Comme annoncé par le Journal L’Avenir dans son édition d’hier, le séminaire de formation 2017 pour les fonctionnaires et les professionnels dans le domaine des médias de la République démocratique du Congo, a effectivement démarré hier jeudi à Xijiao Hôtel de Beijing, en République populaire de Chine (RPC). Après la présentation de participants venus tous de la Rd Congo, la parole a été donnée à leur représentant, M. Gabriel Pasi Samba, qui a salué l’effectivité et la qualité exemplaire de la coopération sino-congolaise. « Notre présence dans cette belle capitale de l’Empire du milieu, témoigne l’engagement de nos Gouvernements respectifs à œuvrer en faveur du rayonnement de cette coopération », dit-il, avant de rappeler, entre autres, les multiples réalisations chinoises en RDC, dans le cadre du développement socio-économique et culturel, matérialisées par ce vaste programme de formation à travers des séries des séminaires organisées par le Gouvernement chinois. Il a terminé par rassurer les organisateurs que la délégation ne ménagera aucun effort pour que le présent séminaire atteigne les résultats escomptés.
Pour sa part, M. Li Hengtian, Directeur adjoint du Centre de formation du Groupe de publication internationale de Chine, a souligné que les relations bilatérales sino-rd-congolaises se développent sans encombres depuis un demi-siècle. Les deux parties ont approfondi leurs coopérations notamment dans les échanges commerciaux, l’éducation, la culture, l’énergie, la technologie et les infrastructures. Et ce, sans oublier l’initiative « La Ceinture économique et la Route maritime », qui ouvre de nouvelles perspectives pour la coopération entre la Chine et la RDC.
Pour lui, ce séminaire de formation permettra aux participants de mieux connaître la situation réelle, le développement et l’évolution de la Chine. « En même temps, vous aurez l’occasion de discuter avec vos confrères chinois afin de promouvoir les échanges et la coopération. Durant vos séjours en Chine, nous vous organiserons non seulement les conférences, les échanges professionnels ainsi que les visites dans d’autres provinces chinoises. Nous essayons de bien remplir ces 21 jours et j’espère que vous pourrez mieux connaître la Chine et les médias chinois à travers ce séminaire de formation », indique-t-il.
Du journalisme en Chine
Dans son exposé sur « L’aperçu général du journalisme en Chine », M. Xu Tianbing, professeur en relations internationales et à l’Université de la communication de Chine, a d’abord expliqué les liens historiques entre son pays et la Rd Congo, avant de rappeler dans les moindres détails, l’évolution de la presse en Chine, à partir de l’époque des dynasties, tout en parcourant les années avant et après 1949, pour enfin chuter vers l’année 1978, comprise comme étant celle de la transition et de la transformation. Il a par la suite donné quelques caractéristiques de la presse écrite, généralement politisée et rarement neutre. Pour lui, c’est au début des années 50 qu’il faut situer l’organisation de la presse écrite, une presse contrôlée par les communistes. Par la suite, la presse écrite sera hiérarchisée, c’est-à-dire, une presse qui se fait selon la nature du lecteur. On va la qualifier de presse centrale, contrairement à la presse locale qui devient son succursale. Au cours de la même période, l’on va assister à la sectorisation de la presse écrite (chemin de fer, etc.), sans oublier une professionnalisation du secteur. Le professeur Xu Tianbing de constater que la presse écrite qui est devenue élitiste n’aura de salut qu’à travers sa professionnalisation ou sa spécialisation. Soit une presse thématique (Gouvernance, écologie, sportive, etc.).
Parlant de la radio, le professeur en relations internationales situe ses débuts entre 1950 et fin 1960. Mais il constate qu’à ce jour, la radio joue un rôle d’interaction. Elle joue aussi un rôle dans la division internationale, en dépassant souvent les frontières. Mais il pense qu’elle a une durée limitée, à condition qu’elle se spécialise. De même pour la télévision, il a souligné que Pékin s’est doté de sa toute première station télé depuis 1958, tout en insistant sur le fait qu’elle garde une diffusion verticale. Il cite comme premier problème, la marchandisation excessive, parce qu’on devient prisonnier de la société de transformation et de l’argent. Il pense que la télé peut encore jouer un grand rôle dans le procédural (signature des accords, etc.). Elle peut aussi tirer son épingle du jeu à travers des enquêtes sérieux et les reportages de qualité. Quant à l’internet, le professeur note que la Chine a une communauté de près de 700 millions d’internautes. Et cet internet, à l’en croire, a créé des contacts horizontaux, a révolutionné la diffusion, ainsi que les rapports entre les émetteurs et les récepteurs. Il a attiré l’attention de tout le monde, car l’internet crée la confusion. Raison pour laquelle il faut toujours vérifier l’information. C’est par un jeu de questions-réponses que la première journée s’est achevée.
(Jean-Marie Nkambua, Beijing)