Emmanuel Ramazani Shadary, Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité a présidé hier à Kasapa/Lubumbashi, la cérémonie de clôture de la formation de 613 policiers dont 217 policiers du Haut Katanga, ayant bénéficié de la formation en police de proximité et 396 policiers du Lualaba, ayant bénéficié de la formation initiale. C’était en présence de deux Gouverneurs du Haut Katanga, Célestin Pande et du Lualaba, Richard Mujej Mangenz Mans, du Directeur Général des Écoles de formation de la Pnc, le Commissaire Divisionnaire Célestin Kanyama, des autorités politiques et administratives de la province et du chef du bureau de la Monusco Haut Katanga. Au total 613 policiers ont été formés dans le Centre de Kasapa créé en 1951.
Pour le Directeur du Centre de Kasapa, la formation a porté sur les modules juridiques, proximité et maintien de l’ordre avec un accent sur le respect des droits de l’homme. Célestin Kanyama, Directeur Général des Écoles de formation de la Police nationale congolaise a insisté sur l’apolitisme de la police, la loyauté, le patriotisme, ainsi que la discipline. Dans son discours de clôture de ces deux formations, le VPM Ramazani Shadary a rendu un vibrant hommage au chef de l’Etat, Joseph Kabila, pour son implication dans la réforme de la police qui passe par la formation. Cette formation désormais, a-t-il annoncé, sera d’abord militaire (apprentissage du maniement des armes). Car, beaucoup de policiers ont fait preuve d’amateurisme faute de formation de base.
« Le 26 juin 2017, le président de la République Joseph Kabila Kabange m’avais chargé de participer personnellement à l’ouverture de la session de formation des éléments anti-émeute, de la garnison de Kinshasa à Kasangulu. Aujourd’hui, me voici ce jour devant vous dans la ville de Lubumbashi sur son instruction pour présider non pas le début de formation, mais la fin de deux sessions de formation pour une police républicaine, professionnelle et moderne. Et d’avoir résolument engagé le processus de la formation de la police et d’impulser ainsi cette transformation à travers un vaste programme de recrutement et de formation en suite », indique-t-il, avant de préciser que nul n’ignore en effet que la formation constitue un volet central de la réforme, car c’est par la formation que commencent la professionnalisation, la modification mentale, et le modelage du comportement du policier.
Fier du résultat obtenu
Ayant suivi les exposés sur le travail accompli au cours des sessions dont sortent aujourd’hui les deux promotions, Emmanuel Ramazani Shadary estime qu’il a pu se rendre compte de l’exigence d’une bonne formation. Il y a d’abord les infrastructures qui ont permis d’accueillir les apprenants, il y a ensuite le programme d’enseignement, et enfin la qualité des formateurs et le profile des apprenants eux-mêmes. « Avec le précieux concours des partenaires qui nous ont apporté un appui technique fort appréciable, mais aussi un appui financier substantiel, nous avons pu obtenir le résultat dont nous sommes fier ce jour et que notre population appréciera bientôt à sa juste mesure », martèle-t-il, tout en saluant sincèrement l’Organisation internationale pour les migrations qui accompagne la Police depuis plusieurs années, et qui a aidé à mobiliser l’apport financier du Gouvernement américain.
A l’en croire, point n’est donc besoin de rappeler que nous croyons à la coopération policière, car la criminalité est un défi qui doit être éradiquée qu’avec la conjugaison des efforts de toutes les polices du monde. Voilà pourquoi il aimerait cependant dire que le président Joseph Kabila tient à inverser les tendances en matière de formation. Au lieu de privilégier l’expatriation scolaire ou académique, il veut que le policier soit bien formé chez lui. Et les partenaires qui ont des ressources à mettre à la disposition du Gouvernement, ils peuvent soutenir cette formation dans les écoles, ce qui exclut des programmes complémentaires auprès des institutions spécialisées à l’étranger.
Le modèle Muyej
Ramazani Shadary a félicité le Gouverneur du Lualaba pour l’initiative de former les policiers, même si ceux-ci accompliront leur mission sur le plan national. Ce, avant d’exhorter les autres Gouverneurs à suivre cet exemple. Le numéro 1 de l’Intérieur qui fait de la formation des policiers son cheval de bataille, a plaidé pour une police républicaine et professionnelle.
« Le Lualaba a bien capté le message du président de la République, Joseph Kabila Kabange. C’est pourquoi elle a apporté sa pierre à la formation d’une nouvelle police qui soit républicaine, professionnelle et moderne. J’aimerai, au nom du Gouvernement, remercier le Gouvernement provincial du Lualaba, à travers son gouverneur, M. Richard Muyej Mangez et encourager tous les autres gouverneurs à prendre ces genres d’initiatives », explique-t-il, avant de prévenir que si la police est nationale, elle est mise à disposition des autorités territoriales et mérite d’être soutenue par elle.
Et de révéler qu’il n’a cessé de rappeler aux gouverneurs de provinces et aux Assemblées provinciales, de toujours prévoir des crédits pour la couverture sécuritaire. L’apport logistique considérable fourni par M. Richard Muyej, a permis de couvrir les charges liées aux opérations de recrutement et à l’organisation de la session proprement dite. Cependant, il ne s’imagine nullement qu’il serait devenu propriétaire des éléments formés. Car il sait mieux que quiconque comment seront utilisés ces hommes et ces femmes. Et si chaque province fait comme lui, nous disposerons en très peu de temps d’une nouvelle génération des policiers qui seront brassés et qui vont travailler à leur aise à travers tous le territoire national. Soulignons que des cadeaux et prix du chef de l’Etat, du VPM lui-même et de deux Gouverneurs ont été respectivement remis aux lauréats du Haut Katanga et su Lualaba, avant la signature du livre d’or du Centre de formation de Kasapa par le patron de la territoriale.
La Police n’est pas un dépotoir
Dans son discours, Emmanuel Ramazani Shadary a rappelé qu’il n’y a pas longtemps, les ordonnances de mise à la retraite de certains officiers de la Police nationale congolaise ont été rendues publiques. « Ce départ nous interpelle, dans la mesure où on connait un retard dans la formation. Nous devons nous atteler à renforcer la formation pour au moins la consolidation de savoir qu’ils ont laissé une progéniture saine », explique-t-il. Voilà qui l’a permis d’adresser ses sincères félicitations aux lauréats de ce jour, qui ont renoncé aux voies de la facilité pour embrasser une carrière fort exigence. « On ne devient pas policier pour s’amuser, pour s’offrir les loisirs et ne devient pas policier qui le veut. La nation est fière de vous. Vous avez pu éprouver, il vous fallait de l’abnégation sur le plan morale, et de l’endurance sur le plan physique.
Par ces temps où nous connaissons des troubles à l’ordre public, explique-t-il, des cas préoccupants de criminalités urbaines, des manifestations violences du terrorisme, une flambée d’inconduite des automobiles, la nouvelle génération tient à relever le défi de la lutte sans merci contre la délinquance. Voilà le véritable sens de notre engagement pour la patrie. La police n’est pas un dépotoir … « J’ai confiance en vos formateurs et ce travail a déjà été réalisé. Vous devez défendre les couleurs du pays, l’honneur de vos formateurs pour mériter d’avantage la confiance de vos chefs et l’amour du peuple. Le policier doit demeurer un patriote qui lutte pour assurer la sécurité en mettant hors d’état de nuire les inciviques et les malfaiteurs ».
(JMNK)