L’engorgement des chaussées aux heures de pointe n’est pas une réalité méconnue des autorités. Les difficultés relatives au transport en commun ont été, certes jugulées du fait notamment du lancement des bus « Transco » et « Esprit de vie ». A ce jour, les travaux amorcés et mis en stand-by sur l’avenue Kikwit méritent que les autorités s’y penchent utilement voire impérativement. Cette avenue non asphaltée, part de l’entrée principale de la concession de la Foire internationale de Kinshasa (Fikin), jusqu’à Elengesa, aux frontières des communes de Kalamu et de Ngiri Ngiri. Là, elle fait jonction avec l’avenue Kasa-Vubu qui longe jusqu’à Bandalungwa-Tshibangu (en ligne droite). A ce niveau, le tracé penche légèrement à gauche, pour aboutir à Kintambo- Hôpital.
Comme on le comprend, l’avenue Kikwit relie de ce fait, et non hasardeusement six communes en ligne droite : Lemba, Limete, Kalamu, Ngaba, Makala, NgiriNgiri. La réhabilitation de l’avenue, au dire des observateurs de la circulation routière à Kinshasa, n’est pas simplement un vœu, mais une œuvre raisonnée qu’exige le désengorgement des chaussées de Kinshasa. Pour l’heure, il est des routes à vocation urbaine qui cèdent à la dégradation. C’est le cas de l’avenue By Pass (entre le rond-point Ngaba et l’arrêt courant à Mont Ngafula, des avenues Kasaï et Luambo Makiadi (ex Bokassa) qui sont parallèles, et celle du Commerce.
L’avenue de l’Université, célèbre pour son étroitesse et ses nids de poule, nécessite une attention soutenue des décideurs, car cette route de grand trafic sert de colonne vertébrale entre les quartiers qui ont en commun le rond-point Ngaba pour carrefour et le centre-ville : Lemba (quartiers Kindele, Livulu, Mbanza-Lemba, Righini, Salongo, Université de Kinshasa), les quartiers de Kalamu, Makala, Mont Ngafula et Ngaba. Mais les embouteillages aux heures de pointe : entre 7heures et 9heures pour l’avant-midi, et entre 17heures et 20heures pour le soir, désavantagent la circulation routière. La jonction entre l’avenue Kianza et celle de l’Université offre journellement et aux heures indiquées, le triste spectacle de bouchons. Ceci laisse comprendre que le lancement de nouveaux bus a beau être une réponse à un besoin social, mais l’état de la circulation routière à Kinshasa dans le contexte de la Révolution de la modernité appelle un véritable curage.
Quand la destruction du réseau routier kinois dérange
Il est un principe qu’aucune ville ne peut se prévaloir d’une société de transport urbain compétitif, si elle (la ville) ne peut en amont, se prémunir d’un réseau routier viable. C’est, en fait, ce qu’avait compris le concepteur du macroprogramme de la révolution de la modernité. Pour l’heure, en effet, il revient aux animateurs d’institutions d’intérioriser la vision du Chef et de la défendre. C’est alors qu’ils pourront convaincre d’être pour le Chef, contrairement à d’autres qui sont avec le Chef mais pour leurs intérêts dissimulés.
Africa News, un tri-hebdo local a ressorti le calvaire des habitants de Makala, Ngiri Ngiri et ceux du quartier Kimbangu dans la commune de Kalamu, suite à « l’état piteux de la route Elengesa, une route qui se détériore davantage… Une situation qui pousse notamment les chauffeurs de taxis à éviter cet itinéraire, rendant le transport en commun difficile et rarissime, dans ce coin de la capitale congolaise », a décrit le journal dans sa parution du mercredi 19 août 2015.
Après l’espoir suscité par l’intervention de la main-d’œuvre chinoise, dans le cadre du programme de la réhabilitation et la modernisation des chaussées, il s’observe que celles de Kinshasa ne rassurent plus. Des véhicules ont déserté la jonction des avenues Commerce et Luambo Makiadi (ex Bokassa), où les eaux stagnantes empêchent au conducteur de se faire une idée sur le creux de la chaussée où il place les pneus. La dégradation est le maître-mot sur les artères de grande circulation, à l’instar de l’avenue Luambo Makiadi, principale voie d’entrée au marché central. Des plaintes sont enregistrées de part et d’autres, d’un coin à l’autre de la capitale, au sujet des routes. L’avenue Kianza dans la commune de Ngaba a perdu de son asphalte. L’avenue de l’Université est défigurée, de même que l’avenue Victoire et même celle du Commerce, au centre-ville. Cette situation revêt une ampleur particulière, en un temps où le taux de circulation de véhicules et de piétons a galopé à Kinshasa. La voie routière reliant le site de l’université de Kinshasa au quartier Kimwenza nécessite réhabilitation, de même que partant de l’entrée N’Djili à N’Djili-Kikimi (ex N’Djili Brasserie), en passant par l’ex Centre congolais de maraîchers et fermiers (Cecomaf).
Le changement de mentalités, préalable nécessaire à la cohésion nationale
Octobre 2013, les lampions se sont éteints sur les assises des Concertations nationales. Dans son discours devant le congrès, en effet, Joseph Kabila (dont une citation suit), a démontré que la cohésion nationale sans un repentir sincère, voire une métamorphose individuelle et collective, n’est qu’un vœu pieu. Aussi appelle-t-il les Congolais de tous bords à la régénération, en vue d’assumer avec responsabilité ce nouveau virage.
« Grâce aux Concertations nationales, demain sera différent d’aujourd’hui. L’émergence de la RD Congo exige en effet, que chacun s’engage et que, là où il sert la République, il s’améliore. Par- delà la mobilisation générale, c’est donc à un changement profond que nous sommes individuellement et collectivement appelés. Changement de mentalités, de méthodes et de comportement. Pour mettre fin aux conflits sous toutes ses formes, poursuivre la reconstruction du pays et conforter la perspective d’un Congo fort, uni et prospère, il nous faut donc plus d’éthique et de sens du bien public, il nous faut plus de participation et de consensus, tout en respectant les textes fondamentaux de tout exercice démocratique. Il nous faut plus de solidarité dans l’effort et dans le partage des dividendes, bref, il nous faut davantage de cohésion nationale » (fin de citation).
(Payne)