Toujours déterminées à bouter les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) hors du territoire congolais, les Forces armées de la République qui ont repris du poil de la bête, payent de leur engagement un lourd prix. Ils sont victimes de la guerre asymétrique que mènent ces rebelles des ADF qui n’ont jamais attaqué leur pays d’origine, l’Ouganda. Fait étonnant et qui interpelle les bonnes consciences.
En effet, des sources proches des FARDC, nous apprenons que douze (12) vaillants soldats ont été tués jeudi dernier, au cours d’opérations conjointes menées avec la Monusco. Visiblement, ces rebelles ougandais avec tous les maffieux qui sont derrière eux, sont déterminés à porter un coup dur au processus électoral. Mieux, ils veulent mettre à feu et à sang la ville de Beni et ses environs, afin d’empêcher la tenue des élections combinées (présidentielle, législatives nationales et provinciales).
C’est le sens même de l’évacuation provisoire vers Goma de seize membres du personnel de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un obus ayant touché la villa qu’ils occupaient à Beni, lors des affrontements vendredi soir. Comme conséquence, la lutte contre l’épidémie d’Ebola à Beni, dans l’Est de la République démocratique du Congo, a été suspendue après ces affrontements armés à quelques mètres du Centre des opérations d’urgence et des hôtels où sont logées plusieurs équipes. Et ce, au préjudice des malades. Sinon, quelles peuvent être les conséquences lorsque les malades sont laissées à la merci et n’ont plus personne à leur chevet !
Au même moment, l’on apprend aussi que vendredi soir, les FARDC appuyées par les Casques bleus de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) ont repoussé une nouvelle offensive attribuée au groupe armé ADF “. C’était après plusieurs heures d’affrontements” dans le quartier Boikene, à l’entrée nord de Beni, selon le bulletin quotidien du ministère de la Santé.
Ne pas reculer
Ne pas reculer ni montrer les signes de faiblesse, est la décision la plus courageuse qu’il faut prendre en pareille circonstance par le Gouvernement congolais, qui est déterminé à neutraliser les ADF, et permettre ainsi l’éradication de la pandémie à virus Ebola, et baliser le terrain pour l’organisation des élections transparentes et démocratiques. A ce stade, nombreux sont les observateurs qui veulent en avoir le cœur net sur la réaction du Gouvernement face aux propositions des officiels de l’ONU. Car ceux-ci estiment que pour éradiquer ces terroristes sans foi ni loi, la solution devrait être analysée sous plusieurs angles.
Il s’agit, par exemple, de l’approche régionale qui mettrait à contribution d’autres Etats de la région. Cette solution aura du mal à s’imposer, au regard de la suspicion qui règne dans la région. Mais aussi, certains pays de la région ont toujours eu du mal à remplir leurs obligations volontairement souscrites dans plusieurs accords, notamment celui d’Addis-Abeba pour la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC. Pour rappel, en effet, les signataires de cet accord signé le 24 février 2013 à Addis-Abeba par onze pays de la sous-région des Grands Lacs sous l’égide de l’ONU, s’engagent notamment à n’abriter sur leur territoire aucun mouvement armé … Ces officiels de l’ONU vont jusqu’à préconiser le dialogue avec les terroristes, disant en passant que toutes les pistes de solutions doivent être explorées. A l’Onu, on parle aussi d’une dynamique communautaire, permettant aux communautés de s’impliquer dans la lutte, en donnant des informations utiles aux FARDC et en renonçant de coopérer à quelque titre que ce soit, avec les ennemis de la République.
Plus loin, certains observateurs de la scène politique congolaise voudraient savoir pourquoi ne pas impliquer l’armée américaine, présente dans la région et bien équipée, pour lutter contre l’Armée de résistance du seigneur (LRA) et dont le leader semble être affaibli. Peut-être que le pays de Donald Trump n’aurait pas une appréciation objective du rapprochement Rdc et Russie ! Mais à l’instant, il est plus préférable qu’un débat soit tenu pour maximiser les chances de son côté, en mettant un terme à cette barbarie surannée.
Une riposte conjointe entre FARDC et Monusco
En réponse aux attaques répétées contre la population civile de la région de Beni, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) ont planifié conjointement une série d’offensives contre les Forces démocratiques alliées (ADF). Ces opérations, lancées le 13 novembre 2018, ont pour but d’interrompre les activités de ce groupe armé.
Dans le cadre de cette initiative d’envergure, les FARDC et la MONUSCO ont localisé et attaqué des positions clés des ADF. Certaines d’entre elles ont pu être reprises et plusieurs éléments des ADF capturés. Au cours de ces opérations, l’on apprend que les FARDC et la MONUSCO se sont heurtées à une forte résistance de la part des ADF, ce qui a entraîné des pertes dans les rangs conjointement des FARDC et de la MONUSCO.
Leila Zerrougui, la représentante spéciale du Secrétaire général a ajouté que « les meurtres brutaux qui sont perpétrés par les ADF contre les civils doivent cesser. La MONUSCO et les FARDC travaillent ensemble, afin de mettre un terme aux atrocités commises par ce groupe ». Les opérations conjointes entre les FARDC et la MONUSCO se poursuivent, afin de rétablir la paix et la stabilité dans la région de Beni et assurer que la population civile du Nord-Kivu puisse jouir d’un futur à l’abri de la peur.
JMNK