Que devrait être la réponse d’un Etat responsable face à une menace venant d’un groupuscule, armé jusqu’aux dents et se dissimulant derrière les hommes en soutane pour tuer des innocents par surprise, puis retourner malicieusement et sans état d’âmes ces pertes en vie humaine en leur faveur ? Qui, après les révélations de Jean-Marc Kabund A Kabund sur la mafia qui plombe le sérieux des marches du CLC, oserait reprocher au gouvernement congolais de protéger ses paisibles citoyens, en garantissant l’ordre public ce week-end? Qui voudrait replonger le pays dans la dictature, en inventant tout et n’importe quel mensonge pour éviter les élections et prendre le pouvoir par la force? Sur toutes ces questions, la position du CLC est pour le moins très ambiguë.
Le fameux Comité Laïc de Coordination « CLC » annonce une prochaine tentative d’insurrection pour le 25 février en cours. Comme à son habitude, le CLC se place dans une posture de défis. D’ores et déjà, ces apprentis putschistes annoncent qu’ils ne respecteront pas les règles régissant l’organisation des manifestations publiques en République Démocratique du Congo.
Mieux vaut prévenir que guérir, nous apprend la sagesse. C’est donc dès aujourd’hui qu’il faut se poser la question de la responsabilité tant civile que pénale des dégâts que ne manqueront pas de provoquer les troubles intentionnellement organisés par le CLC.
La série de morts enregistrés dans notre pays, à la fin de l’année dernière et au début de la présente, ne semble inciter ce groupe dit «Comité Laïc de Coordination » ni à prendre conscience de la nécessité de respecter les lois du pays, ni faire de la politique sans provoquer des morts inutiles.
Combien de morts faudra-t-il pour faire comprendre, à Messieurs Ndaywel, Nlandu et Okana ainsi que Madame Kandolo et leurs viennent ensuite, que l’on peut arriver au pouvoir sans forcément contraindre les éléments de la sécurité à défendre l’ordre public par la force ?
Une organisation troublante
Ce qui caractérise la situation politique congolaise, c’est l’aspect hétéroclite des forces négatives qui s’attaquent aux autorités légitimes. En République Démocratique du Congo, voulant combler les défaillances de l’opposition politique, certains hommes d’église se sont convaincus de se substituer aux opposants et de descendre ainsi directement dans une arène où la valeur dominante n’est ni la morale ni la modération. Pour opérer cette mutation, quelques évêques ont discrètement, puis publiquement conduit un groupe de laïcs, lié par ailleurs à des politiciens véreux, à créer le Comité Laïc de Coordination « CLC». Quelle n’a pas été la surprise des téléspectateurs d’entendre M. Kabund, Secrétaire Général de l’UDPS « aile-Limete », revendiquer les 50% de participation dans l’organisation des manifestations qui ont abouti à des morts. Cet aveu étale ainsi à la face du monde la démonstration que les opérations maquillées de pacifisme par le CLC n’étaient rien moins que des tentatives d’insurrection. Ainsi, pour exécuter ce coup d’Etat, la démocratie congolaise fait face à des attaques perpétrées par un regroupement insolite composé d’une in fine partie de croyants catholiques, de quelques militants de l’UDPS, mais essentiellement des Kuluna et autres voyous que manipule le CLC et le parti de Félix Tshisekedi. Nous sommes très loin de la non-violence.
Un mensonge systématique
Le Comité Laïc de Coordination s’illustre, depuis un certain temps, dans la défense d’une interprétation particulièrement mensongère de l’Accord de la Saint Sylvestre (31 décembre 2016), alors même qu’il n’en était pas partie prenante. A y regarder de plus près, derrière ce comité, se profile des politiciens dont le seul objectif est de provoquer des troubles pour ramasser le pouvoir par la rue. Ce groupe se montre particulièrement habile dans la manipulation de certains évêques qu’ils ont convaincu d’abandonner leur rôle naturel de conciliateur. Beaucoup de ces prélats ont délaissé leur rôle pour se jeter dans l’arène impitoyable de la politique. Depuis, nombre de nos cardinaux et évêques s’éparpillent et se perdent dans des actions étrangères à leur mission d’unificateurs et pacificateurs des âmes.
Délaissant cette mission apostolique, jusqu’à supprimer des messes liturgiquement fixées et, de connivence avec des politiciens dont chacun connaît le profond ancrage dans les antivaleurs, ces évêques se lancent dans les activités éloignées de l’évangile de paix et d’amour. Etonnamment, nos bergers participent, sans le moindre scrupule, à des stratégies basées sur le mensonge et la violence dont on sait par avance qu’elle conduira à des pertes en vies humaines. Cette situation a été confirmée par les déclarations sans équivoques du Secrétaire Général de l’UDPS en réponse à une question de la journaliste Sylvie Bongo. C’est ce contexte qui explique les morts et blessés de la capitale congolaise, les 31 décembre 2017 et 21 janvier 2018, lors des marches initiées par le désormais célèbre « CLC » (Comité Laïc de Coordination) de l’Archidiocèse de Kinshasa. Connaissant les méthodes violentes de l’UDPS « aile-limete », allons-nous toléré qu’il y ait encore des morts le 25 février ?
Des méthodes à dénoncer
Aussi diabolique que cela puisse paraître, toutes les fois que ce comité appelle nos populations à manifester soi-disant pacifiquement, les premières lignes sont occupées par des porteurs de chapelets, croix et rameaux pour faire diversion, alors que les lignes de derrière regorgent de porteurs de caillasses et autres armes blanches. Dès la fin de ces insurrections à peine voilées, notre fameux Comité Laïc de Coordination s’empresse de sortir ses calculatrices pour le décompte, toujours mensonger, du nombre de morts et blessés.
Voici d’où vient la violence !
Cette propagande n’a d’ailleurs pas pour but d’informer mais vise plutôt à parfaire une stratégie dont le but ultime est de salir l’image du régime de Kinshasa pour ainsi justifier d’éventuelles interventions étrangères. Il est donc légitime d’accuser le Comité Laïc de Coordination de complicité avec l’extérieur pour mettre notre pays à feu et à sang.
Les Congolais doivent prendre conscience que, instrumentalisé, le Comité Laïc de Coordination agit selon les attentes de ses complices tapis dans des officines localisées à Bruxelles. Cet objectif n’est autre que de déstabiliser, voire de renverser les institutions légalement établies en RDC.
Un comité qui se réfère aux valeurs proprement chrétiennes peut-il mentir avec autant de cynisme ?
Ceux qui organisent ces marches agissent dans l’illégalité la plus absolue, ne respectant jamais ni l’esprit ni la lettre du décret-loi du 29 janvier 1999, relatif à l’organisation des manifestations publiques en RDC. En substance, les organisateurs des manifestations publiques ont obligation de soumettre préalablement, à l’autorité politico-administrative compétente, une demande d’autorisation indiquant le point de départ, le point de chute et l’itinéraire à emprunter. Ces dispositions permettent aux forces de l’ordre de veiller au déroulement régulier et paisible des manifestations. Dès lors qu’une manifestation ne remplit pas cette condition, quelles que soient les arguties mises en scène, elle ne saurait être considérée comme pacifique. Les auteurs d’une telle manifestation sont susceptibles des poursuites pénales.
On ne peut pas refuser d’indiquer clairement le lieu de départ d’une manifestation, l’heure de son démarrage, son itinéraire et son terminus. Chauffer les esprits avec des slogans promettant la violence et par la suite s’étonner que l’Etat, responsable de la sécurité des personnes et de leurs biens, prenne des dispositions nécessaires à la sécurisation de chacun, c’est tricher.
On ne peut non plus, d’un côté, inciter des jeunes gens à caillaisser les forces de l’ordre et, de l’autre, se scandaliser lorsque celles-ci réagissent pour rétablir l’ordre républicain.
Il faut également se poser la question : à qui donc profitent ces morts ?
Il devient maintenant évident que la responsabilité des morts des 31 décembre 2017 et 21 janvier 2018, incombe au CLC, aux évêques qui l’instrumentalisent, au G7 et enfin, redisons-le, aux officines des milieux de la haute finance logées à Bruxelles. Ainsi, il va sans dire que, avec les morts des 31 décembre 2017 et 21 janvier 2018, l’opposition et ses ayants cause se constituent un fonds de commerce. Il suffit, pour s’en convaincre, de réaliser la délectation avec laquelle ils annoncent le nombre de ces morts. Il faut dénoncer cette mauvaise stratégie.
Au moment où le même groupe se prépare à organiser d’autres troubles à la paix et à l’ordre public, pour le 25 février prochain, il est impérieux de dénoncer clairement la responsabilité des organes cités plus-haut. De plus, il faut les mettre en garde sur le fait qu’ils porteront la pleine et entière responsabilité des dégâts humains qui pourraient se produire à la date précitée si, d’aventure, ils tentaient une fois de plus, d’attenter à l’ordre public, avec pour objectif d’imposer la formule anticonstitutionnelle : « Transition Sans Kabila ».
L’Avenir