M.Kabila et les perspectives d’avenir
Cet avant-dernier article de la série de trois met en vedette ‘’Joseph Kabila, artisan de la paix et père de la démocratie’’, comme le note si bien l’auteur de la ‘’Situation salariale des fonctionnaires congolais de Kinshasa de 1960 à 2018 », M. Soni, voyant en Raïs un grand visionnaire pour l’émergence imminente de la RDC, le démontre carte sur table dans son étude qui du reste servirait de best-seller économique au régime.
Fière chandelle à J. Kabila
« L’avènement à la magistrature suprême de Joseph Kabila Kabange après l‘assassinat,
le 16 Janvier 2001 de M’zée Laurent-Désiré Kabila, marque un tournant décisif dans l’orientation économique de la Rd Congo. En effet, il libéralise l’activité économique. Cette décision consacre ainsi une libre circulation concomitante de la monnaie nationale et des devises étrangères. Il prend un train de mesures consacrant le libéralisme économique et financier dans lequel évolue aujourd’hui le pays qui a beaucoup progressé sur le plan économique, grâce à la maîtrise du cadre macroéconomique », commence l’auteur.
Et de poursuivre, au plan politique, l’œuvre est immense. Le président de la République réussit à réunifier le pays qui, hier était balkanisé. Sous son leadership incontestable, un accord global et inclusif est signé à Sun city en Afrique du Sud. La paix est gagnée et avec elle, l’intégrité territoriale rétablie. La transition de trois ans s’ouvre dans le pays où les institutions de celle-ci sont mises en place avec tout un arsenal juridique et constitutionnel transitoire. Un système politique unique au monde voit le jour en RDC et s’appuie sur un socle d’un gouvernement (1+4), c’est-à-dire un Président avec 4 Vice-Présidents. Profondément
attaché à l’unité nationale, Kabila Kabange accepte ainsi de partager le pouvoir avec les anciens chefs rebelles congolais. Une nouvelle Constitution soumise au référendum, est promulguée. Les élections libres transparentes et démocratiques, sont organisées pour la toute première fois en RDC en 2006, suivies de celles de 2011 et le troisième cycle électoral se tiendra, ce 23 décembre 2018. Le Chef de l’Etat ne s’y présentera pas. Respectant ainsi la Constitution qui lui interdit un troisième mandat, il pose un acte fort louable et exemplaire en Afrique centrale où les Présidents en fonctions sont coutumiers au tripatouillage de la loi fondamentale.
De nouveaux atouts pour l’émergence de la RDC
De prime abord, la RDC ayant accédé au point d’achèvement de l’initiative PPTE, n’a presque pas de dettes. Elle a donc la capacité de s’endetter sans problème pour son développement. Ensuite, le secteur minier avec le nouveau code minier qui impose 10% aux miniers au lieu de 3 comme auparavant, ajouter à cela la formation des ingénieurs, techniciens, informaticiens, etc. telle que le fait l’actuel Ministre Steve Mbikayi en octroyant les bourses aux étudiants qui embrassent ces formations, comme du reste il y a lieu d’encourager des actes louables tels celui posé par M. Muyej, Gouverneur de Lualaba qui a envoyé une dizaine d’étudiants en Chypre pour ce genre de formation. Et le souhait serait de refaire de l’école technique de Ruwe, une nouvelle pépinière des futurs
ingénieurs congolais comme c’était dans le temps.
C’est aussi le lieu de parler de la résurrection de la Gecamines et la hausse extraordinaire de la
production du cuivre. Avec l’effondrement de triste mémoire de la mine de Kamoto à Kolwezi pendant la 2éme République, la RDC avait disparu de la carte mondiale des producteurs du cuivre avec comme
conséquence la perte de plus de 70 des ressources en devises du pays. Dans cet élan d’effort, la Gécamines tient à reprendre sa place d’antan où elle produisait plus de 400 mille tonnes de cuivre par an.
Grâce à la dynamique imprimée par le Chef de l’Etat Joseph Kabila, à la coopération Sud-Sud, ayant abouti à la conclusion des « contrats chinois dans le cadre de « Cinq chantiers» et à l’arrivée massive de nouveaux investisseurs sur le sol congolais, la RD Congo, produit aujourd’hui par l’entremise des sociétés privées, partenaires de la Gécamines, plus de 1,5 million de tonnes de cuivre et plus d’une dizaine de millier de tonnes de cobalt. Cet effort, selon le ministre des Mines, Martin Kabuelulu, classe désormais la RDC, premier pays producteur africain du cuivre et fait de la ville de Kolwezi, chef-lieu de la nouvelle province du Lualaba, la Capitale mondiale du cobalt.
Avec la production mondiale de 60 du cobalt, la RDC, devenue de ce fait, l’enjeu du monde, comme à l’époque du caoutchouc au 19éme siècle pour la fabrication des pneus, espère ainsi tirer un grand profit de l’utilisation dans le monde du véhicule électrique dont la réalisation exige l’obtention sur le marché international de ce produit minier pour la fabrication des batteries qui seront du reste produites sur place à Kolwezi, augmentant ainsi la valeur ajoutée. Dans cette optique, la RDC va rompre ainsi ses anciennes habitudes qui consistaient à vendre les produits bruts sans valeur ajoutée. Bientôt, la RDC va produire des produits semi-finis et finis à haute valeur ajoutée (batterie électrique, câble électrique, … ).
Le gouvernement de la République, conscient du fait qu’il faut saisir au bond cette opportunité,
a déjà mis en place une loi de sous-traitance pour permettre aux opérateurs miniers congolais et
aux autres nationaux de participer par leurs propres investissements aux efforts de redressement
de l’économie congolaise sans oublier qu’avec le nouveau code minier, on peut s’attendre à l’amélioration sensible des recettes. Des ressources ainsi générées par le secteur minier seront réinvesties dans d’autres secteurs, distributeurs des richesses, tels que l’agriculture et le tourisme, en vue de diversifier l’économie congolaise pour contrecarrer l’instabilité des cours.
Modernisation et rajeunissement de la fonction publique
La fonction publique a toujours été considérée à travers le monde comme étant un véritable moteur du développement. C’est dans ce cadre que le gouvernement a entrepris toute une série des réformes au sein de la fonction publique congolaise pour la rendre plus performante. Il faut citer notamment le contrôle et la maîtrise des effectifs, la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat, la création de l’Ecole nationale d’administration (ENA) ainsi que celle de la caisse nationale de retraite pour des fonctionnaires. Coup de chapeau au ministre Michel Bongongo pour les réformes entreprises.
L’ENA, une des réformes importantes au sein de la Fonction publique, a déjà sorti deux cent quarante diplômés. Pour arriver à ce résultat, l’ENA recrute sur concours des licenciés qui, pendant leur formation, touchent chacun un salaire de 600.000 FC en guise de motivation. A l’issue de leur formation, ils bénéficient d’un salaire de 1.500.000 FC. Présentement, l’ENA qui s’inspire du modèle français qui a fait ses preuves dans ce domaine, est devenue une “voie royale” d’entrée dans l’administration publique en RDC.
Tous ces efforts de modernisation de la fonction publique, visent à éviter tout ce qui s’est produit sous la Deuxième République où l’administration publique était tout simplement un « dépotoir » qui accueillaient des danseurs du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) alors que le vrai agent de l’Etat était clochardisé. S’agissant plus particulièrement de la Caisse nationale de retraite, l’on peut noter que sur 1.300 fonctionnaires, environ 800.000 sont éligibles à la retraite.
Des entreprises d’Etat gérées avec dextéritéUn journal français, Le Figaro du 14 au 15 octobre 2017, salue l’effort d’accroissement des recettes fiscales de la RDC (plus de 10%). Si le pays continue sur cette lancée, l’on peut éventuellement s’attendre à l’augmentation substantielle des salaires des agents et fonctionnaires de l’État, donc du panier de la ménagère.
L’Etat a besoin de dirigeants performants et honnêtes aux commandes de ses entreprises. Les actuels dirigeants de l’OCC qui, en moins de 2 ans de gestion, ont liquidé plusieurs mois d’arriérés des salaires des employés méritent félicitations. Un autre exemple, et non de moindre concerne les dirigeants de la Banque centrale du Congo qui, dans leur responsabilité, ont émis des billets de grosses coupures de 20, 10 et 5 mille francs congolais sans provoquer la moindre inflation sur le marché, d’autant plus que des mesures d’encadrement avaient été prises auparavant par l’autorité monétaire sous la supervision du gouvernement dirigé alors par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo. Cela a balayé ainsi toutes les craintes de Congolais en général et des universitaires en particulier, qui s’attendaient au retour du mauvais souvenir de la 2ème République où l’hyper inflation avait réduit à néant, le quotidien de la population.
(à suivre)
Emmanuel Badibanga