Le gouvernement a adopté une série de mesures à mettre en œuvre pour améliorer le niveau de collecte des recettes publiques et lutter contre la fraude douanière et fiscale, au cours du conseil des ministres tenue vendredi dernier à l’Hôtel du gouvernement sous la présidence du Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange.
La réunion a décidé de supprimer toutes les taxes et tous les frais administratifs illégaux aux frontières, d’observer strictement le décret limitant à 4 le nombre des services publics aux frontières ainsi que les heures d’ouverture et de fermeture des postes frontaliers, et de supprimer les barrières irrégulières, a indiqué le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga, dans son compte rendu de la réunion.
D’autres mesures telles que l’imposition d’un taux unique des taxes à répartition entre différentes structures prestataires des services, l’ouverture d’un numéro téléphonique vert d’alerte sur les tentatives de corruption et de violation des mesures, l’affichage obligatoire des frais de douane et des taxes légales et réglementaires aux frontières, ainsi que l’inclusion de tous les services étatiques concernés dans le Guichet unique, a-t-il précisé.
Un encadrement des dépenses
Le ministre a ajouté que dans le cadre de la lutte contre la dépréciation monétaire, le conseil a décidé un encadrement rigoureux des dépenses publiques et d’appuyer l’encadrement du processus de rapatriement des 40% des recettes d’exportation et leur injection réelle dans l’économie nationale, ainsi que l’encadrement efficace des cambistes par leur regroupement au sein d’associations ou de coopératives d’intérêt économique.
Pour éradiquer la fraude et la contrebande, a dit le porte-parole, le gouvernement a décidé d’ériger systématiquement des plates-formes logistiques dans tous les postes frontières, d’informatiser et interconnecter l’ensemble des services, d’encourager le secteur bancaire à étendre le réseau financier et bancaire aux postes frontaliers, et de conclure rapidement des accords bilatéraux et régionaux d’actualisation de la nature et du contenu du commerce transfrontalier, notamment avec l’Angola, sur l’importation du carburant.
Des crédits seront également octroyés aux structures publiques de production agricole comme le DAIPN et Bukanga-Lonzo, ainsi qu’aux structures agro-pastorales privées développant des projets rentables, a-t-il indiqué.
Comme on peut bien s’en rendre compte, ces mesures interviennent après qu’une mission gouvernementale se soit rendue dans la ville de Moanda dans la province du Kongo Central, le lundi 25 juillet 2017, dans le cadre de la lutte contre la fraude et la contrebande. Il s’agit du Directeur de cabinet du chef de l’État, les ministres de l’Economie, Finances, Budget, Commerce extérieur, Portefeuilles, Développement rural, Hydrocarbure, le ministre délégué auprès du Premier ministre, le gouverneur de la BCC, différents services opérant dans les frontières ( SCPT, OCC, OGEFREM, etc.), et de nombreux experts. Au cours de cette mission, il a été question de plusieurs séances de travail dans le cadre de l’application de 28 mesures urgentes prises par le gouvernement, dont la lutte contre la fraude multiforme au passage des frontières qui prive le pays des ressources indispensables pour son développement socio-économique.
(Jean-Marie Nkambua)