Crise au sein de l’AFDC: 12 députés nationaux sur 19 désavouent Modeste Bahati

Qui croyait prendre s’est finalement pris lui-même, dit un dicton populaire. En effet, Modeste Bahati Lukwebo, Initiateur de l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo (AFDC) est désormais sur une chaise éjectable. Les voix se lèvent de plus en plus pour réclamer son départ de l’AFDC, suite à la crise qu’il a occasionné au sein du parti. Crise qui fait suite à sa décision d’auto-exclusion des membres du parti dont Joseph Kokonyangi Witanene. La majorité des députés nationaux s’est prononcée sur cette question et a désavoué publiquement Modeste Bahati, en déclarant qu’il ne peut plus engager le parti.
Au total, 12 députés nationaux sur les 19 que compte l’AFDC sont montés au créneau ce mercredi pour dénoncer les faits et les actes de Modeste Bahati, caractérisés par des exclusions et auto-exclusions des cadres sans se référer aux organes habiletés. Dans leur déclaration, ces élus du peuple membres de l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo (AFDC) qualifient les décisions de Modeste Bahati d’irrégulières et d’inacceptables. Ils précisent que les statuts et règlement intérieur du parti ne reconnaissent à personne la qualité d’Autorité morale du parti. Tout en se référant à l’article 97 alinéa 2 de la constitution qui rend incompatible les fonctions de membre du gouvernement avec toute responsabilité au sein du parti, ces députés membres du directoire national de l’AFDC, notamment Daniel Furaya, Boris Maelezomabu, Lusombo Seke et les autres déclarent que le ministre du Plan Modeste Bahati n’a plus le pouvoir d’engager le parti, c’est-à-dire il n’a plus cette qualité d’exclure qui que ce soit au sein du parti.
Créer un comité de clarification
Pour ces élus nationaux, ces décisions signées par Modeste Bahati constatant l’auto-exclusion du président national du parti placide Tshisumpa et du vice-président national Joseph Kokonyangi, ne violent pas seulement la constitution, mais également les instruments juridiques du parti. Car ajoutent-ils, les concernés n’ont jamais été entendus. Ils ont rappelé que Placide Tshisumpa et Joseph Kokonyangi Witanene ont été élus respectivement président national et 3e vice-président lors du deuxième congrès organisé à l’Hôtel Beatrice en décembre 2015.
Ils ont tenu à éclairer ce qui suit : « Seul le président national Placide Tshisumpa a ce droit d’engager le parti et non Modeste Bahati, s’appuyant sur l’article 52 du règlement intérieur de l’AFDC. Les 12 députés nationaux co-fondateurs du parti et membres du directoire national concluent que ni Modeste Bahati, encore moins le directoire national, ne peut plus engager le parti. Par voie de conséquence, ils appellent à la mise en place d’un comité au sein du parti pour clarifier l’épineuse question de la gestion du parti en prélude du processus électoral, l’objectif étant de faire de sorte que cette crise trouve rapidement un dénouement. Et ce, parce que cela n’honore pas le parti », ont expliqué.
Le député national Daniel Furaya qui a dénoncé par ailleurs les manipulations des organes du parti dont la Ligue des jeunes et la Fédération du Sud-Kivu par Modeste Bahati, a précisé qu’au cas où le problème ne trouve pas solution, c’est Modeste Bahati qui sera chassé du parti, car c’est lui qui en est l’instigateur et le meneur de troubles au sein du parti, a-t-il martelé devant la presse.
Il a également fustigé l’acharnement qui s’opère contre Joseph Kokonyangi, tout en indexant le fait que le ministre de l’Urbanisme et Habitat Joseph Kokonyangi , vice-président national du parti, n’est pas le seul à ne pas cotiser. Il fait comprendre que plusieurs membres du parti ne cotisent pas et pourquoi seulement Joseph Kokonyangi qui doit être interpellé, s’interroge Daniel Furaya. Il juge ces actes de Modeste Bahati de ridicules. Les députés Daniel Furaya, Boris Maelezo, Lusombo Seke et les autres ont demandé à la Majorité présidentielle de tirer toutes les conséquences de cette situation confuse et de ne recevoir aucune correspondance de Modeste Bahati.
(Crhioni Kibungu )