC.
En effet, la non signature, le dimanche 27 mars 2017 à Kinshasa par les acteurs politiques et sociaux prenant part au dialogue politique piloté par les Evêques de la CENCO, de l’Arrangement particulier, un document additif qui devrait actionner la mise en œuvre de l’Accord dit de la Saint-Sylvestre, a suscité beaucoup d’interrogations, de scepticisme et même de psychose au sein de l’opinion plurielle qui, a tourné le regard vers le Chef de l’Etat, duquel, opposition et Majorité et communs de mortels attendent une solution idoine en sa qualité de garant de la Nation afin d’éviter au pays une impasse aux lendemains incertains.
A la suite du rapport final des négociations politiques du Centre Interdiocésain fait par les évêques de la CENCO au chef de l’Etat en date du 28 mars dernier, celui-ci n’a trouvé mieux que de reprendre du service pour réconcilier les Congolais et les emmener comme en 2006, puis 2011, aux élections crédibles, transparentes et apaisées organisées dans un climat de paix, de fraternité et de confiance mutuelle.
Il faut respecter l’esprit de l’accord du 31 décembre 2016
La délégation de la Société civile signataire de l’accord du 18 octobre 2016 que conduisait Mme Maguy Kiala, ministre de la Jeunesse et initiation à la nouvelle citoyenneté, a été la première à être reçue par le chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange. Au sortir de cette audience, elle a salué l’initiative du président de la République, qui vise à appliquer l’accord du 31 décembre 2016, afin de conduire le peuple vers les élections. Par rapport au poste de Premier ministre, elle a soutenu avoir demandé au chef de l’Etat d’appliquer son pouvoir discrétionnaire, et de choisir un candidat de son choix. Pour le poste de président du comité national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre, Maguy Kiala a privilégié le consensus entre parties prenantes. Pour finir, elle a plaidé en faveur de l’amélioration du quota de sa composante auprès du chef de l’Etat.
Léon Kengo Wa Dondo, Autorité morale de l’Opposition Républicaine, n’a pas manqué à cet appel à l’unité du chef de l’Etat. A l’issue de cette audience, le président du Sénat n’a pas été très bavard. Il a tout simplement rappelé qu’en Droit constitutionnel, on considère ces consultations comme un colloque singulier, où le président de la République pose des questions, et les invités répondent. Et de préciser que les invités n’ont pas le droit de divulguer ce colloque singulier. Lui seul (le président de la République), peut le divulguer s’il estime nécessaire.
Terminons avec Vital Kamerhe, qui était accompagné de poids lourds, tous membres du Gouvernement Samy Badibanga et signataires de l’accord du 18 octobre 2016. Il s’agit de José Makila, Jean-Lucien Bussa, Steve Mbikayi et Azarias Ruberwa. Tout juste après cette audience, Vital Kamerhe, président de l’UNC a expliqué qu’à la suite du rapport qui avait été fait par la CENCO, il avait été constaté l’impasse sur deux questions : le mode de désignation du Premier ministre et le poste de président du Comité national de suivi de l’accord (CNSA), qui est du reste ouverte à trois composantes : l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre 2016, le Rassemblement lui-même et le Front pour le respect de la constitution.
Et d’insister qu’à ces deux questions, l’opposition a dit au président qu’il faut respecter l’accord du 31 décembre dans son esprit, selon lequel, le Premier ministre sera issu du Rassemblement. « C’est l’accord du 18 octobre qui a ouvert la voie à celui du 31 décembre, et nous allons continuer à œuvrer pour la paix. Mais, nous devons tous nous mobiliser pour les élections. Il ne faut pas que les acteurs politiques perdent de vue que l’objectif, c’est de remettre le pouvoir au peuple à travers les élections », dit-il.
Soulignons que les consultations se poursuivront aujourd’hui au Palais de la Nation, où le président de la République devra recevoir d’autres acteurs politiques, pour un atterrissage en douceur, vers la réalisation de l’accord de la Saint-Sylvestre.
(Jean-Marie Nkambua)