L’ancien patron de « Les Grands Maquisards », à cheval entre fin décennie soixante et début décennie soixante-dix, recruté plus tard dans le Tout Puissant OK Jazz de feu le Grand maître Franco Luambo Makiadi, Daniel Ntesa Nzitani dit Dalients, a été l’auteur de « Muzi », dans la première moitié de la décennie quatre-vingt (1983). A l’instar de feu son cousin Kiese Diambu (un équipier de l’Afrisa international de feu Pascal Tabu dit Tabu Ley), Dalients a été un ténor de grande classe, prolixe en termes des compositions et fort entreprenant. Dans « Les Grands Maquisards », il a convaincu le grand public avec plus d’un titre de grande facture, dont notamment Jéria, Kelia, Maria Mboka…
Chanteur de charme et faisant l’éloge de l’amour dans ses tubes, Daniel Ntesa Nzitani savait rassurer les jeunes fans et remonter les nostalgiques. Aussi n’a-t-il pas manqué d’adeptes dans son genre : Kiambukuta Josky, Wuta Mayi, Matolu Daudet Papy Tex, Kofi Olomide, JB Mpiana, Nkumu Manda Chante, etc. Il nous revient qu’il y a peu, ce dernier a immortalisé le chanteur Ntesa Dalients du Tout Puissant O.K Jazz et les Grands maquisards à travers un concert fort réussi : « Manda Chante (chante) Ntesa Dalients ».
Dans « Muzi » dont le texte suit et qui avait été primée en son temps dans le palmarès de meilleures réalisations artistiques, l’auteur exprime sa passion pour la personne aimée. « Mwan’ango kitoko atonda boboto e » (traduire : celle-là est belle et remplie de tendresse). Et cela le pousse à se prononcer en faveur d’une cohabitation maritale. «Je ne suis pas le premier à m’affirmer polygame », parie l’auteur, pour gagner son amour.
Texte de la chanson
Ngai nabeli nabeli bolingoo mama, ngai nalangwe mama o lamulu e ngai nalapaki nday i o, mokolo tozwanaki, nakozwa lisusu te ba crise ya l’amour, na prêter serment epayi ya maman. Bolingo nazwi ye nde mobesu, mwan’ango kitoko a tonda boboto e, ngai nalula lisusu nani o maman, Masamba ngai lelo nasumuki, likolo ya Muzi Mwana ngoo nalinga, tala na bomwana a tobelaki mayanzi na misapi ya Makolo, leleo liyanzi ekoti ngai na motema ee, Muzi mama a tuna oyo babela mayanzi, bayebisa yo ndenge esalaka mokusa e, Muzi, ngai na boyi mbeli ya monganga e, liyanzi na motema esengi Muzi olongola mama a.
Muzi e, na kolemba yo te mama, o Muzi e mama
Muzi e, ata nabala mama, o Muzi e Mama
O Muzi o Muzi Muzi mama, Muzi e mama talanga na misu ya l’amour, O Muzi e mama nga na boyi mbeli ya dokotolo, y’okobanga nini, y’okobanga nini yo Muzi, ngai te moto’a liboso, nalingi bato mibale Muzi, tuna mam na yo Muzi a kopesa nga raison, Muzi mama, O Muzi o Muzi Muzi maman
Traduction
Je suis malade d’amour, maman, ivre d’amour. Pourtant, j’avais juré, dès le premier jour, de ne plus jamais connaître de crise d’amour. J’ai pour cela prêté serment auprès de ma tendre mère. Mon amour, je l’ai acquis nouvellement. De quelle autre femme tomberais-je amoureux ? Puisque celle-là est belle et remplie de tendresse. Masamba, si je suis à ce jour tombé dans le péché, eh bien, c’est à cause de Muzi, celle que j’aime tant. Enfants, nous avions souffert des chics (entendez : insecte épidémique saisonnière en zone tropicale, attaquant généralement des enfants au bout des orteils).
A ce jour, je souffre des chics, non pas au bout des orteils, mais dans mon cœur. Muzi maman, demande à quiconque a souffert des chics dans son enfance, il te dira comment cela chatouille donc. Quant à moi, Muzi, je récuse le bistouri (d’un chirurgien). Car les chics dont je souffre dans mon cœur exige ta présence à toi, Muzi maman a.
Refrain : Muzi e, jamais je ne prendrai distance de toi, o Muzi e maman, Muzi e, quand bien même je serais marié. o Muzi e maman.
O Muzi o Muzi Muzi maman, Muzi e maman regarde-moi avec des yeux d’amour, O Muzi e maman, puisque moi je récuse le bistouri du chirurgien, Muzi e, souris-moi, Muzi. Que crains-tu, que crains-tu Muzi, je ne suis pas le premier à m’affirmer polygame. Pose la question à ta mère, elle me donnera raison à ce sujet. O Muzi o Muzi Muzi maman.
(Payne)