Aux consultations de la Troïka de la SADC, Minaku reste ferme : « C’est illogique de parler d’un autre dialogue »

Le Comité ministériel de l’organe, appelé Troika de la SADC, séjourne en République démocratique du Congo, où elle est venue sensibiliser toutes les parties prenantes à appliquer l’accord de la Saint-Sylvestre, en vue de l’organisation des élections au pays de Joseph Kabila Kabange. Cette mission consistant à écouter les uns et les autres pour des conseils éventuels, oblige la classe politique du pays à exposer de ce qu’elle compte faire, pour accélérer l’application de ce document important. C’est ce qui justifie les séances de travail que la Troika a eu hier à Kinshasa avec la Majorité Présidentielle, toutes les deux ailes du Rassemblement, la Société civile dans toute sa diversité, etc.
La délégation du Bureau politique de la Majorité Présidentielle a été conduite par son Secrétaire général, l’honorable Aubin Minaku Ndjalandjoko, président de l’Assemblée nationale. Au sortir de cette séance de travail, il a expliqué que leur échange a tourné autour de l’actualité politique en Rdc. « Ils nous ont posé la question concernant la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre, parce qu’entant qu’institution régionale et africaine, ils sont dans une logique d’appui à des frères, à un Etat important sur la scène africaine et internationale », dit-il, avant d’ajouter que pour la Majorité Présidentielle, nous avons insisté sur le fait que nous tenons à respecter l’accord du 31 décembre, qui lui-même est porté par notre constitution.
Et de renchérir que : « nous tenons à ce que tout soit mis en œuvre effectivement, de sorte que nous organisions les élections dans notre pays, de la base au sommet. Nous nous sommes inscrits dans cette logique-là. Nous soutenons le Premier ministre Bruno Tshibala, nommé par le président de la République, sur pied de la constitution, que de l’accord du 31 décembre 2016. Nous militons pour une mise en œuvre rapide du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) et là, nous souhaitons que l’opposition puisse rapidement finaliser ce dossier, pour que nous connaissions le président de cette structure, parce que c’est un organe qui aura à jouer le rôle important, en ce qui concerne le suivi, le monitoring du processus électoral. Et ce, tout en oubliant pas que le pouvoir organisateur des élections en Rd Congo demeure la CENI ».
Il pense que la délégation de la SADC a compris les nuances qui ont été présentées, surtout du fait qu’il y a une constitution de la République qui n’a jamais été mise en veilleuse. « Il y a un accord que nous devons respecter et le président de la République, tout ce qu’il fait, c’est sur pied de la constitution, c’est dans le respect de cet accord et il en sera ainsi jusqu’à l’organisation des prochaines élections », ajoute Aubin Minaku.
Une question a été posée à Aubin Minaku, celle de savoir s’il y aura un 2ème dialogue, comme le veut le Rassemblement/aile Félix Tshisekedi. Pour nous, précise le speaker de la chambre basse du Parlement, c’est illogique de continuer à parler d’un autre dialogue. Car, dialogue sur dialogue ne vaut ! Et de soutenir qu’il y a eu un premier accord du 18 octobre, le Rassemblement devait s’agripper à cet accord, moyennant quelques amendement. Heureusement, nous avons été souple, nous de la Majorité, parce qu’un deuxième accord est sortie des entrailles des négociateurs sous les bons offices de la CENCO. Cet accord a déjà commencé à être mis en œuvre. « Nous connaissons le Premier ministre issu de cet accord et maintenant, cap sur les élections. Donc, il n’est plus question de tourner en rond avec ce qu’on appelle le dialogue, nous devons commencer à travailler effectivement pour les élections et gérer ensemble d’autres questions sur le plan économique et social », tranche le Sg de la MP.
Pour appui logistique à la CENI
La Société civile dans toute sa globalité, avec en tête Mme Kathy Kalanga était aussi hier à la SADC. Elle dit avoir exprimé ses vœux de voir la SADC accompagner le processus politico-électoral congolais jusqu’à sa mise en œuvre. Elle a aussi demandé à la SADC d’apporter son appui technique à la CENI pour un bon déroulement des opérations électorales. Elle a également demandé à la SADC de rester à l’écoute de la société civile, car cette dernière ne demande que la paix. Parce qu’à l’en croire, il faut que la population congolaise vive en toute quiétude. « Et nous avons insisté pour que les acteurs politiques respectent les accords qui ont été signés », précise-t-elle, tout en insistant sur le fait que la SADC a été très attentive à nous, et elle a promis de collaborer avec nous pour continuer à faire pression sur les acteurs politiques, parce que ce pays a besoin d’être construit pour que l’on parle d’un Congo développé. Nous ne pouvons pas comprendre qu’il y a eu deux dialogues et que tout bloque parce qu’il y a les arrangements particuliers.
(JMNK)