Coup dur pour la Rdc: La Belgique révise sa coopération

A cause de la répression de la marche convoquée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) le 31 décembre 2017, la Belgique a décidé de la fin d’une série d’interventions en matière de coopération qui devaient être mises en œuvre directement par les autorités congolaises, indique la Rtbf. Concrètement, la République démocratique du Congo devra se délester de 25 missions d’euros qui sont dorénavant alloués à l’aide humanitaire. Telle est la décision prise hier mercredi par Didier Reynders et Alexander De Croo, ministres respectivement des Affaires étrangères et de la Coopération au développement
“Cela concerne des interventions pour un montant total de 25 millions d’euros qui n’ont pas encore été signées ou qui ont déjà été temporairement suspendues. La Belgique souhaite cependant renforcer sa solidarité à l’égard de la population congolaise et affectera, pour cette raison, les moyens libérés au profit de l’aide humanitaire et d’autres initiatives répondant aux besoins les plus pressants de la population”, ont-ils précisé dans un communiqué à l’issue d’une réunion à huis clos de la commission des relations extérieures de la Chambre.
“Les besoins humanitaires croissants et le changement de la situation politique imposent une révision fondamentale de notre coopération”, ont justifié les deux vice-Premiers ministres MR et Open Vld. Selon eux, la Belgique souhaite renforcer sa solidarité à l’égard de la population congolaise et affectera, pour cette raison, les moyens libérés “au profit de l’aide humanitaire et d’autres initiatives répondant aux besoins les plus pressants de la population”.
“L’aide humanitaire à la RDC se trouvera de cette manière augmentée à 25 millions d’euros. En parallèle, davantage de coopération avec des organisations non-gouvernementales sera recherchée. Enabel, la nouvelle agence belge de développement, recevra également la mission de soutenir des organisations de la société civile congolaise sur le plan des droits de l’homme et des libertés politiques. Enfin, un nouveau programme bilatéral de coopération avec les autorités congolaises ne pourra être conclu qu’après l’organisation d’élections crédibles, sur base des principes de bonne gouvernance”, ont indiqué les deux ministres.
La Rdc attend la contribution de la communauté internationale
La Belgique, Etat souverain, peut prendre toute décision qu’elle juge nécessaire dans le sens de ses intérêts. Mais à ce jour, la Rdc qui s’est déjà dotée d’un calendrier électoral qui prévoit l’organisation des scrutins combinés présidentielle, législatifs et provinciaux le 23 décembre 2018, a besoin de la contribution de ses partenaires extérieurs. Contributions sans lesquelles l’organisation des élections à la date indiquée sera utopique.
La meilleure façon pour pousser les officiels congolais à respecter l’Accord de la Saint-Sylvestre, c’est de rendre disponibles les moyens nécessaires qui font encore défaut. Et ce, parce que seuls les moyens financiers peuvent couper tout prétexte à ceux qui ne veulent pas de l’organisation des élections à la date indiquée par la CENI. En plus, l’Accord de la Saint-Sylvestre prévoyait un tripartite pour décider de la suite à donner au processus électoral. C’est ce qui a été fait. Le Gouvernement devra continuer à expliquer à ses interlocuteurs qui doivent se rassurer de sa bonne foi à conduire ce bateau à bon port, c’est-à-dire, jusqu’à’ l’organisation des élections.
(JMNK)