A en croire la liste des contraintes externes liées à la mise en œuvre du calendrier électoral 2017-2018, le Gouvernement de la République devait, le 26 mars 2018, publier et mettre à la disposition de la CENI la liste actualisée de partis et regroupements politiques agréés.
Aujourd’hui, c’est chose faite, parce que le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité, Henry Mova Sakanyi a remis officiellement au Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nanga a, en présence du Vice-ministre de l’Intérieur, du Secrétaire général chargé des partis politiques, ainsi que des membres de l’Assemblée plénière de la CENI, la liste actualisée de Partis et Regroupements politiques légalement reconnus en République Démocratique du Congo. C’était au cours d’une cérémonie brève mais hautement symbolique.
Cette liste reprend les partis et regroupements politiques devant participer à la conquête et à l’exercice démocratique du pouvoir aux prochaines élections. Ce geste fort du Gouvernement de la République témoigne de son engagement à accompagner le processus électoral et surtout de se conformer au calendrier électoral rendu public par la CENI, le 05 novembre 2017.
C’est l’occasion d’en appeler aux acteurs politiques de commencer à préparer les listes de leurs candidats, à préparer comment ils vont se déployer, parce que les candidatures vont se faire au niveau des circonscriptions conformément à la loi. Le temps n’est plus à la distraction, maintenant que le Gouvernement de la République a pris l’option de financer les élections sur fonds propres. Plus question d’attendre l’argent de partenaires extérieurs, ni de promesses mirobolantes et dont la réalisation n’est pas assurée.
Le Vice-Premier ministre a profité de son passage au siège de la CENI pour visiter la salle Abbé Apollinaire Malumalu où se réalise le contrôle qualité de deux-cents (200) machines à voter récemment réceptionnées par la CENI et la salle du Centre national de traitement où s’effectuent les opérations de traitement qualitatif du fichier électoral.
A l’issue de cette brève cérémonie, le ministre de l’Intérieur a indiqué que ce geste témoigne de la marche vers les élections. Cette marche qui est, d’après lui, dans une phase de non-retour. «Aujourd’hui, nous avons posé un acte de foi pour démontrer aux yeux de la communauté nationale et des partenaires que pour nous, le processus électoral est inéluctable. Nous sommes entrés dans une phase de non-retour. A partir d’aujourd’hui, on connait la composition des équipes qui vont concourir à la réalisation de la volonté populaire de se choisir ses dirigeants.
A partir de ce moment, nous avons eu la bonne nouvelle que le gouvernement avait bouclé le montage du financement des élections. C’est un acte de souveraineté qui a été posé lors de la réunion interinstitutionnelle. Aujourd’hui, techniquement nous sommes à mesure de dire que ces élections, plus personne ne peut en arrêter la marche. Il n’y a plus à perdre du temps », a-t-il dit.
Le ministre de l’intérieur affirme qu’à son niveau, un effort d’inclusivité a été fait et les problèmes persistants seront traités par les cours et tribunaux. « Nous n’avons pas de juridiction sur la police de ce que les partis doivent avoir comme loi interne. Ceux qui ne se sont pas mis d’accord, une médiation a été menée par le CNSA. On a trouvé parfois des ententes qui ont permis que les listes ne soient pas en contribution. Mais ceux qui ne se sont pas mis d’accord, parce que la volonté de ceux qui ont négocié l’accord de la CENCO était que les élections soient inclusives, nous avons dû aligner tout le monde.
Au peuple d’en décider. La CENI a certainement un travail à faire pour constater ceux qui ne sont pas dans la réglementation rigoureuse. Mais nous avons fait notre part. Si jamais des dissensions persistent, il y a des instances comme les cours et tribunaux. Ce qui a été fait, enveloppe l’ensemble de la scène politique de sorte que personne ne soit déjà écarté du fait des problèmes qu’il aurait eus au sein de son parti. Quitte à ce que les autres instances jouent leurs partitions », a-t-il dit à la fin de son entretien avec Corneille Nangaa, président de la CENI.
Le temps est à la compétition électorale
Pour rappel, le 21 mars dernier lors de son Assemblée plénière, le CNSA avait enfin tranché, à l’issue d’un travail mené avec le concours du ministère de l’Intérieur. Car à partir d’aujourd’hui, la question du dédoublement des partis politiques en RDC a désormais trouvé sa solution conformément à l’Accord et grâce à la bonne volonté des uns et des autres. De cette délibération, quelques décisions sont à retenir : José Endundo conserve le PDS et le ministre Liyota s’engage à créer un autre parti politique. Pierre Lumbi est obligé de créer un autre parti et de laisser le MSR au profit de M. Rubota, parce n’ayant produit aucun document.
De même, Kyungu wa Kumwanza conserve l’UNAFEC, pendant que le ministre Ilunga Leu doit créer un autre parti politique, les Fédéralistes. Le vice-ministre Agée Matembo accepte de laisser l’UNADEF à l’honorable Mwando et de créer l’UNADEC… Dans cet ordre d’idées, le CNSA demande au Ministère de l’Intérieur et Sécurité de traiter avec célérité les dossiers de nouveaux partis tels qu’évoqués ci-haut. Ainsi, le CNSA souhaite une concertation urgente avec conjointement le Ministère de l’Intérieur et la CENI en vue de trouver un compromis concernant les délais de transmission des listes des partis politiques à la CENI. S’agissant des autres partis politiques dédoublés dont les cas ont été ultérieurement portés à la connaissance du CNSA à savoir, ACO, UDPS, M17, NBP, leurs desiderata seront examinés dans les 48 heures.
A ce jour, il est permis de constater qu’une solution n’a pas été trouvée en ce qui concerne les partis politiques ci-haut cités. Vu que le nombre de partis et regroupements politiques n’a pas été dévoilé, il est donc à ce stade difficile de savoir qui est là et qui n’est pas là. Mais au regard du travail déjà abattu en amont par le CNSA, les partis et regroupements qui ont été retenus n’ont pas à s’en faire. Pour d’autres, de l’avis de Mova Sakanyi, ne pourront que recourir à la justice pour tenter d’obtenir gain de cause. Même s’ils recouraient à la justice, ils risquent de se pointer largement en retard avec une décision judiciaire. Ce qui risque une fois de plus de retarder la machine électorale, qui a déjà pris de l’allure.
(JMNK)