Face à la situation politique de l’heure: L’ONU exige un calendrier électoral réaliste

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« A l’heure actuelle, la publication d’un calendrier électoral réaliste, l’établissement d’un budget pour la tenue des élections, la mise en œuvre des mesures de décrispation et la garantie du respect des droits et libertés fondamentales sont les principales conditions à remplir pour faire avancer le processus politique », insiste Maman Sidikou, chef de la MONUSCO, intervenant hier mercredi 11 octobre à New York, lors de la séance consacrée au débat du rapport du Secrétaire général de l’Onu sur la Mission onusienne en Rdc.

Dans un discours qu’il a prononcé hier au Conseil de sécurité de l’ONU, Maman Sidikou, chef de la Monusco, a peint la situation de la République démocratique du Congo, dominée par une incertitude politique, sans oublier une situation sécuritaire qui s’est davantage détériorée dans plusieurs régions, avec une augmentation des attaques ciblées contre les forces nationales de sécurité par les groupes Maï-Maï. « Au Nord-Kivu, des attaques à répétition des groupes Maï-Maï contre les positions des FARDC se déroulent dans un climat de tensions entre les communautés Hutu et Nande. Les Forces Alliées Démocratiques ont également tenté de s’emparer de plusieurs positions des FARDC », dit-il, avant d’ajouter qu’au Sud-Kivu, les groupes Maï-Maï mènent des attaques contre plusieurs emplacements stratégiques des FARDC depuis la fin du mois de juin. Et de rappeler qu’il y a moins de deux semaines, les Maï-Maï Yakutumba ont attaqué Uvira, la deuxième ville du Sud-Kivu, et ont pu être repoussés uniquement grâce à une intervention rapide et robuste de la MONUSCO et à une coordination exemplaire avec les FARDC. Selon Maman Sidikou, la complexité de la situation actuelle au Sud-Kivu a été illustrée, de manière tragique, par les évènements survenus à Kamanyola le 15 septembre, lorsque des affrontements ont éclaté entre des demandeurs d’asile burundais et les forces de sécurité congolaises, ces dernières ont recouru à un usage excessif de la force, qui s’est traduite par la mort de 37 d’asile burundais tués et 117 blessés. Un soldat des FARDC a également été tué et six soldats des FARDC ainsi qu’un officier de la PNC ont été blessés. Cette tragédie n’aurait jamais dû se produire. Il convient de noter que deux membres des FARDC ont été arrêtés à la suite de cet incident, et la MONUSCO a diligenté une enquête sur la réponse des casques bleus au cours de cet évènement.

L’ex-province du Katanga est aussi en danse

Au-delà des Kivu, explique Maman Sidikou, dans la province du Tanganyika, les affrontements entre les milices Twa et Luba ont repris sur fond de recrudescence des activités des Maï-Maï Kata-Katanga et de clivages émergents entres plusieurs milices Twa. A l’en croire, la situation sécuritaire dans la partie occidentale du pays reste volatile à la suite des affrontements majeurs entre la secte politico-religieuse Bundu Dia Mayala et les forces sécuritaires à Kinshasa et au Kongo Central. Les incidents violents se poursuivent dans la région du Kasaï : ils sont caractérisés par des affrontements entre les milices Kamuina Nsapu et les forces de sécurité et aussi des conflits interethniques.

« Je condamne fermement les attaques par les milices Kamuina Nsapu, le recrutement d’enfants, et le ciblage d’écoles, d’églises et autres sites protégés. Je dénonce également l’usage disproportionné de la force et le ciblage délibéré de civils attribués aux forces armées congolaises. La violence doit cesser, et ses auteurs tenus responsables », dit-il.

Le chef de la Monusco d’expliquer que l’impact de la détérioration de la situation sécuritaire sur la vie des populations civiles sont clairement visibles. Entre les mois de juin et août de cette année, la MONUSCO a relevé 1,329 cas de violations et d’abus des droits de l’homme. Les groupes armés en ont perpétré 533, alors que les acteurs étatiques sont responsables de 769 violations, dont 27 pour cent attribués aux forces armées et 24 pour cent à la police nationale.

La dégradation de la situation humanitaire démontre aussi clairement l’impact du conflit sur la population civile. « Nous comptons environ 8,5 millions de personnes – y compris 5,5 millions d’enfants – ayant actuellement besoin d’assistance humanitaire. Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du territoire a atteint 3,8 millions de personnes, et plus de 621,000 congolais ont cherché refuge dans la sous-région. Dans la seule région du Kasaï, quelques 2,8 millions de personnes sont confrontés à des niveaux critiques d’insécurité alimentaire, et plus de 1,5 millions d’enfants continuent de subir les risques de violence, de déplacement et de perte de l’accès à l’éducation et aux services médicaux », précise-t-il.

Cependant, malgré les importants défis auxquels nous sommes confrontés dans cette situation changeante, la MONUSCO n’a cessé d’ajuster son dispositif et sa présence, afin de mieux adapter son empreinte aux priorités énoncées dans la résolution 2348, en vue de maximiser son efficacité et faire face aux réductions budgétaires. La mission a modifié les limites de secteurs afin de permettre à la force de redéployer ses troupes dans les provinces orientales et d’intervenir avec plus de flexibilité à travers le pays. La mission a également amélioré la mobilité de la brigade d’intervention et la présence de la MONSUCO dans la région du Kasaï a été renforcée, notamment grâce au redéploiement du personnel civil, militaire et de la police. Afin de respecter l’effectif maximum du personnel militaire autorisé par la résolution 2348 et satisfaire les nouvelles exigences budgétaires, la mission achèvera bientôt le rapatriement de 1,687 membres du personnel militaire. La MONUSCO est également en train d’introduire et de mettre à l’essai une nouvelle stratégie de «protection par  projection», en particulier dans les zones affectées par la fermeture des bases de la MONUSCO – stratégie conçue pour offrir à la mission une plus grande flexibilité dans la réalisation de son mandat de protection des civils.

La nécessité de travailler en synergie

S’adressant au président du Conseil de sécurité, Maman Sidikou souhaite souligner l’engagement de la MONUSCO à soutenir, à travers ses bons offices, les principes de l’Accord du 31 décembre; principes qui représentent la seule voie viable de créer les conditions nécessaires à la tenue d’élections crédibles et apaisée en République démocratique du Congo. « A l’heure actuelle, la publication d’un calendrier électoral réaliste, l’établissement d’un budget pour la tenue des élections, la mise en œuvre des mesures de décrispation et la garantie du respect des droits et libertés fondamentales sont les principales conditions à remplir pour faire avancer le processus politique », insiste-t-il.

À cet égard, le soutien des Nations Unies, tout en étant essentiel, ne sera pas suffisant. En effet, les acteurs de la région, notamment l’Union africaine, la Communauté de développement de l’Afrique australe, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et la Communauté économique des États d’Afrique centrale, ont un rôle essentiel à jouer pour aider toutes les parties prenantes en République démocratique du Congo à relever les défis auxquels elles sont confrontées et soutenir les progrès réalisés dans le processus politique en vue de la tenue des élections. Dans ce contexte, la récente visite du Président de la Commission de l’Union africaine représente un précieux renforcement des efforts collectifs de la communauté internationale afin d’aider les acteurs congolais à avancer vers la tenue des élections. Ce n’est qu’en travaillant ensemble et de manière solidaire et en synergie que les obstacles auxquels la République démocratique du Congo se heurte maintenant pourront être surmontés.

(JMNK)

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