Il n’y a plus de doute que les élections présidentielle, législatives, provinciales, municipales et locales seront réellement organisées en République démocratique du Congo. C’est dans cette ligne de compte que le calendrier électoral réaliste a été publié le 05 novembre dernier à Kinshasa. Ce calendrier, loin d’être un chapelet de bonnes intentions, prévoit de manière claire les principales dates qui doivent être prises en considération. En effet, du 03 novembre 2017 au 31 janvier 2018, il est prévue la finalisation de l’identification des électeurs dans les derniers centres d’inscription du Kasaï, Kasaï Central, Luilu et Kamiji ; du 01 juillet 2018 au 28 septembre 2018 : enrôlement des Congolais de l’étranger ; le 8 mai 2018 : promulgation de la loi sur la répartition des sièges ; 23 juin 2018 : convocation de l’électorat : dimanche 23 décembre 2018 : jour des scrutins directs combinés présidentielle, législatives nationales et provinciales et le 12 janvier 2018 : prestation de serment du président élu. Le calendrier, pour être réalisé, exige de part et d’autre que les efforts soient consentis. Si le Gouvernement de la République doit actualiser le plan de décaissement des fonds pour l’organisation des opérations électorales présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales, il doit aussi respecter l’exécution du plan de décaissement des fonds : mise à la disposition de la CENI des fonds suivant le planning financier mensuel arrêté. De son côté, la communauté internationale à travers la Monusco devra procéder à l’élaboration d’un plan de mise à disposition des moyens pour l’appui logistique à l’organisation des opérations électorales présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales.
C’est au regard de tout ce tableau, que le Congrès National Congolais (CNC), parti cher au député national Pius Muabilu Mbayu Mukala, a publié hier une déclaration politique, dans laquelle elle prend acte de cette volonté manifeste de la CENI de conduire le peuple congolais aux élections. A travers son porte-parole Harold Badibanga, le Congrès national congolais recommande à la Communauté internationale d’accompagner réellement la République démocratique du Congo dans le processus électoral et d’arrêter avec des promesses fallacieuses non réalisées de 2006 et de 2011. A ce sujet, force est de souligner qu’en 2006, l’appui de la Communauté internationale était très importante (appui logistique avec 108 avions, bateaux, véhicules,… et appui financier considérable, soit 90% du budget). Mais à ce jour, la CENI ne dispose pas encore de soutien considérable et l’appui des Etats-Unis d’Amérique par exemple, est alloué aux Ong qu’au plutôt qu’au processus électoral. Voilà qui a poussé le Gouvernement de la République à prendre en charge en grande partie l’opération de la révision du fichier électoral. Si l’on veut faire vite, ou diminuer les délais comme une partie de la classe politique le propose, alors il faut rassurer la CENI de tous les moyens dont elle a besoin afin que le calendrier ne puisse plus souffrir comme les précédents.
Le Gouvernement de la République, à travers le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende Omalanga a affirmé, dans un point de presse tenu le 08 novembre courant à Kinshasa, que le Gouvernement fera sa part, avant de rappeler que si ce processus a pu démarrer, si aujourd’hui l’on a pu afficher cet exploit que constitue le fait que sur les 45 millions à enregistrer, déjà 43 ont été enregistrés, c’est grâce à l’apport du Gouvernement et peut-être de la Monusco. A l’en croire, l’apport essentiel est venu du Gouvernement et il va continuer à le faire. Un exercice qui n’est pas du tout facile, surtout qu’il faut sacrifier beaucoup de programmes sociaux, beaucoup de frais de fonctionnement du gouvernement, etc. « C’est aussi le moment et l’opportunité pour ceux de nos partenaires extérieurs de bonne foi (il en existe) qui auraient eu à douter à un moment ou à un autre de la volonté des institutions nationales congolaises de rendre possible la tenue des élections et qui ont pour cela conditionné leur accompagnement à la publication d’un calendrier électoral, de démontrer désormais que leur solidarité maintes fois déclarée avec la République Démocratique du Congo n’est pas factice ni intéressée ou conditionnée par l’abandon par notre peuple de tout ou partie de sa souveraineté. La feuille de route assortie des contraintes objectives que la CENI a livrée à l’opinion dimanche soir, a besoin d’un accompagnement sans faux-fuyants de toutes les parties prenantes », a-t-il indiqué dans sa communication.
Jean-Marie Nkambua
Ci-dessous la déclaration politique du CNC :
DECLARATION POLITIQUE DU CONGRES NATIONAL CONGOLAIS « CNC »
Le Congrès national congolais « CNC » a appris avec satisfaction la publication du calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante « CENI » et prend acte de cette volonté manifeste de la CENI de conduire le peuple congolais aux élections.
Soucieux d’un processus électoral crédible, transparent et apaisé;
Conscient du fait qu’un processus électoral réussi est le fruit de la symbiose des efforts de toutes les parties prenantes à ce processus.
Tout en soutenant la CENI, le Congrès National Congolais « CNC » invite:
- L’Assemblée Nationale à disponibiliser dans la célérité les lois relatives au processus électoral, base juridique sine qua non pour permettre à la CENI de faire son travail;
- Au Gouvernement de la République de prioriser les besoins de la CENI et’ de financer le processus électoral au seuil attendu;
- A la Communauté Internationale d’accompagner réellement la RDC dans le processus électoral et d’Arrêter avec des promesses fallacieuses non réalisées de 2006 et de 2011 ;
Le Congrès national congolais « CNC» invite le peuple congolais tout entier et particulièrement ses militants et militantes à s’approprier le processus électoral et de faire échec aux professionnels du chao qui prônent le désordre et qui ne sont pas prêts à affronter le souverain primaire par voie des urnes, seul moyen légal et légitime d’accession au pouvoir en République Démocratique du Congo.
Fait à Kinshasa, le 09 novembre 2017.
Pour le Congrès national congolais « CNC »
Harold BADIBANGA