Mme Marie-Ange Mushobekwa, ministre des Droits humains a prononcé, le 1er mars 2017, le discours de la République Démocratique du Congo à la 34ème Session Ordinaire du Conseil des Droits de l’Homme à Genève. Ici, elle a abordé la question relative à la situation des droits de l’homme en Rdc, notamment, les questions liées à la milice se réclament du chef coutumier Kamuina Nsapu dans le Kasaï Central, à la vidéo supposée reprendre les dérapages commis par les F ARDC dans l’exercice de leur mission. Le Gouvernement rassure qu’une Commission Composée des Haut Magistrats a été mise en place en vue de vérifier ces allégations et initier les poursuites judiciaires contre les auteurs éventuels et aux propos incitants à la haine de la secte Bundu dia Kongo.
La ministre des Droits Humains a abordé la question du groupe terroriste opérant sous la dénomination de : « milice Kamuina Nsapu », dont l’agressivité a causé des nombreuses pertes en vies humaines dans les provinces du Kasaï Oriental et du Kasaï Central. Cette milice procède depuis plusieurs mois, non seulement, à des attentats bien ciblés contre des civils innocents qui refusent d’adhérer à l’idéologie de Kamuina Nsapu, mais aussi et surtout, s’attaque et détruit tous les symboles de l’État.
A travers Marie-Ange Mushobekwa, le Gouvernement de la République a condamné fermement ces pratiques ignobles qui sont constitutifs, à tout le moins, des actes terroristes similaires à ceux d’Al Qaida au Sahel ou des Shebab en Somalie. Aucun État moderne, épris des valeurs républicaines et soucieux du respect des droits de la personne humaine, ne saurait tolérer des tels actes. La Ministre des Droits Humains a renchérie par-dessus tout, en disant que le groupe terroriste de Kamuina Nsapu, recrute de grés ou de force des enfants, les armes à la machette, ainsi qu’aux armes à feu arrachées aux forces de l’ordre, et pousse des centaines d’enfants à commettre des crimes. Des actes qui constituent par ailleurs un crime contre l’humanité.
Mise en place d’une commission d’enquête
En ce qui concerne la vidéo qui circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, montrant des personnes vêtues des uniformes des Forces armés de la République Démocratique du Congo, qui seraient en train d’ouvrir le feu sur des civils dans le village de Mwanza Lomba, dans la Province du Kasai Central, aussitôt que le Président de la République a pris connaissance de cette vidéo, il a ordonné la mise sur pied d’une commission d’enquête pour identifier les auteurs présumés de ces crimes.
En plus des Hauts Magistrats militaires, ainsi que des experts du ministère des Droits Humains, se sont rendus sur le lieu des faits. « A cet effet, ma délégation a mis à la disposition du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, le communiqué rendu public le mercredi, 22 février dernier par le Gouvernement congolais », dit-elle, avant de réitérer l’appel à témoin lancé par le Gouvernement pour aider la Commission d’enquête à conclure ses investigations. Les dénonciations y relatives peuvent être adressées aux services de l’Auditeur Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo à Kinshasa ou à ceux des Auditeurs près les Cours Militaires Supérieures de Mbuji-Mayi ou de Kananga ou au ministère des droits humains.
Soulignons que le Chef de l’État a chargé la Ministre des Droits Humains de rassurer le monde entier devant ce conseil, que ces crimes, comme ceux du groupe terroriste de Kamuina Nsapu et de Ne Muanda Nsemi, ne resteront pas impunis. A l’issue des enquêtes, les présumés coupables seront déférés devant les juridictions compétentes, ils seront jugés et condamnés.
S’agissant de la secte Bundu dia Kongo qui entretient une milice à Kinshasa et dans la Province du Kongo Central, le Gouvernement déplore les propos incitant à la haine tribale, raciale, à la xénophobie ainsi qu’à la violence, au nom d’une certaine spiritualité. Ces propos sont irresponsables, inadmissibles et répréhensibles. Le gourou de cette secte, parce que ç’en est une, Ne Muanda Nsemi, recrute et arme également des enfants et des femmes vulnérables pour mieux opérer. Parfois, il s’en sert pour attaquer les forces de l’ordre, parfois il s’en sert comme bouclier humain pour échapper au désarmement forcé par les agents de l’ordre.
La ministre Mushobekwa a aussi parlé de l’Accord du 31 décembre 2016 qui va bientôt entrer dans sa phase de pleine exécution avec la conclusion prochaine de « l’arrangement dit particulier ». « C’est pourquoi, je voudrais profiter de cette tribune pour féliciter l’Union Africaine et la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) pour leur médiation », martèle-t-elle.
Car cela ne tienne, les événements malheureux dont la ministre a fait une description sommaire, restent un épiphénomène qui ne va pas perturber la volonté du Gouvernement à organiser les élections libres, transparentes et apaisées à tous les niveaux. La ferme détermination du Gouvernement est de protéger et de promouvoir les droits de l’homme sur toute l’étendue de son territoire, et ce en toutes circonstances.
(JMNK)